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Retraite à 62 ans : une réforme profondément injuste !

Par      • 19 Juin, 2012 • Catégorie(s): Social  Social    
Vous la préférez mollet ou pochée ?

Vous la préférez mollet ou pochée ?

Imposer un âge de départ la retraite à 62 ans à des personnes qui ont cotisé au delà de leur 41.5 annuités n’a strictement aucun sens. Compte tenu de la réforme que nous propose la droite de ce pays, cela supposerait qu’un jeune ayant commencé à travailler à 18 ans devrait cotiser 44 ans. C’est totalement inique !

Le gouvernement et l’UMP se sont évertués à communiquer sur l’allongement de la durée de la vie. Le seul hic, c’est que, dans un régime de répartition, ce sont les actifs qui financent les inactifs.  Le problème de notre régime des retraites est qu’il n’est pas équilibré du fait des 4.5 millions de chômeurs que compte notre pays et des cadeaux fiscaux qui exonèrent les entreprises de cotisations. Didier Migaud, l’actuel Président de la cour des comptes, a révélé dans un rapport présenté mercredi 6 octobre à la commission des finances de l’Assemblée nationale que les niches fiscales à destination des entreprises s’élèvent à 172 milliards d’euros !!! Le déficit de la sécurité sociale devrait atteindre les 27 milliards d’euros en 2010.  Pris en étau entre l’augmentation du chômage et l’allongement de la durée de la vie et la baisse des recettes, la réforme de la droite se traduirait par la baisse inexorable du niveau des  pensions et l’allongement de l’âge légal de départ à la retraite.

Pour calmer la colère des Français confrontés à une politique de classe, le chef de l’État s’est cru malin à proposer d’associer le handicap à la  pénibilité. Cela n’a strictement rien à voir. A la manière des poilus qui refusaient d’aller au front, il ne vous restera qu’à vous tirer une balle dans le pied ou dans la main afin d’obtenir vos 10% d’incapacité. Quid des polypensionnés ?

Oui, il faut réformer. La durée de cotisations doit être le seul critère qui fixe l’âge de départ à la retraite. Il est, par ailleurs, totalement anormal que certains salariés puissent bénéficier d’un traitement très avantageux à l’image des militaires, fonctionnaires, cheminots notamment. Tout doit être remis sur la table en ouvrant un débat sur l’établissement de critères permettant de mesurer la pénibilité. Il faudra également se poser la question du maintien des avantages fiscaux sur les comptes épargne par capitalisation.

La baisse de 10 points de la part des salaires dans le PIB du fait de la mise en place des politiques libérales dès 1984 doit nous amèner à réfléchir à un autre système de financement. La mise en place de la cotisation sur la valeur ajoutée nous permettrait de diminuer la charge de la fiscalité sociale sur les salaires. Oui, il nous faudra changer d’assiette si nous voulons sauver notre système de financement par répartition. Il faut qu’une nouvelle fiscalité réoriente également l’épargne spéculative dans l’économie réelle.

Pour l’heure, les Français ne croient pas dans les rustines du Parti Socialiste. Tout en soutenant la mobilisation sociale, 70% des Français continuent de penser que le gouvernement est responsable vis-à-vis des générations à venir. Comprenne qui pourra ! La bataille contre cette réforme est loin, très loin d’être gagnée.

Annexe : la vidéo de Super Menteur 2.0

Vous avez aimé le père. Alors, vous vous régalerez du fils…

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Crédit photos : Madame Figaro ; Radio Notre Dame.

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