La fin de l’emploi
Par Denis


Entre 1989 et 2013, le taux d’activité réelle en France est passé de 42.75% à 36.88%. La faute à la « crise » ? Pas sûr. Il y a dix huit mois, deux chercheurs britanniques ont évalué l’impact de la computérisation de l’économie sur le niveau de l’emploi. Les chiffres sont sans appel. Aux États-Unis, 47% des emplois actuels sont tout simplement amenés à disparaître au cours des 10 prochaines années. Le cabinet Conseil Roland Berger estime qu’en France, ce sont 3 millions d’emplois supplémentaires qui pourraient être détruits amenant le taux de chômage (catégories A, B et C) entre 13 et 18% d’ici 2025.
Financer la protection sociale
Avec le vieillissement de la population, la destruction de 3 millions d’emplois supplémentaires serait fatale à un régime de retraites dont l’assiette est basée, pour l’essentiel, sur les salaires. La recherche d’une plus grande compétitivité-coût artificiellement entretenue par des exonérations de charges massives, partiellement compensées, ne peut d’ailleurs que contribuer à accélérer l’implosion programmée du financement de la protection sociale, freinée temporairement par le recours massif à la dette ! Si nous ne réfléchissons pas rapidement au changement d’assiette, notre système de répartition ne survivra pas à la computérisation de l’économie.
Faire face au risque d’explosion sociale
En ajoutant 3 millions de chômeurs supplémentaires aux 6 millions d’aujourd’hui, les conséquences d’un chômage à près de 35% de la population active d’ici 2025 – toutes catégories confondues – nous amèneraient alors à un renforcement du contrôle social et très probablement à une sortie de la démocratie. A moins de prendre le risque d’une explosion sociale, je ne vois pas comment cette oligarchie ploutocratique et gérontocratique qui continue de s’enrichir en dormant pourrait s’affranchir de payer pour des pauvres – et des classes moyennes – qui continuent de s’appauvrir par l’instauration d’un revenu d’existence universel !