L’animation volontaire est-elle vouée à disparaître ?
Par Zoun

Difficile de ne pas réagir devant le tumulte général.
Réforme des rythmes scolaires, on essaie de s’organiser dans cette grande désorganisation.
Pourquoi sommes-nous passer de la proposition du mercredi ou samedi matin, au mercredi matin uniquement ? L’enfant est-il l’enjeu réel ? Les moyens sont inégaux, que l’on soit en zone urbaine, ou en milieu rural.
Vient le sujet du temps péri-éducatif, à mettre en place. Par qui ? Pour qui ? Où ? Quand ? Pour quoi faire ? En zone rurale, ces temps auront lieu à l’école même, dans les classes, à la condition de remettre conformément la salle dans l’état exact où nous l’aurons trouvée. Pour y faire quoi ? Du socio-culturel, du ludique, du sportif. Bon courage aux personnes qui en 45 minutes parfois devront installer, animer, et ranger, tout temps confondu. Il sera demandé des projets en relation entre l’école et ce temps péri-éducatif. Certains enseignants estiment qu’ils ont assez à faire, sans avoir à s’alourdir de ce projet supplémentaire.
Quelle considération les enseignants auront-ils pour les animateurs sur ce temps péri-éducatif, au vu du peu d’importance que certains accordent à ce jour pour les espaces périscolaires, qu’ils nomment toujours à tort « garderie » ? Qui jouera le jeu ? Pourquoi arrêter l’école à 15h45 quand il est écrit que l’attention de l’enfant est à son maximum de 14h30/15h00 à 16h30/17h pour l’acquisition de nouveaux apprentissages ? Il est vrai que cet aménagement du temps est ou sera variable selon les établissements.
Je lisais un article relatant le fait que cette nouvelle organisation mettrait en avant le monde de l’animation… pour lire quelques lignes plus loin que les BAFA, BAFD ne seraient plus suffisants. Eh oui, bannis, tout simplement, nous les BAFA, BAFD, à qui vous confiez vos enfants pourtant depuis des décennies, nous deviendrons petit à petit inaptes à encadrer votre progéniture. Pour rappel, de nombreux accueils de loisirs sont aujourd’hui encadrés par des BAFD, contre une indemnité forfaitaire de 70€ / jour pour les mieux lotis, d’un petit SMIC pour ceux qui sont annualisés. Quant aux animateurs, ils travaillent aujourd’hui 10 heures minimum / jour (déclaré officiellement 4h50) pour 45€ en moyenne. Faute de mieux, nous ferons l’affaire dans un premier temps, nous, les pionniers de l’animation volontaire, pour être, petit à petit, remplacés par des diplômes d’animation professionnelle : BPJEPS, DEJEPS, BAC + 2 animation socio-culturelle.
L’animation volontaire repose normalement sur un contrat d’engagement éducatif (CEE) qui autorise à travailler 80 jours par an. Ceci est facilement contourné par des CDD, et autres contrats depuis longtemps. Qui seront les candidats d’animation professionnelle prêts à signer pour des contrats de 3 heures hebdomadaire ? Ces personnes auront-elles vocation à travailler en périscolaire ? Complèteront-elles leurs heures en animant le mercredi après-midi et vacances scolaires au prix de l’animation volontaire ?
Beaucoup de questions, le tout un peu confus, je vous l’accorde, comme le reflet actuel de la société.
J’aurai pourtant deux questions pour conclure :
- L’enfant est-il une magnifique vitrine, une fois de plus ?
- Aborder le rythme de l’enfant à l’école, en péri-éducatif, et périscolaire n’est-il pas réducteur ? Il me semble que l’enfant existe à chaque instant.
Et un enjeu électoral certain pour les prochaines municipales, surtout dans les petites communes…