Mediator : Xavier Bertrand doit démissionner !
Par Denis


Alors que la gauchosphère n’en finit pas de brailler contre Michèle Alliot-Marie pour avoir proposé les services de la France à Ben Ali, vous remarquerez que Bruno Le Maire peut dormir en paix. Le ministre de l’agriculture avait pourtant déclaré : « »Le président Ben Ali est quelqu’un qui est souvent mal jugé« . Si, à chaque fois qu’un ministre raconte n’importe quoi, il devait démissionner, il n’y aurait plus aucun ministre au gouvernement. Sur Facebook, nos braillards de salon en oublieraient presque la complaisance des gouvernements socialistes et de François Mitterrand envers l’ex-dictateur tunisien.
Xavier Bertrand ne pouvait pas ignorer !
La semaine dernière, le Canard Enchaîné nous révélait que deux médecins travaillant pour le laboratoire Servier , étaient aussi conseillers au cabinet du ministre de la Santé Xavier Bertrand en 2006. Or, étrangement, alors que la Haute autorité de santé avait conclu que le Médiator ne présentait « aucun intérêt de santé publique« , Xavier Bertrand avait prorogé le remboursement du médicament à cette période. L’IGAS rappelle que le Médiator aurait dû être retiré du marché en 1999 !!!
Le ministre de la santé nie en bloc, indiquant que ces deux conseillers n’œuvrait pas dans le domaine du médicament. Donc, Xavier Bertrand ne savait pas. C’est évidemment totalement impossible : les deux collaborateurs ne faisaient pas grand mystère de leurs liens avec le laboratoire Servier qui étaient de notoriété publique. Par ailleurs, l’un des deux médecins, Françoise Forette, est élu UMP. L’affaire est loin d’être terminée : elle relève désormais de la Cour de Justice de la République.
La meilleur défense, c’est l’attaque !
Xavier Bertrand est désormais sur tous les fronts. Il veut créer un fonds d’indemnisation tout en insistant sur la responsabilité du laboratoire Servier. La droite a toujours su nationaliser les pertes du privé.
Il entend réformer à tout va, même si, très judicieusement, l’UFC-Que Choisir constate le grand flou du ministre qui entoure ces déclarations. Le député socialiste Gérard Bapt (un frangin ?) vole au secours du ministre : » Si le ministre présentait un calendrier avec les mesures à prendre, autant clore tout de suite les missions parlementaires . On regrette souvent que le gouvernement ne tienne pas compte du Parlement. Là, le ministre dit +on va attendre le travail des missions parlementaires+, on ne peut pas s’en plaindre ! « . Les clapotis médiatiques de Xavier Bertrand s’inscrivent dans une communication de crise savamment orchestrée.
Les propositions de Martin Hirsch
Alors qu’une fois de plus le Parti Socialiste – en dehors de brailler – reste muet sur ce sujet, Martin Hirsch propose d’en finir avec les visiteurs médicaux. Dans le journal du dimanche, l’ancien chargé de mission du gouvernement Sarkozy déclarait : « Bannissons les visiteurs médicaux des cabinets ! Sans l’influence de ces représentants de commerce, la France ne serait pas la championne du monde de la consommation de médicaments« .
En la matière, c’est la seule proposition qui vaille ! Peu de chance qu’elle soit reprise par la politique clientéliste de l’UMP de Sarkozy et de Xavier Bertrand !
Crédit photos : France24, Les polémiques
@ Fred
Il n’est pas, en ce moment, un dossier où finalement l’intérêt général n’est pas cabossé par un conflit d’intérêt que celui-ci soit de nature financière, idéologique ou de pouvoir.
En l’occurrence le débat de fond que pose Denis n’est rien d’autre que celui du consensus de nos élites (dont on se demande pour une grande partie d’entre-elles si elles sont encore républicaines) pour tenir le pouvoir et se le refiler. Un coup chef de l’opposition, l’autre coup chef de la majorité et entre-deux quelques petites batailles pour la forme. C’est ainsi qu’aujourd’hui on se retrouve avec une extrême droite à 20%!
Cela posé dénoncer tout azimut, n’est pas suffisant!
Il faut aller plus loin dans l’action et se faire pédagogue auprès des électeurs qui n’en peuvent plus et qui ne savent plus très bien à qui faire confiance au point de déserter les urnes ou de songer à voter Marine.
Il revient à tous ceux qui n’ont pas encore baissé les bras d’aller au devant de ces électeurs déboussolés et de construire avec eux un projet alternatif dans l’indépendance en se souvenant bien de la maxime du Taciturne: » il n’est point besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ».
Amitiés écologistes et républicaines
Le visiteur médical qui conseille le médecin c’est comme le plombier qui conseille en pesticides le jardinier.
Pourtant, pensez que la suppression des visiteurs médicaux permettrait de régler les problèmes tels que le médiator c’est traiter la catastrophe par le petit bout de la lorgnette.
Cette idée qu’un médicament remboursé par la sécu est un bon médicament, c’est comme penser que l’eau est bonne parce qu’elle est en bouteille, que le bio est bon parce qu’il a un label, que les galettes sont bonnes parce qu’elles sont bretonnes, qu’en 98 les tous les Français étaient bons en foot parce que la France étaient championne du monde,
quand je bois, je goute,
quand je mange je déguste,
les galettes, je les fais moi même
en 98 je faisais des footings en Bretagne sans ballon au pied
Ma vie m’ appartient, ma santé aussi, je m’informe, je réfléchis et j’ai choisi un médecin qui n’a pas envie que je sois malade
certains appellent à la démission de nos élus… mais mes amis les ministres et la plupart des élus ont déjà démissionner depuis longtemps.
Amitiés d’un écologiste en bonne santé (pourvu que ça dure)
@Jean-Yves
La santé est un état inquiétant. A ta place, je m’inquiéterais. Ton médecin te ment. Tu ne peux pas être en bonne santé. ;+)
Est-ce que l’activité des visiteurs médicaux est compatible avec le serment d’Hippocrate ? Les médecins ne cherchent-ils pas à s’engraisser avant de soigner ?
@Bernard
Tout à fait d’accord : la dénonciation ne suffit pas. La proposition de Martin Hirsch mérite qu’on y réfléchisse. Dénoncer (oui, pourquoi pas ?) et surtout… PROPOSER !
@fred
T’en oublies : Woerth et Sarkozy sans oublier Edouard ! Avant, il y avait eu Chirac.
Hé oui! Les 10 patates à Edouard de la campagne présidentielle dont Roland Dumas n’a pas voulu parler pour éviter de regarder dans les comptes de Jacques Chirac à la même élection.
L’on est partagé entre hurler sa rage contre ces mecs qui chaque jour donnent des leçons de morale républicaine et la crainte d’alimenter la machine à faire monter « la peste blonde ».
Se retirer sur son pré carré? La tentation est quelque fois grande de le faire tant la bataille est inégale!
Et puis, comme on ne change pas une nature militante comme cela l’on repart pour un tour, en espérant bien que grâce à nos batailles demain sera enfin un jour meilleur!