Communication et taille critique
Par Denis


L’organisation d’un événement pour un Président d’association comme la foire à tout informatique de Saint Pierre des Fleurs permet d’appréhender des aspects aussi différents que l’évolution du comportement des consommateurs et les questions relatives à la communication.
La foire à tout informatique s’est achevée ce soir et le premier enseignement est qu’il y a bel et bien un problème de pouvoir d’achat dans ce pays. Fait extrêmement rare, beaucoup de gens nous ont demandé de reporter l’encaissement des chèques pour des montants dérisoires. De l’action de notre chantre du vaporware politique, les Eurois rencontrés retiennent l’augmentation de 140% que Sarkozy s’est auto-attribué et les 15 milliards de « cadeaux fiscaux ». La saturation en terme de taux d’équipement, la baisse du prix des matériels neufs, l’achat de portables en guise de nouveaux équipements ont sans doute contribué à engendrer une forte baisse de fréquentation tant du côté des exposants que des visisteurs.
Mes interrogations plus profondes portent sur d’autres aspects. Par rapport à la multiplicité des canaux de communication, par rapport à la massification de l’information et son court-termisme, quelle place peut encore avoir un événement comme cette manifestation organisée par une association encadrée par 15 bénévoles ? Autrement dit, l’effort de communication doit être proportionnel à l’exponentiation de l’information portée par les médias, Internet et tous les communiquants ! L’association que je préside n’en a évidemment ni la taille ni les moyens.
Cette réflexion m’amène tout naturellement sur le champ de l’action politique. L’organisation actuelle de notre Parti segmente les échelons : national, fédéral et local. L’incapacité à mutualiser à plusieurs sections des actions de communication militante nous pose d’énormes problèmes en terme d’efficacité surtout quand nos sections sont de petite taille. L’incapacité à lier les échelons face à la désertification militante nous condamnerait si nous n’y apportons pas de réponses extrêmement rapides. J’avais proposé, au niveau fédéral, que nous adossions la production militante aux commissions afin que les travaux fassent l’objet de débats, de présentations au niveau local et cantonal. Beaucoup de gens s’interrogent à haute voix pour savoir si le Parti Socialiste est mort. Si nous n’apportons pas de réponses rapides sur la nécessaire adaptation de la vie politique à l’explosion des canaux de communication, la question de notre existence se poserait assez rapidement. Je ne crois pas qu’elle ne concerne d’ailleurs que le Parti Socialiste.