Nucléaire et EPR : un risque de type Tchernobyl ?
Par Denis


Partout dans le Monde, en Pologne, en Chine, au Brésil, en Turquie, en Roumanie, au Royaume-Uni, en Tchéquie, en Slovaquie, en Inde, aux Etats-Unis, etc, les gouvernements relancent les programmes électro-nucléaires. Même en Allemagne, la production d’électricité d’origine nucléaire a augmenté en 2008 alors que les Allemands se déclarent toujours en faveur de l’arrêt du nucléaire. La Belgique a reporté de 10 ans sa sortie du nucléaire. Les besoins en électricité, alors que les gouvernements ont intégré la déplétion à venir en énergies fossiles d’ici 20 à 40 ans, vont aller croissants.
Une histoire de gros sous !
Dans ce cadre, face à l’arrivée de nouveaux concurrents dans la filière électro-nucléaire, la Présidence de la République française se fait le porte-valise d’Areva et de l’EPR ( European Pressurized Reactor). Pour faire de la France la vitrine du monde nucléaire, le Président français, en porte-valise d’Areva et Edf, a annoncé la construction de deux réacteurs de 3e génération à Penly et à Flamanville. En 2008, il était même question de la construction de 22 tranches venant en remplacement d’un parc électro-nucléaire vieillissant. Mais Areva contrôlé à 90% par l’Etat français ne dispose pas des fonds nécessaires. L’entreprise dirigée par Anne Lauvergeon aurait besoin de 8 à 10 milliards de fonds propres. Jean-Louis Borloo, ministre de l’environnement, apaisant, a , de son côté, déclaré que la construction du 3e réacteur EPR n’interviendrait pas avant 2020 ! Des rumeurs ont fait état que la Présidence de la République française cherchait à ouvrir le capital d’Areva, y compris à des fonds étrangers ! Dans ce cadre, les super-profits réalisés par Total vont-ils servir à financer le 3e EPR ?
Le nucléaire, c’est l’avenir ?
Lorsque Jean-Marc Jancovici déclarait que le nucléaire était une partie de la solution en matière énergétique, il était tout simplement dans le constat que les ressources fossiles ne suffiront pas à faire face à La demande énergétique d’une population qui atteindra 12 milliards d’habitants en 2050. Pour autant, au rythme où on extrait l’uranium dans le monde, le spectre de sa déplétion est proche. A chacun de ses voyages africains, notre Président n’oublie pas de revenir avec de l’uranium dans ses bagages à l’image de son voyage des 25 et 26 mars 2009 en RDC. La France a fermé toutes ses mines depuis 2001.
Alors l’EPR !
En attendant la fusion (ce miroir aux alouettes de la technoscience), il faut augmenter le rendement des technologies à base de fission. C’est tout l’enjeu de l’EPR. Il faut aussi chercher à diminuer la quantité de déchets qui doubleront en France d’ici à 2030. Et la France n’est pas la seule à développer la production en matière de réacteurs de 3e génération. Or, c’est dans ce contexte que le réseau Sortir du Nucléaire publie une série de documents qui montre un risque réel d’accident de type Tchernobyl dans certaines conditions de fonctionnement du réacteur de type EPR. Ce risque n’est d’ailleurs pas spécifique à ce nouveau type de réacteur. L’histoire récente nous l’a hélas montré ! En prolongeant le fonctionnement de nos vieilles centrales, le gouvernement français vient d’ouvrir la boîte de Pandore. La relance des programmes électro-nucléaires en France et partout dans le monde ne peut s’affranchir de l’exigence de sécurité et de transparence. Dans ce cadre, le mode de fonctionnement de l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) semble aujourd’hui extrêmement insuffisant !
Annexe
Signez la pétition du réseau Sortir du Nucléaire pour un DÉBAT PUBLIC sur le démantèlement des installations nucléaires et le devenir de leurs déchets radioactifs !
Crédit photos : Le Point
Avant de penser au « tout nucléaire » ou au « pas nucléaire » quelqu’un s’est-il posé la question de la consommation ?
Simple interrogation … cela va de soi.
@Philippe
Tout à fait d’accord, il faut surtout isoler nos bâtiments, nos logements faute de quoi même le nucléaire n’y suffira plus !
Je n’évoque pas l’effet pervers de l’isolation qui a amené les propriétaires de maisons individuelles à augmenter leur surface… à chauffer.