La voix militante de citoyens d'ici et d'ailleurs

La grande réderie

Par      • 23 Avr, 2011 • Catégorie(s): Médias  Médias    

Je suis, là, face à mon écran et j’avoue avoir un peu de mal à écrire. Pour quoi dire, au juste ?

Faire le choix de dire ou de ne rien dire ?Cette semaine, j’ai très peu écouté et lu les informations, croulant littéralement sous la charge de travail. J’ai tout de même, mardi, écouté Ségolène Royal sur BFM TV. Alors que l’interview touchait à sa fin, Ruth Elkrief l’interrogea sur la singularité, selon elle, de concourir aux primaires socialistes face au père de ses enfants. Il faudrait se poser des questions sur le rôle des médias et de tous ces journaleux à deux balles, dans ce grand concours de dindification des politiques. En font-ils d’ailleurs toujours exprès ? C’est peut-être bien pire que nous pourrions l’envisager. A écouter cette interview, même un juif hassidique aurait fini par ne plus croire en Dieu !

Hollande, Montebourg, Borloo, DSK, Kouchner ont, en commun, d’avoir pour compagne une femme qui exerce ou exerça le métier de journaliste. Les médias sont devenus, après les palais de la République et quelques lieux de villégiature marocains, les rares endroits où nos grands singes passent un peu de leur temps de cerveau disponible.

Or, la vie politique française ne s’est pas toujours construite autour de l’image. Mitterrand n’aimait pas les médias. C’était un homme de l’écrit qui savait manier le verbe. Il était aussi un tribun remarquable. Le glissement de la production de contenus d’information de l’écrit vers l’audiovisuel a, sans doute, comme effet collatéral un affadissement généralisé du discours politique.

Le paradoxe de la multiplication des interventions des hommes et des femmes politiques dans les médias est de nous donner une vision arrêtée d’eux-mêmes, sur des chaînes nous montrant un monde en ébullition permanente. C’est d’ailleurs ce qu’en attendent, en grande partie, les militants vieillissants des partis politiques ! Distribuant les mêmes éléments de discours, nos rédeux de la politique nous donnent la furieuse impression d’être imperméables aux époques qu’ils traversent. Le mot dictature vient du verbe latin dictare, qui signifie… répéter.

Voilà. Je n’avais décidément pas grand chose à dire. Mais il fallait tout de même que je finisse par vous le dire.

Crédit photos : Christ-Roi, Vivement Dimanche

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