Parti Socialiste : les vases communicants !
Par Denis

Lors de l’assemblée générale d’hier à Évreux, j’ai eu l’occasion de faire le bilan d’un primo candidat du Parti Socialiste aux élections cantonales. Je ne dévoilerai pas ici le message que j’ai délivré du fait que sa vocation n’est surtout destinée pas à être publique.
Mais, au court de la campagne, je me suis aperçu au travers de cette élection qu’il y avait sans doute un rapport inverse entre notre capacité à gagner sur le plan local et à perdre sur le plan national. Tous occupés qu’ils étaient à vaquer à leurs occupations électorales, les membres du bureau fédéral – à quelques exceptions près – n’ont pas eu toute l’énergie suffisante pour s’occuper de leur Parti là où on aurait pu attendre davantage de soutien sur le plan logistique. Au travers de cette élection, je crois qu’il faut se poser clairement la qualité des animateurs fédéraux. Nous ne pouvons plus nos permettre de désigner des représentants repus de mandats électifs qui ne consacrent pas pleinement à leur charge. Indépendamment des courants qui nous traversent et nous divisent, il faudra mettre cette question au centre du débat du congrès de septembre.
Et puis, certains ont oublié qu’un Parti se construisait dans la durée et, par leur comportement, ont jeté le discrédit et la confusion. Je pense à Évreux évidemment. Je pense aussi à ces quatre conseillers généraux « socialistes » qui sont venus intelligemment et brillamment soutenir le candidat du PCF à Brionne le lundi précédant le 1er tour de l’élection cantonale. Je pense à ces éminents camarades venus soutenir le candidat PCF qui, à Vernon, ont dit qu’ils ne voteraient jamais pour un candidat socialiste ayant voté oui au projet de TCE. Eh, oui, nous en sommes encore là !
Notre appareil, par pur tropisme, trop centré sur les enjeux locaux fait que nous nous transformons en éternels vainqueurs des municipales, des cantonales et des régionales. Pour peu que la droite et les frasques du Président de la République nous y aident… Mais à y regarder de plus près, du fait d’une abstention massive, les Français se sont réfugiés dans un vote sanction et non dans un vote d’adhésion. Une bonne partie de L’électorat de droite et d’extrême-droite ne s’est pas donné la peine de de déplacer. Nous aurions bien tord de nous auto-satisfaire de ce résultat à la Pyrrhus. Nicolas Sarkozy en mobilisant 53% des voix des 87% des votants, a obtenu en mai 2007 un vote d’adhésion qui légitime sa politique pour les 4 ans qui viennent quoiqu’il se passe aux élections intermédiaires. Tel est l’enseignement principal de ce scrutin ! Les Français exigent de lui qu’il aille plus loin dans sa politique. Je crois que nous n’avons toujours pas compris le message.
Il y a urgence. Il nous reste 4 ans. Pour gagner une élection, il faut plusieurs conditions :
- disposer d’un projet solide et crédible (de loin le plus important)
- disposer de militants-experts en capacité d’expliquer et de convaincre à partir de ce que nous proposons (indispensable)
- disposer d’un appareil au service des autres où règnent camaraderie et discipline (condition nécessaire)
- disposer d’une personnalité charismatique (même si, pour ma part, je n’en suis pas complètement sûr)
La question des alliances reste clairement très subalterne. C’est à nous de rassembler. Arrêtons d’inverser les problématiques !
Excellente intervention hier soir Denis… courageuse, claire, offensive, porteuse d’avenir!! Bref exactement ce qu’il fallait dire, exactement au moment où il fallait le dire. Denis, je te le dis sans forfanterie, tu as été le plus lucide hier soir… quel contraste avec ceux qui se cachaient hier soir derrière leur faux semblant, leur masque d’hypocrite, leur vieux discours passéistes. Haut les coeurs, l’avenir nous appartient!!!!
Merci Denis…
J’ai mis 2 jours à penser ce texte. Pas toujours facile de trouver les mots justes en essayant de ne pas blesser. J’espère que ma flèche a atteint la cible qui est celui de disposer d’un outil militant et efficace.
Merci pour ce message d’encouragement.
NB : j’ai voulu t’envoyer ça par mail, mais je n’ai pas réussi, yahoo, non accepté ;-).
Bonjour Denis,
Bien que je n’ai pas été d’accord avec toi avec tes prises de position concernant les élections à Evreux, je ne peux néanmoins qu’approuver et appuyer tes remarques sur l’état de la fédération en charpie.
Oui, avec une fédération ferme et au service de tous, avec une fédération qui aurait pris toutes ses responsabilités, et auraient fait respecter toute la démocratie qui s’impose au sein du parti, les résultats électoraux auraient été bien meilleurs, Evreux aurait été gagné dès le premier tour, avec un score « fourneyronesque », Saint-Sébastien de Morsent serait tombé dans l’escarcelle de la gauche, Louviers Sud ne serait pas perdu. Oui c’est un scandale de voir des conseillers généraux soutenir un candidat certes sortant mais d’une gauche qui n’est pas complétement la nôtre. Oui il faut des moyens supplémentaires pour toutes les sections, les petites comme tu le dis, mais aussi les grandes comme celle à laquelle j’appartiens à Evreux.
Je te rejoins à 100% sur le nécessaire changement d’orientation du parti, sur la nécessaire fin de la guerre des alliances, et des courants qui stérilisent complétement notre parti.
Amicalement
@Olivier
Merci de ce petit message amical qui solde le triste épisode d’Evreux.
Amicalement !