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Le principe d’Archimède

Par      • 11 Jan, 2009 • Catégorie(s): Finances  Finances    
Laction de lEtat relève-t-elle de la magie  ou de lécran de fumée ?

L'action de l'Etat relève-t-elle de la magie ou de l'écran de fumée ?

Cette semaine, lors d’une réunion professionnelle sans grand intérêt, j’ai eu droit, en aparté, à la vision de la situation bancaire d’un des intervenants. Une de ses fonctions dans la banque qui l’emploie est l’évaluation du risque dans l’octroi des prêts aux particuliers et aux PME.

Selon lui, l’État français aurait emprunté à ce jour un montant de 30 milliards d’euros destinés à fluidifier les échanges inter-bancaires (entendre rétablir la confiance), et tendre à faciliter la capacité d’emprunt des acteurs économiques.

Ce mode de refinancement a été avalisé par la Commission Européenne au travers d’une structure (SRAEC devenue SFEF) créée pour l’occasion, pour un montant maximum de 260 milliards d’euros et pour une durée maximale de 5 ans.

Selon mon interlocuteur, une des conditions imposée par la Commission Européenne contraindra les banques à reverser une « prime » à l’État sous forme d’un volume total d’intérêts supérieur d’environ 4% à celui auquel l’État devra faire face. Pour faire court, si l’État emprunte à 6%, les banques rembourseront à 10%.

A première vue, on pourrait se réjouir en pensant qu’enfin les banques sont mises devant leurs responsabilités. A y regarder de plus près, vu l’état de fonctionnement « hors-sol » de l’économie financière, on peut se demander à qui finalement profiteront ces 4%.

Si, comme le prétend mon interlocuteur, la « crise est terminée » du point de vue bancaire c’est à dire que la simple annonce de ce plan a suffi à rétablir la confiance et que les capacités de financement sont là, on peut penser que les fonds propres ont été évalués et que l’État n’a donc pas à intervenir systématiquement à ce niveau.

Si ce n’est pas le cas, pourquoi financer indifféremment des banques dès lors qu’elles en font la demande, ce qui aura pour effet de renforcer la volatilité des « marchés », ce qui va à l’inverse de la brutale prise de conscience de nos experts. Autrement dit, tout faire pour que rien ne change…

Enfin, dans la peu plausible hypothèse où l’État gagnerait 4% dans l’opération, il faudra bien aller les chercher quelque part : renchérissement du crédit à l’investissement, opérations à haut risques, ponction sur les fonds propres ? Autant de questions auxquelles n’a pas répondu mon interlocuteur…

Il y avait selon moi bien d’autres urgences à financer plutôt que de légitimer
les errements d’un système devenu prédateur de ce qu’il est censé servir et dont la « réforme » en reste pour l’instant au stade des vœux pieux…

Mais il y a mieux. Le Crédit Suisse qui se lamente du fait que les investisseurs traînent les pieds à risquer leur épargne en bourse a une solution en béton : investissez dans les prisons (privées) américaines !

On ne va pas jusqu’à vous annoncer un retour sur investissement mirobolant,
mais il y a de l’avenir. En effet, après la crise des subprimes, dans laquelle le Crédit Suisse est parfaitement blanc, il va de soi que l’explosion de la paupérisation aux États-unis va engendrer un taux de délinquance record, et donc une « clientèle » abondante…

Sources : Commission Européenne, Le Matin.ch, Djangologiste

Crédit photos : Fast-Divx, Wikidive

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Une Réponse »

  1. Dans cet avenir sombre, une alternative au système bancaire traditionnel existe, le prêt entre particuliers !

    Mon site P2PInvest (http://www.p2pinvest.fr) met en relation des prêteurs et des emprunteurs particuliers dans le but de réaliser ce type d’opération de manière et légale et à l’abri des arnaques malheureuse trop nombreuses sur le net.

    Sébastien
    P2PInvest
    http://www.p2pinvest.fr