Un Parti Socialiste gravement malade !
Par Denis
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22 Mai, 2010 • Catégorie(s):
Parti Socialiste
Seuls un peu plus de 30% des militants du Parti Socialiste ont daigné se déplacer jeudi soir dans leurs sections. Le texte sur un nouveau modèle économique, très largement commenté dans Voie Militante, que leur soumettait la direction du Parti Socialiste a été adopté par 90% des militants. La Fédération du Parti Socialiste de l’Eure n’a pas daigné communiquer le taux de participation !
La veille, invitée de Nicolas Durand sur France Inter, Martine Aubry se glorifiait d’avoir remis le Parti Socialiste en ordre de marche. Franchement, y a-t-il de quoi se vanter d’être à la tête d’un parti politique dans lequel le taux de participation des militants est inférieur au taux de participation des Français aux élections ? Le Parti Socialiste est malade. Malade de ses modes de fonctionnement oligarchiques à tendance gérontocrate. Malade des mécanismes de domination. Malade de l’absence de débats et de démocratie interne. Malade de l’absence d’idées. Malade du cumul des mandats. Malade de la triche. Il est à l’image de notre société.
Pour ceux qui n’auraient toujours pas compris l’imposture Aubry à la tête du Parti Socialiste, je tiens à rappeler les propos qu’elle a tenus en ce mercredi matin sur France Inter concernant Dominique Strauss-Kahn: « Je pense que nous sommes sur la même ligne politique. […] Nous sommes d’accord sur l’essentiel. » Je vous incite à vous exprimer à l’occasion des primaires de 2011 pour dire que vous n’êtes pas sur la même ligne politique social-libérale que DSK, Martine Aubry, Bertrand Delanoë et Laurent Fabius qui, aujourd’hui, composent l’essentiel de la direction du Parti Socialiste. A côté d’eux, Manuel Valls fait figure de militant d’extrême-gauche. Reste Ségolène Royal… malgré tout !
La calendrier des conventions nationales
Nouveau modèle de développement, économique, social et écologique »… signé Guillaume Bachelay et Michel Sapin
- 27 avril : Conseil national
- 20 mai : votes dans les sections
- 29 mai : Convention nationale
Rénovation
- 8 juin : Conseil national
- 24 juin : votes dans les sections
- 3 juillet : Convention nationale
International
- 7 septembre : Conseil national
- 30 septembre : votes dans les sections
- 9 octobre : Convention nationale
Égalité réelle
- 9 novembre : Conseil national
- 2 décembre : votes dans les sections
- 11 décembre : Convention nationale
Si je comprends bien
( mais parfois je comprends pas tout !
je mélange les articles et les pollens …
le sérieux et l’humour :
de graves problèmes de territorialités et de frontières !))
le parti socialiste,
c’est comme une ruche avec des abeilles
qu’auraient le bourdon ?
A la différence, c’est que le Parti socialiste n’est pas une ruche. Aux côtés des colonies qui le peuplent, il permet à toutes les osmies de s’exprimer malgré tous ses défauts de démocratie interne. Mais, au moins, au PS, ils votent !
30% des militants se sont déplacés… cela ne veut-il pas dire que seulement 30% des adhérents sont des militants voire que moins d’un tiers des « cartes » sont portées par des personnes réellement existantes… Le PS aujourd’hui se définit plus par sa composition sociologique que par son discours. C’est un parti d’élus et de salariés d’élus… ce n’est donc pas un parti politique mais un réseau à vocation électorale dont la seule fonction est de sélectionner des candidats et de financer des campagnes électorales. Il y a autant de partis socialistes qu’il y a de dpt, de communes et de sections… de partis socialistes et encore ! Je me rappelle une anecdote rapporté par un ami parisien : un jour il arrive dans sa section et lance un « bonjour camarades »… un groupe de « vingt euros » l’interpellent « dis donc on n’est pas chez les communistes ici… » Tout est dit. Comment sétonner dès lors de la faiblesse théorique et politique du texte de Bachelay…
Cher Denis,
C’est étrange pour un gars devenu « Centre Droit Anti-Sarkozyste Apartide » (ex-Modem et ex-EE, s’il vous plait !) de défendre le PS mais c’est sans doute parce que celui-ci présente la meilleure chance de vaincre le sarkozysme afin de revenir à une vie politique en France plus démocratique et, plus globalement, de sortir la France de la dépression dans laquelle elle est enfermée.
Alors, allons-y !
– depuis maintenant plusieurs mois, le PS parle de façon beaucoup plus organisée. Cela ne l’empêche pas de débattre en interne avec des points de vue fort divers (enfin… à ce que j’en perçois de loin !) . Il est devenu totalement audible, il n’y a qu’à voir avec quelle force les trolls de l’UMP s’en sont pris ce week-end aux propositions du PS sur les retraites sur les sites du Figaro et de Libération, un peu comme s’ils étaient déjà dans l’opposition. J’y vois le résultat de l’action de Martine Aubry dont Jacques Delors avait dit: « Une chose est sûre, elle va remettre le PS au travail ».
– je sais que tu soutiens avec force Ségolène Royal. J’ai déjà reconnu qu’elle a des qualités, dont sa réélection facile dans sa Région est un indice. Cependant, il y a au moins deux points qui en font pour moi un moins bon choix de candidat à la Présidence que Martine Aubry. Tout d’abord, elle a beaucoup trop joué sur la carte de l’émotion. Désolé de devoir le dire, mais c’est une faute qu’à mon sens elle partage avec Nicolas Sarkozy. Dès que je vois une personne politique jouer abusivement sur la carte de l’émotion, j’ai envie soit de m’enfuir en courant, soit de me battre contre elle. D’accord, elle a changé (Nicolas Sarkozy aussi, d’ailleurs) mais c’est trop tard: je préfèrerai toujours ceux qui, en politique, n’ont jamais donné la préséance à l’émotion sur la raison. Ensuite, de la façon dont elle joue l’indépendante avec le PS, en y étant sans y être (d’ailleurs, elle n’est pas la seule: Rocard, Lang, … c’est à mon avis une force du PS de garder les osmies en son sein, qui le démarque de la pyramidale UMP), elle a peu de chance de le fédérer comme y parvient Martine Aubry ces jours-ci. Et on sait que le manque de cohésion entre le PS et sa candidate y a été pour quelque chose dans l’échec de 2007. Il ne faudrait pas recommencer deux fois la même erreur…
– on peut toujours souligner la faible participation à un scrutin interne… mais c’est un boomerang dangereux parce que beaucoup de Français se sont désintéressés de la politique depuis les dernières élections Présidentielles, comme en atteste malheureusement les taux d’abstention record des élections qui ont eu lieu depuis.
A part çà, je crois que j’ai vu une osmie dans mon jardin. Une enquête s’impose.
En te souhaitant une bonne journée.
@Jean-Philippe
Comme j’ai souvent eu le cas de le dire, je suis dans une démarche « hassidique » vis à vis de Ségolène Royal. Je tiens à préciser que je n’avais pas voté pour EAG à l’automne 2008. Et j’avais voté blanc dans le cadre de la désignation du 1er secrétaire. Concernant l’analyse que je ferais des défauts de Royal, j’ajoute, en parfait accord avec tes propos, la complication qu’elle a à s’entourer.
Je l’avais évoqué dans un billet précédent.
-> http://www.voie-militante.com/politique/parti-socialiste-politique/primaires-socialistes-segolene-royal-malgre-tout/
Et vive les « osmies » politiques qui restent de bons indicateurs de la qualité de l’air démocratique d’un pays ! Nous en manquons singulièrement.