Formation professionnelle : l’entreprise de liquidation du gouvernement !
Par Denis


Je ne sais pas au juste si on doit parler de réforme ou de liquidation en ce qui concerne la loi votée le 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, entrée en vigueur le 1er janvier 2015.
L’institution du CFP
La grande innovation de la loi, ce serait, d’après les communicants du ministère du travail, le CFP ou Compte Formation Personnel. Comme le DIF, ce nouveau compte-temps est plafonné. Cela signifie que les heures acquises chaque année, une fois atteint le plafond des 150 heures, passent à la trappe pour le salarié. Au-delà de ces 150 heures, des abondements peuvent toutefois être effectués par l’employeur, le salarié, Pôle emploi ou via un accord d’entreprise à l’occasion d’un plan de licenciement. Désormais, ces 150 heures ne peuvent être mobilisées que pour des formations diplômantes ou certifiantes inscrites notamment au RNCP , dont la plupart dépasse les 150 heures ! Très peu de centres de formation privés n’ont aujourd’hui les moyens ou les capacités de proposer un titre à la Commission Nationale de la Certification Professionnelle. La majorité des titres sont aujourd’hui le fait des universités, des GRETA ou des AFPA. Pour que la formation puisse être suivie par le salarié, elle devra être présente dans un catalogue de formations établi branche par branche, déterminé par des comités paritaires, le CREFOP et le CNEFOP. L’intérêt du CFP est avant tout de financer la formation des chômeurs par les fonds privés !!!
La réduction drastique des cotisations
La 2e grande innovation de la loi, c’est la baisse de la cotisation pour les entreprises de plus de 20 salariés de 1.6% à 1%. Elles font aujourd’hui l’essentiel de la demande. A noter la disparition de la cotisation plan de formation de 0.9% pour les entreprises de plus de 300 salariés ! Elle est ramenée à 0.2% pour les entreprises dont les effectifs sont compris entre 10 et 49 salariés et à 0.1% pour celles de 50 à 299. Le souci – et il est de taille – est que l’essentiel de la dépense de formation des entreprises et des collectivités se faisait sur ce 0.9% qui disparaît avec la loi ! Selon les acteurs du secteur, ce sont 75 000 emplois – sur les 150 000 actuels – qui devraient disparaître au cours des prochains mois. D’ores et déjà, d’après mes informations, l’activité du secteur de la formation s’est effondrée de près de 30% au cours des 4 1ers mois de l’année, dans une période où elle n’est pas forcément la plus forte !