Lettre au sénateur Jean-Luc Mélenchon écrite en 2007 !
Par Denis


Adressée par mail le 14 mars 2007, j’ai décidé d’exhumer cette archive publiée le 6 juin 2007 dans les colonnes de Voie Militante. Je tiens à préciser que je n’ai pour Jean-Luc Mélenchon aucune sympathie particulière. Vous en comprendrez les raisons exactes en lisant cette lettre, que je lui ai adressée et à laquelle il ne m’a bien entendu jamais répondu. Je n’ai jamais aimé l’arrogance de Jean-Luc Mélenchon.
J’étais alors secrétaire de la section de Brionne du Parti Socialiste et je militais ardemment pour Ségolène Royal.
Tout cela, c’est du passé. Et je voterai pour le candidat du Parti de Gauche au 1er tour de la Présisentielle de 2012, sans illusion sur la nature de sa candidature. Mais il peut être bon de donner un autre éclairage sur un personnage dont les ombres qui l’entourent me semblent plus grandes que la lumière qu’il produit aujourd’hui. Je n’oublie pas qu’il fut en 2007 l’un des artisans actifs et victorieux de la défaite de Ségolène Royal, avec François Hollande, Laurent Fabius et quelques autres. Peut-être, à l’époque, fallait-il faire perdre la gauche ? Et aujourd’hui, la problématique n’est-elle pas exactement la même ?
Cher Sénateur,
Je tiens tout d’abord à dire ici haut et fort que ton sens de la démocratie s’arrête manifestement à de belles paroles que tu es toujours si prompt à déployer. Hier, mon commentaire vis à vis de ton billet « A côté de la plaque » a été censuré sur ton blog. Je vais tâcher ici d’en reprendre le contenu et la teneur en cherchant ici à les développer.
Je voudrais, ici, dénoncer l’ambiguïté de ta position depuis le début de la campagne interne et tes propos peu amènes envers Ségolène Royal. Tu ne t’es jamais privé de railler notre candidate en faisant, tour à tour, planer des doutes sur ses compétences et ses tendances droitières. Au final, tu as été l’un des tout premiers contributeurs des arguments anti-Ségolène. Tu as réussi ton coup à la manière d’un professeur Diafoirus. L’Ump et l’Udf n’ont eu qu’à se baisser sur vos blogs pour construire leur argumentaire. Vos propos -j’englobe tes très nombreux partisans – peu amènes empreints du machisme le plus élémentaire peuvent toujours être consultés sur la formidable agora que constitue le Web. Inutile ici de les exhumer !
En donneur de leçon – ça ne mange pas de pain , tu distribues les bons et les mauvais points. Tu auras beau jeu, si nous ne nous qualifions ni pour le 2ième tour ni pour le 1er, de nous dire : « Je vous l’avais bien dit. Nous vous l’avions bien dit. ». Cette fois-ci, tu t’en prends à Dominique Strauss-Kahn en rappelant les raisons profondes du « phénomène Bayrou ». Tu y parles de rejet de la classe politique. A moins d’une grave erreur de ma part, je me souviens que tu as été, sous Mitterrand, ministre de l’enseignement professionnel. Tu sais plus que d’autres de quoi tu parles, toi qui semblais alors apprécier tout particulièrement les ors de la République. Pour autant, je suis quelque peu sceptique devant la caisse de résonance particulière que tu donnes aux sondages, dont tu sais pourtant qu’il faut se méfier. La montée de Bayrou dans les sondages est arrivée au moment où l’IFOP dirigée par une certaine Laurence Parisot a émis l’hypothèse de la présence de Bayrou au 2ième tour alors qu’il n’y était pourtant pas qualifié ! Elle ne doit rien au hasard. A y regarder de plus près, Bayrou, finalement, saurait tout aussi bien satisfaire la patronat français, celui de Madame Parisot.
Tu as dit à Évreux, alors en meeting dans la campagne interne, que tu ne voterais pas pour Ségolène Royal. En missi dominici de la gauche de la gauche, tu as même cru bon proposer ton improbable candidature à la gauche de la gauche ! Pschittt. Toi, si prompt à battre le fer, tu pourrais avoir le courage de dire que tu ne soutiens pas Ségolène Royal. Je crois que tu nous rendrais le plus grand de tous les services. Tu rejoindrais la longue cohorte des repentis : Hanin, Gallo, Glucksman, Macias, Allègre. A la fois, je comprends ton manque d’enthousiasme à ne pas vouloir rejoindre cette armée de bras cassés.
J’ai adhéré au Parti Socialiste à l’automne 2005 parce que les positions prises par la direction du Ps sur le référendum ne représentaient pas le point de vue de la gauche. Engoncés dans le confort de la vie politique parisienne, les dirigeants de notre Parti ont oublié qui ils étaient censés représenter. Pour autant, ta vision, tes propos, de mon point de vue, représentent le passé nostalgique d’une Mitterrandie en panne de repères, au point où elle nous rejoue le coup de la molletisation du Parti. J’ai, pour ma part, beaucoup de mal à accepter que la référence commune à beaucoup de socialistes soit celle d’un homme qui s’est comporté en monarque à la tête de notre pays.
L’attitude que tu as vis à vis de Ségolène Royal me semble aujourd’hui davantage relever d’éléments qui échappent au champ de la politique.
Denis Szalkowski.
@Denis
méluche est un grand démocrate la preuve!
http://www.dailymotion.com/video/xph940_j-l-melenchon-sur-f-hollande-en-2009_news?start=16#from=embediframe
Il parle avec détachement et humour convenu de combines, de fraude…et il attaque férocement Hollande.
« Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ! »
@Yann
Mais, elle est géniale cette vidéo. Digne de figurer avec d’autres sur Voie Militante, à l’entière gloire de François Hollande ? Une par jour ? Je crains que nous risquions l’indigestion. ;+)