Un peu de socialisme !
Par Virginie

Voilà deux réponses à la question suivante : quelle doctrine pour le PS ? par Gaëtan Gorce et Stéphane Rozès.
Gaëtan Gorce. Député (PS) de la Nièvre (rappelez-vous, j’ai fait un billet sur lui !) :
Les échecs successifs des socialistes ne sont pas seulement dus à leurs divisions, ou leur impréparation, mais à des raisons structurelles.
En clair, le projet, ou la doctrine, des socialistes s’est révélé de plus en plus en décalage avec l’évolution du monde et de notre société. C’est ce décalage qu’il faut analyser pour le réduire, tout en restant fidèles a des valeurs qui ont, elles aussi, été soumises à d’importantes pressions. Trois grandes questions sont devant nous. Comment affronter la mondialisation ? Comment remettre la société en mouvement ; c’est-à-dire dépasser les blocages qu’elle connait et les injustices qu’ils génèrent ? Autour de quelles valeurs communes enfin se retrouver ? Pour y répondre, les socialistes ne peuvent plus compter sur des principes qui suffisaient autrefois à les définir : le progrès est devenu une notion ambiguë ; l’effondrement du Mur a brisé le mythe d’une alternative globale ; les valeurs de démocratie et de solidarité sont désormais partagées par tous. C’est donc sur d’autres fondements qu’il faut travailler : l’intérêt général face à la montée des revendications catégorielles ou la pression des lobbys ; la justice sociale pour mieux prendre en compte les tensions entre la demande d’égalité et le besoin de reconnaissance ; l’individu, pour garantir à la fois l’avenir et l’efficacité de notre système de protection sociale et rénover notre vision de la République et de la laïcité.
Stéphane Rozès. Directeur général adjoint de l’institut de sondages CSA :
La troisième défaite consécutive de la gauche à la présidentielle signe la fin d’un long cycle politique pour le socialisme démocratique qui l’oblige à rénover sa doctrine. Le « tous aux urnes » des citoyens, rompant avec un quart de siècle d’incivisme, exhume la spécificité nationale de son rapport au politique. Le hiatus apparent entre les dernières élections, l’attitude du pays lors des mouvements sociaux et la présidentielle renseigne que le pays est idéologiquement à gauche sur le souhaitable et politiquement à droite sur le possible.
Le phénomène Royal signifie que l’électorat y aura vu un contournement des questions doctrinales, esquivées par la gauche pour accéder au pouvoir.
Le sacre de Sarkozy rend raison d’une nécessaire cohérence entre l’imaginaire politique et la résolution, le spirituel et le temporel (« ici et maintenant »), l’être national et le faire de la globalisation. La crise, affectant toutes les familles de la gauche, pointe du doigt le hiatus entre les raisons du vote des électeurs et ce qu’en disent leurs leaders.
Des attentes du pays s’esquisse une méthode pour rénover doctrinalement la gauche. Le souhaitable est-il possible ? Il faudrait alors non sanctuariser le souhaitable en l’autonomisant du réel, mais partir de ce dernier et construire les outils du possible pour aller vers le souhaitable.
Qu’en pensez-vous ?
Stéphane Rozès aurait-il lu le blog de Brionne ? Avec mes petits poings musclés, je continue inlassablement de poser la question de l’imaginaire et celle aussi du rôle d’Henri Guaino auprès de Sarkozy. Oui, la société a bougé… à droite sur les plans de ses valeurs. Dire ce genre de banalités ne me rend pas particulièrement intelligent au même titre, hélas, que Stéphane Rozès et Gaëtan Gorce.
Mais le problème de la gauche n’est pas là. Il faut que nous soyons clair sur nos engagements : la social-démocratie et la lutte de classes relèvent de vieilles chimères intellectuelles qui ont l’avantage de l’atemporalité rassurante. La question est, me semble-t-il, la définition du périmètre du marché et celle de l’intervention de l’Etat.
Loin d’être une vision technique et techniciste, elle est, de mon point de vue, ce qui doit fonder l’action d’une gauche moderne. Nous devons reconquérir ce que nous avons cédé au marché par paresse, par facilité ou par imbécillité.
Hé bien je n’ai qu’à dire ‘Amen’ à cet article et à votre commentaire Denis ! (Par ailleurs, ce mot s’inscrit dans une certaine logique, puisque pour ma part les blogs tendent à dépasser la presse pour ce qui est de la ‘prière quotidienne’.)
Au plaisir de vous lire, d’apprendre et, parfois même, de tomber d’accord ! :-)
Des gens comme moi au PS, y en a plein ! ;+) Venez nous rejoindre.
Je veux bien le croire qu’il y en a plein, mais combien représentent-ils sur la totalité ? Là est la question. :-)
Non je préfère vous (NDLR : le PS) laisser muer tranquillement en vous donnant quelques humbles conseils et encouragements de temps en temps, et remettre en question mon propre positionnement à travers nos échanges.
Et puis, je vous le dis gentiment, il faut arrêter de faire copain copain avec les gens de la gauche anti-libérale (comme ce week-end, que faisait-il là le brave François), le anti est trop reducteur, et là n’est pas la porte de sortie. Il faut être capable de critiquer l’anti-libéralisme avec la même force que l’on critique l’ultra libéralisme, de dénoncer les relents égalitaristes au même titre que les relents nationalistes.
Mais, pour finir sur une note positive, je n’ai jamais douté de la qualité et de la bonne volonté d’une majorité de gens de gauche (qui sont majoritaires dans mes connaissances et amis), les gens se situant sur la droite de l’échéquier n’étant pas systématiquement des cupides sans coeur non plus (c’est moi paye le plus souvent des casses croutes aux SDF quand je suis avec des copains quand meme…)
Par ailleurs, DSK eut-il gagné les primaires socialistes qu’il aurait pu gagné un ticket supplémentaire lors de l’élection.
Par ailleurs, DSK eut-il gagné les primaires socialistes qu’il aurait pu gagné un ticket supplémentaire lors de l’élection.
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Par ailleurs, DSK eut-il gagné les primaires socialistes que le PS aurait pu gagné (au moins) un ticket supplémentaire lors de l’élection.
Nous ne sommes pas de sociaux-démocrates. A moins qu’au prochain congrès, il y ait une majorité de personnes pour le dire.
Pour ma part, je le répète : la social-démocratie et la lutte des classes ne sont que de vieilles chimères. Les socialistes français ne se définissent pas sur ces positions idéologiques.