Une rouste pour la vilaine dame et merci au gentil Monsieur !
Par Denis


Le score historique atteint hier par le Front National n’est pas celui qu’attendait le parti d’extrême-droite. La nièce de la « vilaine dame » a même part de sa déception sur les plateaux de télévision, dont elle est grande partie responsable du fait de son activisme à faire la jonction avec Dupont-Aignan. Attendu un moment à 41% des voix exprimées, l’héritière de Saint-Cloud est tombé à 34% des voix. Au cours du débat de mercredi dernier, les électeurs auront pu mesurer toute l’incompétence de ce personnage tout droit sorti de l’idéologie d’extrême-droite. Au final, c’est 14 points de voix exprimées qui se seront volatilisées après le débat télévisé ! Le gentil Monsieur, comme aime à le qualifier ma petite Emma, aura bien eu raison d’affronter la gouaille de la vilaine dame.
Le gentil Monsieur
Emmanuel Macron est devenu hier le plus jeune dirigeant des démocraties représentatives « occidentales ». Lorsque je parlais à mes proches de la très probable victoire de Macron il y a six mois aux présidentielles, j’étais qualifié de rêveur : « La France est à droite. Tu verras… Juppé gagnera les doigts dans le nez. » Emmanuel Macron a lu mieux que quiconque la perte de repères des électeurs face à des lignes de fracture politique artificielles construites uniquement sur des éléments de langage et le verbe. Beaucoup d’entre nous n’ont pas su lire ce qui se passait. Il y eut l’élection de 2002, où tous les partis appelèrent au front républicain. Les électeurs de gauche prirent l’habitude de voter pour la droite et vice versa. Souvenez-vous ensuite des 18% obtenus par Bayrou en 2007. Fraîchement élu, Sarkozy appela dans son gouvernement des membres éminents de la gauche politique. Il demanda à Jean-Louis Borloo d’organiser le grenelle de l’environnement qui permit aux écologistes de se rassembler aux élections européennes de 2009 sous la bannière Europe Ecologie dirigée par un certain Dany Cohn-Bendit, prônant une écologie ni de droite ni de gauche. Enfin, il y eu cette commission Attali où Emmanuel Macron fut désigné rapporteur adjoint. Elle lui permit d’apprendre et de se faire connaître.
L’élection, hier, d’Emmanuel Macron à la magistrature suprême est une source d’espérance, même si, à titre personnel, je n’attends rien de particulier. J’ai voté pour lui pour me débarrasser de François Fillon, puis de Marine Le Pen. Deux crapules. J’ai à son endroit beaucoup de bienveillance. Je pense qu’il s’agit d’un des hommes politiques les plus brillants que la France ait pu connaître au cours de la 5e République. J’espère juste qu’il ne prendra pas le melon ! Mes doutes concernent plutôt le ramassis de vieux crabes, à l’image de Gérard Collomb, qui se sont agglutinés à son panache et qui ont activement contribué à fossiliser la vie politique française. Je redoute l’annonce de son gouvernement.