Ecoutes de la NSA : Ayrault, Fabius et Valls sont dans un bateau…
Par Denis


Les cris d’orfraie poussés conjointement par Laurent Fabius, Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls à l’occasion d’un article du journal Le Monde révélant l’existence d’écoutes par les États-Unis des télécommunications françaises sont extrêmement inquiétants à plus d’un titre.
Depuis 1998, les États-Unis ont mis en œuvre conjointement avec le Royaume-Uni (membre de l’Union Européenne), le Canada et l’Australie un vaste programme d’écoutes mondiales dénommé Echelon. A l’exception de la Chine et d’une partie des communications russes, les Etats-Unis ont collecté les données « civiles » issues des échanges téléphoniques, des fax et des mails. Avec les attentats du World Trade Center, Georges W. Bush a voulu donner un cadre légal à la collecte d’informations sur Internet avec l’adoption du Patriot Act le 26 octobre 2001. En 2008, les États-Unis renforcent leur arsenal législatif en votant des amendements à la loi FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act) pour l’adapter aux nouveaux usages de l’Internet et au « cloud » (1) plus particulièrement !
Des esprits éclairés à la bougie !
Edward Snowden n’a donc fait que mettre en lumière ce que tout le monde savait depuis 1998. Sous couvert de sûreté nationale et de lutte contre le terrorisme, les États-Unis ont pillé sans vergogne toutes les données stratégiques et économiques de leurs partenaires, avec l’aide des grands acteurs américains de l’informatique et de l’Internet : IBM, Microsoft, Oracle, Cisco, Google, Facebook et Twitter. Il est d’ailleurs surprenant que Louis Gallois, dans son rapport sur la compétitivité de l’économie française, ait oublié de parler de l’incidence de ce pillage généralisé sur l’économie française.
Alors, pour faire court, ou bien Fabius, Ayrault et Valls nous prennent pour des cons et c’est grave. Ou bien ils ne savaient rien et, là, c’est encore plus grave.
(1) L’informatique dans les nuages