Affaire(s) Cahuzac : la République exemplaire ?
Par Denis


Dans sa déclaration d’intérêts, le ministre du budget Jérôme Cahuzac a oublié de mentionner ses participations dans la SARL Cahuzac Conseil. Détenait-il au moment de son entrée au gouvernement d’autres participations dans la clinique d’implants capillaires qu’il a créée avec son épouse ? Comment est-il possible que les services de l’Élysée et de Matignon ne se soient pas rendus compte de ce qui pourrait s’assimiler à un « mensonge par omission » ?
L’activité conseil de Jérôme Cahuzac auprès des labos pharmaceutiques
La semaine dernière, le Canard Enchaîné a bien curieusement volé au secours du ministre, donnant matière aux « étouffeurs » selon l’expression employée par Daniel Schneiderman. Mais l’affaire a pris une autre dimension depuis que le journal Sud Ouest a parlé dans son édition de dimanche d’une autre affaire. Alors qu’il était député, Jérôme Cahuzac percevait encore des revenus de ses activités de conseil auprès des laboratoires pharmaceutiques. De quelle nature étaient précisément ces activités ? L’information est reprise aujourd’hui dans le journal Le Parisien et aussi dans le Midi Libre. En 2002, le chiffre d’affaires de la SARL Cahuzac Conseil était encore de 47000 euros !!! Jusqu’à quand cette activité s’est-elle prolongée ?
Le parquet a le pouvoir de demander une enquête
Fort des révélations du journal Médiapart relatives à l’existence d’avoirs dissimulés en Suisse migrés à Singapour, le parquet dispose d’assez d’éléments pour demander l’ouverture d’une enquête auprès des autorités de police judiciaire. Il est d’ailleurs étonnant que cette procédure n’ait pour l’instant pas été envisagée. Elle aurait le mérite de permettre à Jérôme Cahuzac de se défendre, dans l’hypothèse où tout cela ne serait que pure affabulation.
François Hollande peut-il continuer à feindre de ne pas voir que la parole de son gouvernement est aujourd’hui considérablement affaiblie du fait des « affaires » qui entourent Jérôme Cahuzac ? Dans ses 60 engagements pour la France, il parlait pourtant d’une République exemplaire : « Je veux que la prochaine présidence soit celle de l’impartialité de l’État, de l’intégrité des élus et du respect des contre-pouvoirs« .