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Primaires socialistes : Ségolène Royal malgré tout !

Par      • 15 Mai, 2010 • Catégorie(s): Parti Socialiste  Parti Socialiste    

Qu’on le veuille ou pas, c’est bien à l’occasion des primaires socialistes que vont se sceller – ou non – les réelles chances d’alternance en 2012 ! Après que Dany Cohn-Bendit s’est rangé à l’idée de présenter un candidat vert aux présidentielles de 2012 (comment pouvait-il en être autrement ?), la situation est aujourd’hui bien plus favorable à Ségolène Royal.

Une désignation tardive ?

Comme l’a récemment affirmé Arnaud Montebourg, le processus des primaires socialistes démarrera en avril 2011 pour s’achever avec le vote des militants, sympathisants et électeurs  à l’automne 2011. Six mois de primaires ! Le clan Hollande au travers de la voix de l’euro-député, Stéphane Le Foll, a tenu à préciser que l’annonce d’Arnaud Montebourg était prématurée. La décision du calendrier devrait se faire à l’occasion du bureau national du 1er juin. Il faut bien que François Hollande ait quelque chose à dire et à redire.

Quels candidats ?

La liste des candidats semble aujourd’hui se préciser. Il y aurait 3 candidats « certains » : Dominique Strauss-Kahn, Ségolène Royal et François Hollande. Dénonçant les vieilles pratiques au sein du Parti Socialiste et l’accord Aubry-DSK-Fabius, Manuel Valls semble avoir fait un pas de côté. Martine Aubry ne fait plus mystère de son soutien au patron du FMI, dont on peut mesurer toute la réalité de l’engagement socialiste à l’occasion de la crise grecque. Quant à Gérard Collomb, maire de Lyon, un temps candidat, il vient de déclarer sa flamme au bô Dominique. Sacré Gérard… toujours du bon côté du manche !

Il nous faudra aller choisir ?

Pour ma part, j’irai voter aux primaires de l’automne 2011. Des 3 candidats qui se présenteront à nos suffrages, Dsk et François Hollande incarnent, à mes yeux, la post-modernité décatie de la social-démocratie française matinée de blairisme et de social-libéralisme. Des 3 candidats, c’est sans doute Ségolène Royal qui reste la moins éloignée des Français. Sa capacité de comprendre la société française me semble totalement intacte.

Ses faiblesses ?

Les raisons principales qui ont amené sa défaite en 2007 sont, de mon point de vue, de quatre ordres.

Elle avait tout d’abord contre elle son inexpérience qui s’est cruellement manifestée à l’occasion du débat télévisé face à Nicolas Sarkozy. Clairement, à l’occasion de ses dernières prestations et, notamment, face à Dany Cohn-Bendit, elle s’est montrée extrêmement solide… redoutable.

Elle aura pu aussi mesurer, à l’occasion de la campagne des présidentielles, les dangers à s’exposer sur le plan de la vie privée et à jouer dans le registre de l’émotion. Ce n’est pas ce que les Français attendent d’un homme ou d’une femme politique. Sur ce point, la Dame du Poitou semble avoir beaucoup appris. Elle aura réussi à se débarrasser dans ses attitudes et dans ses propos de l’empreinte messianique et compassionnelle de Saint Augustin.  En tant que représentante du peuple de gauche, il y avait en effet quelque chose d’obscène à brandir, à quelques jours du 2e tour de la Présidentielle, à Charléty, « Aimons-nous les uns les autres ». C’est de l’histoire ancienne.

Elle aura eu, contre elle, l’appareil du Parti Socialiste. En février 2007, elle a fait le choix de s’appuyer sur le PS alors que des consignes avaient été données de ne pas faire campagne pour elle au niveau de certaines fédérations. Cette fois, elle serait prête, dit-on, à y aller sans l’appui de son parti au cas où la primaire ne serait qu’une simple mascarade !

Reste, à mon sens, une insuffisance : un défaut d’entourage qui la fait percevoir comme une solitaire et une marginale du système politique. La querelle avec Vincent Peillon lui aura, de ce point de vue, fait beaucoup de tort. Or, dans son jeu, le député européen est, de mon sens, une pièce maîtresse à l’image de ce que fut Henri Guaino à Sarkozy en 2006 et 2007 !

Royal, magré tout !

Crédit photos : Allain Jules (supporter ségoliste), L’Express, L’Express toujours et encore

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5 Réponses »

  1. Salut Denis, je ne partage pas tout ton avis sur Ségolène Royal et notamment ta critique de son aimez-vous les uns les autres de Charléty qui était un sommet! Qui a pu réussir à ce point à nous dire que la politique n’est pas extérieure à l’être humain, et celui-ci qui est porteur de spiritualité ne pourra s’élever à la conscience universelle qu’en s’aimant et donc en aimant les uns et les autres. C’était un moment fabuleux au contraire. Un moment qui m’aura autant marqué que France 98 c’est dire.

    Il faut arrêter de vouloir en politique que des robots. Son succès c’est aussi qu’elle est humaine…hum tu m’inspires un billet là! :) Au fait j’ai rajouté ton blog dans le flux Ségolèniste : Toute l’Actu Royaliste. Car il me semble que ton blog, de gauche, est compatible avec nos valeurs. Si cela te convient mets un lien vers le site:
    http://fraterniteroyalblogs.blogspot.com/

    Amicalement.

  2. Bonjour, Denis
    Je partage assez ton analyse.
    La seule chose qui me gêne chez SR, c’est l’impression qu’elle a du mal à conserver ses soutiens. Bon, c’est vrai qu’elle n’est pas en situation de donner des places ou des avantages, mais quand même…
    Mais comme tu le dis toi-même, elle a progressé sur pas mal de points, pourquoi pas sur celui-là aussi ?
    Il est vrai que mon sentiment est surtout basé sur des échos parus dans la presse qui ne sont peut-être pas innocents…
    Bonne fin de journée.

  3. @Asse42

    Alors que je militais en 2006-2007 au sein du PS et de DA, j’ai envoyé, après Charléty, un mail à mes « camarades » en disant ceci : « encore une semaine et je vote blanc ».;+)

    Ok pour le lien !

    @estelle92

    Je me souviens lors des debriefings DA à l’Assemblée Nationale en 2006 de sa grande « solitude ». Son fils Thomas qui la filmait dans le fond de la salle et Sophie Bouchet-Petersen qui, sans doute, était bien meilleure en marketing qu’en politique… Le fait qu’elle soit une femme dans un monde d’hommes ne doit pas spécialement aidé non plus. On apprend à se méfier.

    Elle a, sans doute, raison de se prémunir de phénomènes de cour. Parmi ses soutiens, il lui reste Jean-Louis Bianco, François Rebsamem. Patrick Menucci ? Guerini ? Elle est dans une situation très compliquée. Mais c’est une guerrière !