Edwy Plenel, Eva Joly, dimanche à la Bastille !
Par Denis


Gentille Moustache – alias Edwy Plenel – défilera aux côtés d’Eva Joly, de Jean-Luc Mélenchon, de Clémentine Autain et de Pierre Laurent pour une nouvelle république. Les affaires Cahuzac, Guéant, les présomptions de financement occulte de la campagne autour des campagnes présidentielles d’Edouard Balladur et de Nicolas Sarkozy sont les stigmates de l’accélération de la décomposition de tout un système politique. Aux origines de nos problèmes, il y a surtout cette cupidité qui fait que les possédants en veulent toujours davantage !
Un système en déroute !
La France va mal. Emmanuel Todd parlait récemment de déroute économique et d’aveuglement pathologique de nos dirigeants. L’effondrement de l’économie française n’est pas dû aux 35 heures et aux « rigidités » supposées du marché du travail. La courbe du déficit extérieur correspond à l’entrée de la France dans la zone euro. Le démographe nous explique que, si l’euro ne disparaît pas, alors nos gouvernants auront fait le choix de sacrifier un tiers de la population française !
@Denis
« L’effondrement de l’économie française n’est pas dû aux 35 heures et aux “rigidités” supposées du marché du travail. »
Nous ne sommes visiblement pas d’accord http://www.voie-militante.com/politique/economie-et-social/leconomie-francaise-nest-pas-en-crise/
De quel effondrement parles-tu exactement ?
@Kelson
J’entends par effondrement de l’économie française le fait qu’elle se déindustrialise. L’essentiel de ce que nous vendons « Made in France » est fabriqué pour l’essentiel en dehors de nos frontières ! Nous sommes devenus des « revendeurs ».
Pour autant, je souscris à ton raisonnement : nous n’avons jamais été aussi riches qu’aujourd’hui ! Comme le dit très justement Yann, à la veille de la Bérézina, Napoléon était un homme fort. ;+)
@ Denis
En France, la production industrielle est globalement stable, voir augmente en valeur. Donc bon, je veux bien qu’il y ai des problèmes… mais de là à transformer cela en « effondrement de l’économie française », j’ai un peu de mal à comprendre.
@Denis
Je pensais plutôt au Napoléon maître incontestable de l’Europe à la veille de traverser le Niémen en Juin 1812. La Bérézina n’est pas vraiment une défaite militaire mais une péripétie lors d’une débâcle déjà bien entamée. On pourrait dire la même chose d’hitler aussi maître de l’Europe continentale avant Stalingrad, peu le voyaient perdant.
Les humains ont trop tendance a linéarisable les choses, prolonger les tendances; à oublier que’entre deux stases la transition est en général chaotique. Qui sait, il est peut être aussi stupide de construire une maison dans un lotissement quelconque pour la génération suivante qu’il pouvait l’être en 1930 à Dresde …
@Kelson
Je n’ai pas dit que la production industrielle s’était effondrée. J’ai dit que « nous » ne produisions plus rien ! Il suffit de vivre en Haute-Normandie pour mesurer ce que recouvre l’expression d’effondrement économique. Je donne toujours le même exemple. En 2004, je faisais 80% de mon activité à moins de 100 km de chez moi. Aujourd’hui, j’en fais moins de 20%. Mon principal poste de dépense, c’est la voiture… et le train quand c’est possible !
Sur ce point je suis d’accord avec Denis.
Je trouve que vouloir imiter l’Allemagne en favorisant une politique de l’offre (politique favorisant le capital) s’apparente à un pathétique culte du cargo. La force de l’Allemagne vient initialement de sa politique industrielle renforcée par la rigueur salariale ce qui lui permettre de détruire l’industrie des pays qui ont la même monnaie qu’elle. Une rigueur salariale sans industrie sous jacente est contre productif dans une économie tirée par la demande et non pas l’offre.
Il y a tout de même une baisse sensible de la production industrielle en France (environ -10% depuis 2008).
Par contre, en diversité de biens manufacturés et en nombre d’entreprises contribuant à la création de cette valeur, le paysage a bien changé : la France a une industrie du type « CAC40 » sur des produits à forte VA et produisant de forts taux de marge, industrie assez peu contributrice pour l’emploi alors que l’économie industrielle Allemande s’appuie beaucoup plus sur une toile de PME et d’entreprises de taille intermédiaire (exemple du secteur de la machine-outils, marché mondial totalement sous suprématie Allemande avec des entreprises de 250 à 1000 personnes derrière). En France, des pans entiers de l’industrie ont totalement disparu, c’est particulièrement remarquable en Haute et Basse Normandie où un véritable tsunami a balayé nos PME industrielles.
La question de fond pour la France, c’est qu’elle ne sait pas ce qu’elle veut être : Les Anglais ont fait le choix du « tout service » et Londres est devenue la première place financière mondiale, les Allemands ont opté pour le « tout industrie » et Berlin fournit toutes les meilleures machines de la planète.
Nous, hormis discuter du sexe des anges sans trêve ni cesse , on ne sait pas bien ce qu’on veut…..
Alors…
@Patrick
Je crois que je vais m’acheter le livre d’Emmanuel Todd. Ce qu’il dit, c’est que le problème n’est pas celui des Français, mais celui de nos dirigeants qui ne comprennent plus rien à rien !
@Emmanuel
Je plussoie !
@Patrick Robert
« La question de fond pour la France, c’est qu’elle ne sait pas ce qu’elle veut être », je ne sais pas ce qu’est « la France » à part une entité définie géographiquement. Je partage le point de vue de Todd sur l’oligarchie incompétente. Je crois que tout comme dans la débâcle de 1870 ou celle 1940 c’est « » »l’élite » » » qui est en cause. En économie comme dans une guerre si la tête est mauvaise et qu’elle donne une mauvaise direction il n’est pas possible de palier par le courage, la travail et le mérite des gens de terrain. Je fais comment pour réindustrialiser le pays? je vote pour qui?
@ Emmanuel
Oui, la France aurait sûrement a gagner à avoir une vrai politique industrielle.
Peut-être aussi que si elle acceptait 20% de travailleurs pauvres, son industrie se porterait mieux…
Faut juste garder à l’esprit que l’industrie c’est au maximum 20% du PIB, en France comme en Allemagne, et que cela devrait continuer à diminuer globalement.
La manière dont ce sujet semble « obnubiler » certains me semble étrange.
@ Kelson, bonsoir.
Pas certain que la différence avec l’Allemagne ne repose que sur les 20% de travailleurs pauvres.
Il y aurait vraiment beaucoup à dire sur l’investissement dans l’industrie. Je suis sidéré (de par mon expérience pro) de voir la différence et le fossé qui se creuse entre les deux côtés du Rhin. En France, la renta part prioritairement pour les actionnaires.
Autre sujet, la formation. La filière techno a été décriée depuis le début des années 80 : tous ceux qui ne passaient un bac général avant de partir (pour beaucoup) s’enliser à la fac, étaient des moins que rien. Aujourd’hui, lorsqu’il faut embaucher un profil technique dans l’industrie, c’est mission « très difficile », même actuellement avec le chômage qui explose.
Et histoire de faire encore des économies, le BEP a été supprimé pour un Bac Pro en 3 ans (au lieu de 4 ans de formation technique auparavant). Bon je dérive, mais l’industrie me fait vivre depuis 20 ans, c’est un peu viscéral…
@Emmanuel
Tout à fait d’accord avec tout ce que tu écrits. La performance du tissu industriel allemand est une vieille histoire. Je voulais juste dire, que même en Allemagne, il n’y a pas de miracle ;) La performance économique ou même sur la dette a aussi coup social important.