Où sont passés les Gracques ?
Par Andre Szalkowski

Autoproclamé « de gauche » ledit groupe de hauts fonctionnaires avait fustigé Ségolène Royal, son projet et plus globalement le PS.
Rappelons nous leurs critiques du moment et le silence aujourd’hui assourdissant qui accompagne, à n’en pas douter, leur retour au confortable bercail que leur offre l’Etat et le conformisme auquel ils se sont accoutumés depuis leur sortie de l’ENA. Combien sont-ils d’ailleurs ces redoutables opposants ?
Pour avoir fréquenté pendant quelque temps le ministère des finances où ces trublions se nicheraient, il ne m’apparaît pas évident que les militants de gauche y aient particulièrement prospéré. Il n’a jamais été « convenable » de s’afficher en tant que tel à Bercy.
Pendant le premier septennat de François Mitterrand, ce fût certes un peu plus facile au plan de l’exercice du droit syndical… Mais les socialistes ont toujours répugné à « faire le ménage » et c’est finalement à leur honneur. Bien plus qu’une gauche, fût-elle sociale-démocrate, c’est plutôt – on s’en doute aisément – la droite qui s’est incrustée dans l’appareil d’Etat (cf : le Club de l’Horloge notamment ou l’un de ses clones). Aujourd’hui plus aucune tête ne doit dépasser : le politiquement correct est de règle et c’est proprement hallucinant quand on se met à l’écoute de sa station de radio favorite. Les laudateurs du Prince sont légion : malheur à ceux qui n’auraient pas su prendre le sens du vent ! (Merci à « Courrier Internationnal » d’avoir réussi l’exploit d’éviter d’en parler dans sa dernière édition).
Alors ces « Gracques » pourquoi se sont-ils évaporés ?
Si l’on se souvient bien, ils ferraillaient contre l’insoutenable creusement des déficits et le scandale de leur transfert aux générations futures. A l’époque ces vertueux personnages roulaient pour l’infortuné Bayrou, lequel avait enfourché le dada.
Gracques ne rimerait-il pas finalement avec craques ?
Quand le bateau coule les rats quittent le navire !
Au lieu de bosser avec nous (car je crois que ce sont les militants de base qui sauveront le PS) ils préfèrent s’éclipser, car il y a du pain sur la planche…
Bah, nous n’avons pas besoin d’eux !
QUAND VA-T-ON AVOIR UNE VRAIE GAUCHE ?
Les traits de la nouvelle réalité politique que nous expose Denis Collin*
devrait, si l’on est d’accord avec lui et ceux qu’il cite, nous donner le goût, l’envi, l’obligation, pour chacune/chacun d’entre nous qui nous disons de Gauche (ou de gauche de gauche) de nous dire : « -Que puis-je, que dois-je faire dès maintenant pour apporter ma petite part, ma contribution dans cet immense chantier qui s’ouvre à nous : la reconstruction, la construction d’une politique de Gauche qui puisse nous amener sur le chemin du Socialisme ? »
Peut-on formuler quelques questions avant de tenter d’y répondre individuellement d’abord et ensuite et surtout par une réflexion collective.
Une réflexion collective qui aboutisse à la programmation d’une politique de rupture avec le système capitaliste financier (encore appelé société de consommation).
Une politique capable d’entraîner la classe salariale dans sa grande majorité et la convaincre d’une exigence de solidarité pour qu’elle se libère de cette chape qu’est l’ « Argent roi ».
Je propose donc ces questions :
– qu’est ce qui nous freine dans notre militantisme ?
– qu’est ce qui nous empêche de faire plus pour défendre nos valeurs et notre souci de solidarité ?
– qu’est ce qui nous englue dans notre routine ?
– qu’est ce qui nous empêche de remettre en cause nos préjugés, notre conformisme, notre partialité ?
– qu’est ce qui provoque notre choix de la facilité, de l’à peu près ?
– qu’est ce qui nous pousse à accepter les modes, l’air du temps, les tics et autres conditionnements ?
– qu’est ce qui nous veut tous conformes au modèle imposé ?
Et si c’était la peur et la paresse ?… les deux pouvant se conjuguer ou se justifiant par l’une ou par l’autre ?
*Voir son article du 07 août 2007 : « M. Sarkozy ou la leçon du capital », sur son site
La Sociale – http://www.la-sociale.net
En fait, la première question, avant celle du comment, qu’est-ce que le socialisme ?
Je prépare un billet après avoir un peu lu sur cette question depuis l’an dernier.
@Bernard… heureux de te revoir. Je te réitère ma proposition d’écrire sur ce blog. Tu y es le bienvenu. La règle… tu la connais : produire par soi-même ! Nous avons besoin de la plus grande diversité.
Je me suis laissé dire que les Gracques n’étaient pas (loin s’en faut) une espèce en voie de disparition. Ils sont même passés à l’action, en usant de sombres méthodes, de lobbying influent, en agissant sur les réseaux… leur sortie pendant la campagne n’était qu’un coup de pub. Un coup de maître d’ailleurs puisque désormais ils vendent leurs services… à prix d’or.
Je crois même savoir que quelques uns de nos camarades un peu paumés mais aussi d’autres califs en mal de reconnaissance ont fait appel à eux… mais CHUUUTTT…
Ne faut-il pas être en bonne disposition pour répondre à cette première question: qu’est-ce que le socialisme?
Je suis convaincu qu’il faut en premier lieu « vouloir » chercher la réponse tout en pratiquant.Chacune/chacun à son rythme, bien entendu!… mais tous esemble.
Merci, Denis, de ton accueil
Ta critique des Gracques est pathétique.
Rien ne justifie l’ironie du propos, même si la prudence s’impose vis de vis de ces personnes.
La disparition ou le silence de nos leaders et la faiblesse des propositions de leurs seconds ne t’engoissent pas ?
Un seul exemple: les 10 plus grosses entreprises mondiales font plus de 50 % du PIB de la France, en dehors de la déploration habituelle, qui propose quoi de réalisable, pour ne pas être écrasé ?
@Jean-Baptiste
Je te conseille de lire mon billet sur la rénovation du parti socialiste.
Quant au fond de ton interpellation, le « pathos » n’est-il pas de vouloir, aun nom du réalisme, cautionner l’ordre du monde ? Adam Smith parlait de l’ordre social naturel ! Les Gracques ont quitté la gauche et c’est tant mieux. De toute façon, ils n’en ont jamais fait partie.