5000 SMS par mois, émoi et moi ?
Par Denis


Hier midi, nous devisions tranquillement avec mon stagiaire de nos grands enfants respectifs, quand il me parla de sa fille, âgée de 14 ans. Elle a, accrochez-vous bien, consommé 5000 SMS par mois au cours des derniers mois. L’opérateur auquel elle a souscrit le forfait lui a envoyé un courrier, lui indiquant qu’il ne pourrait plus tenir ses engagements compte tenu de l’abus manifeste d’envois de SMS.
Nos jeunes en état de consumation
Virevoltant de SMS à MSN, de MSN à Facebook, nos grands dadets passent une partie non négligeable de leur temps libre à ne rien faire. Et pour y dire tout un tas de banalités aussi insignifiantes les unes que les autres ! Du coup, quand ils se retrouvent les uns en face des autres, ils n’ont même plus rien à se dire. Ce n’est plus de l’hyper-consumérisme auquel nous avons à faire face : à ce niveau là, c’est de la consumation !
Samedi soir, mon ami François, enseignant dans un LEP, m’expliquait qu’il avait compté 950 demi-journées d’absentéisme pour une classe de 30 élèves sur la période du 15 septembre au 30 novembre. En été, certains se croient toujours en heure d’hiver. Cela représente plus d’une trentaine de demi-journées par élève, sur une période qui compte, de surcroît, 10 jours de congés scolaires. Et quand ils sont présents en classe, ils brillent de mille feux, passant le plus clair de leur temps, dans les cours, sur leur iPhone, à se gaver de SMS, de musiques et de films.
Pour la plupart de ces élèves, la lecture est devenue un exercice très difficile, incapables de lire et de comprendre en même temps. Du coup, ils en sont contraints à lire à voix haute. Du fait de parents trop occupés à vaquer à leurs propres occupations ou disposant d’un niveau scolaire trop faible, les enfants sont laissés en totale déshérence. Au nom d’une vision égalitariste imbécile, l’éducation nationale a donné consigne, depuis de nombreuses années déjà, à ne pas donner de devoirs à la maison. De toute façon, pour ces jeunes, à quoi ça sert ?
A qui la faute ?
Pour en arriver là, c’est qu’il doit y avoir un coupable. Les enseignants incompétents et démotivés, l’éducation nationale, nous disent nos chers réacs apodictiques ! Un problème de moyens et des profs non remplacés, la RGPP, nous braient en cœur les modernœuds gauchisants ! La faute aux parents qui, croyant chérir, ne font que de pourrir, nous entonnent-ils tous à l’unisson, oubliant parfois qu’il sont eux-mêmes parents ! La faute d’un système économique qui rémunère, en région parisienne, 1500 euros nets des informaticiens bac +4 minimum, avec 2 années d’expérience professionnelle ? Comment, dans ces conditions, pouvons-nous encore avoir le goût de l’effort et des choses bien faites ?
Notre souci collectif est que nous devons très urgemment nous réinventer un avenir, en tâchant cette fois de sortir de nos yaka-faukon prêts à l’emploi et qui ne marchent pas. Dépêchons-nous : ça urge !
Crédit photos : le blog iPhone, Top-Santé, le blog TV News