(Re)découvrir Beatrix Potter.
Par Virginie

Un adorable lapin de garenne à la grande queue blanche a élu domicile dans mon terrain depuis plusieurs mois, entre diverses occupations il m’arrive de l’observer et j’avoue ne pas me lasser de ces petits moments paisibles à admirer la nature. Je cherchais un cadeau pour la fille d’une amie quand tout à coup, en regardant « mon lapin » j’ai pensé à Beatrix Potter !
Une amoureuse de la nature.
Issue d’une famille de la grande bourgeoisie londonienne enrichie par le commerce du coton, elle passe ses étés dans le nord de l’Angleterre, dans la région des lacs. Souffrant d’une profonde solitude elle se réfugie dans la nature, confectionne des herbiers, collectionne les fossiles et se passionne pour la mycologie. Elle se lance alors dans le dessin naturaliste. Elle dessine de nombreux animaux, dont… des lapins. Pleine d’imagination, elle invente des histoires… de lapins !
Une femme en avance sur son temps.
Ses connaissances et ses théories en mycologie ne lui permettent pas de s’extraire de sa condition de femme, à force d’obstination une conférence a lieu sur ses travaux mais en tant que femme elle ne peut y assister ! Sur les conseils d’un ami elle crée des cartes de voeux à partir de ses dessins d’animaux, qui connaitront un petit succès. Elle décide de publier elle-même son premier recueil pour enfants, en petit format, en papier résistant, illustré sur chaque page en noir et blanc. Les ventes sont au rendez-vous. La maison d’édition Warne réédite l’ouvrage, en couleur. C’est alors l’explosion de son talent et son succès ne se démentira jamais. Cette vieille fille tombe alors amoureuse de l’un de ses éditeurs, Norman Warne, elle ose braver le refus de ses parents de la voir s’engager avec quelqu’un d’un rang social inférieur et se fiance secrètement avec lui. Mais il meurt brutalement avec que leur mariage n’ait lieu…
Une oeuvre de qualité.
Ses dessins sont magnifiques, faits à l’aquarelle. Ils sont emprunts d’anthropomorphisme mais aussi extrêmement précis quant à leurs traits. Ainsi le fameux Pierre Lapin ressemble bien à un lapin, sauf qu’il est bien habillé. Elle ne ment pas aux enfants sur la dureté de la nature, le père de Pierre Lapin termine dans une tourte ! Très exigeante, elle se refuse à remplacer un mot par un autre, convaincue de l’importance de trouver le mot juste pour les enfants. Elle enrichit sa famille de lapins de canards, de taupes, de crapauds, de souris etc…
Une écologiste avant l’heure ?
Devenue riche, elle s’achète une ferme à la campagne, fait son jardin, élève des animaux. Elle se marie avec William Hellis, un juriste. Ils achètent des terres, des fermes, préservent les exploitations agricoles. Après de nombreux albums et un immense succès, elle arrête d’écrire et profite de la campagne. Elle consacre les dernières années de sa vie à protéger l’environnement et la beauté naturelle de la région des lacs. Elle travaille étroitement avec le National Trust, fondé par un ami de ses parents, vicaire qui l’a poussa petite à aller au British Museum et à vivre sa passion du dessin. A sa mort elle laisse à cette institution une part importante de sa fortune afin que les paysages soient préservés.
Ses oeuvres sont toujours éditées et n’ont rien perdu de leur magie. Un beau cadeau à offrir aux enfants… petits et grands !
N. B. : si vous voulez passer 2 heures agréables et en savoir plus sur Beatrix Potter je vous conseille le film Miss Potter.
Crédit photos : Evene ; le site de Peter Rabbit ; VisitBritain.