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Parti de classe et Alzheimer politique

Par      • 20 Sep, 2008 • Catégorie(s):  
Ps : Karl Marx is back !

Ps : Karl Marx is back !

Dans l’histoire du Parti socialiste, le congrès de Tours de 1920 fut l’une des plus grandes dates de son histoire qui vit la naissance du PCF et l’abandon par la SFIO de la révolution comme outil de conquête du pouvoir et du concept de parti de classe. L’action du Parti Socialiste vise de fait à la recherche de l’intérêt général et non pas à opposer les uns contre les autres au sein de la société française.

Notre identité, dans ce XXIième siècle, inscrite dans notre déclaration de principes, s’appuie sur trois socles distincts :

  • l’exigence sociale, la correction des inégalités, la recherche de l’égalité
  • la liberté, l’autonomie, la responsabilité, l’éducation, la culture
  • l’écologie politique

Lors de nos débats de jeudi et de vendredi à Evreux, certains d’entre nous continuent de se gargariser de mots comme des enfants aiment à se gaver de bonbons. Le sucre a ce côté rassurant qui fait qu’ils nous replongent en enfance. Il n’y a bien sûr aucun mal à se faire plaisir. Mais, dans le champ politique, compte tenu de la manière dont notre pays est dirigé, a-t-on encore le droit de se réfugier derrière ces petits plaisirs ?

A toujours peindre la réalité en noir, à toujours verser dans le misérabilisme, dans le catastrophisme, à toujours utiliser des épouvantails à moineaux (Bush, Sarkozy, le marché transatlantique …) et des expressions fumeuses telles que la lutte des classes, nous en oublions l’essentiel, à savoir que nous devenons inaudibles par la répétition de slogans qui, à défaut de mobiliser la population française, mobilisent quelques uns d’entre nous. Nous nous éloignons de ce que nous sommes refusant d’assumer ce que nous sommes devenus.

Il y a 2 ans, j’ai entendu dire de la part d’une secrétaire nationale du Parti Socialiste que les artisans, commerçants, indépendants ne faisaient pas partie de la clientèle électorale du Parti Socialiste. Dans la même filiation, j’ai pu lire dans une des contributions que « notre base électorale doit correspondre à notre base sociale« . Certains d’entre nous sont en train de confondre socialisme et électoralisme. Autrement dit, ils ont fait le choix du JE contre le NOUS.


NB Hier à Evreux, pour répondre à l’un de mes interlocuteurs concernant la lutte des classes, je lui ai fait part d’une anecdote. J’avais une voisine un peu sourde – pour ne pas dire plus – qui aimait écouter Edith Piaf. Sa musique était si forte qu’elle n’entendait même plus que l’on frappait à sa porte. J’ai parfois l’impression que certains de nos camarades deviennent sourds.

Crédit photo : Socialists for Free Access

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4 Réponses »

  1. Je veux bien qu’in n’y ait pas aujourd’hi de lutte de classes, ce lexique et profondément guerrier et ne correspond pas à l’esprit de notre parti. Mais quand on observe la souffrance de centaines de milliers de nos concitoyens qui vivent dans une telle detresse, misére sociale et économique, ne peut-on pas se dire que oui il existe une lutte de la classe sociale dans laquelle « luttent » les plus faible pour subsister. J’ai été cette été animateur et j’ai vu une telle errance sociale, un tel sentiment d’exclusion chez beaucoup d personnes que je me suis posé cette question. Et si finalement oui il existait bien une lutte des classes du XXI eme siecle. n’est ce pas plutot u simple problème de mots, plutot que lutte des classes, il faut que l’on défende l’idée qu’il y a une grosse fracture sociale qui est en train de s’agrandir chaque jour un peu plus.
    Pourquoi le discour de besancenot est-il aussi populaire? S’il n’y a pas de lutte des classes soujacente dans notre societe ,Pourquoi trouve t’il tel écho à ses propos que je qualifie de démagogique souvent tellement il joue avec la peur et fait de l’entreprise privé un monstre?
    Nous avons un probleme de positionnement et de language, j’entendais hier soir à la section d’evreux des militant débattrent alors qu’ils pensent la même chose; D’une part l’un défendait le fait qu’il y a bien une lutte des classe l’autre de dire que c’est « has been » de penser cela. Les deux ont raison, il y a bien une lutte des classes mais le mot est aujourd’hui hors contexte tant les classes ne sont plus aussi imperméables qu’avant et tant elles se sont multipliées elles se confondent; reste qu’entre un salaire au smic et celui du PDG d’axa la différence est là.
    Ne faut-il pas travailler à proposer des solutions crédiblent pour résorber cette « Fracture sociale » plutot que de dresser une partie de la population contre l’autre en parlant de lutte des classes ? …

  2. La force de Besancennot est de livrer des idées simples et rassurantes. Si nous acceptons ce chant des « sirènes » de la gauche extrême, nous nous éloignerons encore davantage de la possibilité d’arriver au pouvoir en 2012. Notre pays sera plongé alors dans une cure de récession économique et de régression sociale comme jamais nous n’en avons connue. Il ne peut pas y avoir d’efficacité économique sans efficacité sociale. La droite agit en fonction des intérêts des possédants. Nous faudrait-il agir au nom de l’intérêt de quelques uns comme pour mieux la singer ?

    Cette fracture sociale que tu évoques très justement touche aujourd’hui de plein fouet les « classes » moyennes, mais aussi les indépendants, les agriculteurs, les commerçants, les artisans. Abrités dans leurs exécutifs locaux, certains dirigeants socialistes se mettent alors à entonner de vieux refrains. Les Français accepteront-ils un nouveau remake de la chance aux chansons ? En politique, j’en doute.

  3. Sarko a dit à Hollande qu’on les avait emmerdés pendant des années avec le FN et Le Pen et qu’eux allaient nous faire le coup maintenant avec la LCR et Besancenot. C’est pas mal parti ! Et dire que ce couillon de facteur (je n’ai rien contre les facteurs, ma factrice Marina est adorable) va se faire son complice, c’est affligeant !

  4. Bonjour Denis et tout le monde.

    Il n’y à bien sûr plus de lutte des classes au sens où on l’entendait au siècle dernier, fruit d’une perception collective de l’augmentation de la richesse produite par le biais de la technique ou de la méthodologie et dont il fallait arracher une part du produit par la confrontation avec ceux qui, au nom de la capacité à financer la production, et corollairement de leur position sociale prétendaient en garder le bénéfice, élément structurant absolu de leur domination.

    Autrement dit, la lutte des classes à t-elle été inventée par ceux qui luttaient pour survivre ?
    N’ est-t’elle pas simplement aujourd’hui par celle des castes ?

    Les grands théoriciens n’ont-ils pas fait que constater un état de fait, eux à qui il à été bien opportun de prêter la responsabilité du “désordre “ ?

    Est-ce que finalement on ne reproche pas à Besancenot sa capacité à mobiliser et à fédérer une bonne partie des démobilisés de la gauche, tout simplement parce qu’un discours simpliste, réducteur et quelque part complètement anachronique est plus efficace que l’image vraie ou fausse qu’une regrettable vacuité idéologique ?

    A mon sens, même avant 2002, les dirigeants de gauche et pas qu’en France n’ont d’une certaine manière pas cessé de renier leur histoire et leur identité, la guéguerre actuelle n’ en étant qu’un avatar.

    L’intégration européenne plus ou moins assumée et la domination croissante du marché dans toutes les sphères existentielles les à contraints à devoir sans cesse se redéfinir, monnayant le dos au mur la crédibilité de leur discours face à l’irruption du réel.
    Un peu de révision sémantique est édifiante à ce sujet.

    L’ubuesque “crise financière “ actuelle aura-t’ elle le mérite de leur rappeller ce pourquoi ils se sont engagés, le marché ayant désormais envahi toutes les tripes, les coeurs et les têtes ?

    Depuis des années, j’entends à ce sujet H. Emmanuelli (pas sûr de l’orthographe), j’ai l’impression qu’il est bien seul…

    Simpliste, naÏf, à côté de la plaque ? N’hésitez pas.