Leonarda : la synthèse monarchique improbable !
Par Denis


La dernière fois qu’un ministre de l’intérieur a demandé davantage de discernement aux forces de police dans les cas d’expulsion d’étrangers irréguliers, c’était en 2005 sous Sarkozy. Le cas « Leonarda » illustre, une fois de plus, la continuité des politiques des partis de gouvernement en matière de politique migratoire et de droit d’asile. En 2012, Manuel Valls était tout fier de nous expliquer qu’il avait pulvérisé le record des expulsions avec 33000 migrants reconduits à la frontière !
Le fait du Prince
La nouveauté, cette fois, en 2013, tient au fait que l’expulsion de la petite kosovare a fait l’objet d’une « communication présidentielle ». Et là, de la part du chef de l’Etat, nous avons eu droit à tout et son contraire. Dans la première partie de son intervention, François Hollande nous rappela que le droit, rien que le droit, tout le droit fut respecté. Et puis, c’est en tant que premier secrétaire du Parti Socialiste que le Président de la République tenta une « synthèse » assez improbable : Leonarda pouvait revenir en France pour poursuivre ses études, sans sa famille. Nous venions de gommer d’un revers de main plus de deux siècles de République dont le principe central est l’État de droit ! A la manière d’un empereur romain, François Hollande affichait un pouce levé pour la fille et un pouce baissé pour le père. La télévision nous présentait une version plus moderne des jeux du cirque.
« On ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens. »