Rappel du contexte de notre projet socialiste pour 2007
Par Denis


Dans l’Hebdo du 20 mai, Henri Emmanuelli, en charge du projet, rappelle que le NON au projet de constitution européenne est avant tout « un refus profond de l’orientation libérale que l’on veut imposer à nos concitoyens ».
Ses propos précisent le cadre de notre projet à ceux d’entre nous qui seraient mus par leurs petites ambitions personnelles ou par les tentations du modèle anglo-saxon. « Seule la minorité, insérée dans les affaires internationales tire avec arrogance son épingle du jeu. » Il enfonce le clou : » La mondialisation telle qu’elle est organisée, est une époque rêvée quand on est du côté de ceux qui bénéficient des taux de rendement du capital de 15% ».
De mon point de vue, ces propos ont surtout le mérite de mettre le Ps et le courant majoritaire devant sa responsabilité en rappelant que la mondialisation est en train de sacrifier une génération de notre pays. En tant que socialistes, nous avons le devoir de la refuser, sous cette forme, dans la clarté et la transparence.
Quel pouvoir ou marge de manoeuvre avons nous pour refuser quelque chose qui ne dépend plus des politiques parait-il ?
Je ne crois pas à la mort du politique. Au passage, sinon, je n’aurai pas le choix d’aller dans un parti. Par confort personnel, souvent par incompétence, la classe politique s’est défaite de l’ensemble de ses prérogatives et de sa capacité à agir sur le monde. Le poids de l’économie, celui de la complexité artificielle et très organisé du monde y sont pour quelque chose. C’est à nous de rendre les modes de fonctionnement de nos sociétés beaucoup plus simples. Sinon, tant de gens seront mis de côté.
oui, mais on ne peut pas s’isoler du reste du monde ?
Il ne s’agit pas de s’isoler du reste du monde. Il s’agit d’intégrer dans le prix des produits importés au niveau européen les différences fiscales et sociales. Rappelons tout de même certaines vérités. Le Smic chinois est à 50 euros par mois. Au Maroc, c’est 200 euros. Système de protection sociale quasi nul.
Premier point : si nous continuons d’accepter des marchandises fabriquées dans de telles conditions, certes, cela fera le bonheur du système improductif (achat pour revente). Dans le même temps, nous assécherons nos territoires des usines industrielles qui ont permis notre développement dans les années 60, puis 70.
Deuxième point : ce que je vois depuis 2001, c’est l’abaissement vers le bas du niveau de vie des jeunes de notre pays. Dans les années 90, nous étions rémunérés dans le secteur informatique facilement à un niveau équivalent de 1.5 à 2 le smic. Aujourd’hui, la rémunération pour des techniciens, c’est le Smic. La rémunération pour les ingénieurs est rarement supérieur à 1.5 le Smic. Face à ça, on fait quoi ? On fait rien ? La complication, c’est que l’Europe est devenue l’antichambre de l’Omc, une chambre de validation de la mondialisation libérale.
Le Ps propose le Smic à 1500 euros. C’est déjà sans doute une bonne chose !