Réforme territoriale : c’est quoi la logique ?
Par Denis


Je vous avoue ma grande, très grande perplexitude à l’annonce du redécoupage des régions françaises. Il y eut tout d’abord cette tribune envoyée de l’Élysée dans laquelle le nombre de régions françaises fut savamment remplacé par XXX, quelques jours avant que la la Reine d’Angleterre ravive la flamme du soldat inconnu à l’Arc de Triomphe.
Régions : quelle est la logique ?
Il fallait, paraît-il, que la France dispose de régions puissantes à la manière des Länder allemands. Or, nos régions actuelles font aujourd’hui à quelques km2 près la taille de leurs homologues allemandes : 23560 km2 en moyenne pour la France contre 22318 pour l’Allemagne !
Invité de France Inter mardi matin face à Hervé Le Bras, André Vallini, mis à mal par les arguments du démographe, a parlé alors de la quête de puissance et de l’inanité de la vision historique sans donner le moindre argument. Hervé Le Bras parla lui de logique de peuplement. Le projet, selon lui, aurait pu s’articuler sur les 12 métropoles. Selon le démographe, l’urgence est surtout à la réforme des compétences.
Big is beautiful ?
D’après ce que j’ai entendu des arguments d’André Vallini, la fusion des régions devrait permettre de réaliser des économies. Je n’en vois pas les raisons objectives. Ce que nous percevons à l’échelon local, c’est que les coûts des ouvrages ont une fâcheuse tendance à augmenter avec la taille des collectivités pour globalement assurer le même service que des ouvrages bien moins chers. Il y aurait, paraît-il, des économies d’échelle à devenir gros. C’est évidemment tout le contraire que nous montre aujourd’hui la réalité.
@Denis
Cette affaire de régions de “taille européenne” cela fait quand même un
peut trop culte du cargo! on cherche simplement a imiter l’Allemagne en
espérant ainsi attirer la “prospérité” comme les océaniens espéraient
attirer les avions, c’est assez grotesque. Intellectuellement c’est
affligeant.
Ce n’est pas la taille de ses landers qui fait que l’Allemagne est un pays
avec une puissante industrie et un excédent commercial record!
Je ne vois pas comment en réunissant des régions on fera des économies.
Comment seront réunies les administrations? ou fusionnées?; laissées en
l’état? faudra t ‘il agrandir les bâtiments et payer des déménagements
d’agents ?
Il faudra aussi penser à changer les noms, de logos, les panneaux, papiers
à entête…. je ne vois pas trop en fait ou seront les sources d’économie.
C’est de la coûteuse complexité-lourdeur administrative dont nous souffrons
de plus en plus.
Perplexité ? pourquoi ?
Vallini parle creux mais dit pourtant l’essentiel : il faut que les régions soient visibles de l’étranger, = que le territoire soit lisible par un investisseur chinois ou américain selon ses normes à lui (2 Normandies, pensez, c’est pas vendeur !). En clair l’Etat est un agent immobilier qui regroupe, remembre, puis re-loti les parcelles selon les normes des promoteurs. La grande braderie foncière sur le marché mondial, quoi.
Après si on peut aussi casser la cohésion peuples-culture-térritoire c’est un plus qui contribura au rêve socialiste de l’homme nouveau. Une fois regroupés et redécoupés en « agglos », les territoires régionaux seront « innommables »… donc renomés… avec des noms anlophones tant qu’à faire, c’est plus « visible » et « compétitifs ».
Le Bras, lui, il rêve complètement : il s’intéresse encore aux réalités des bassins de vie, d’économie, aux équilibres et à l’histoire.
Nauséabond !
@Pascal
C’est du 2e degré sur Le Bras ?
Un article intéressant à ce sujet du géographe Christophe Guilly spécialiste des collectivités locales:
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/06/06/31001-20140606ARTFIG00247-christophe-guilluy-cyniquement-nos-dirigeants-ont-enterre-les-classes-populaires.php