L’union de la gauche, cimetière de l’écologie politique !
Par Denis


Lundi soir, face à un parterre de non verts, Noël Mamère, Dany Cohn-Bendit, Yannick Jadot nous ont présenté la nécessité d’une force écologiste autonome. Jeudi soir, face à Ségolène Royal, Dany évoquait la nécessité de s’entendre autour d’un programme commun. Comprenne qui pourra.
Une partie non négligeable des électeurs qui ont voté pour Europe Ecologie aux européennes et aux régionales voteront pour une liste de droite à des élections présidentielles et législatives de 2012 ! Croire que la stratégie d’une force écologique est de s’intégrer à une logique d’union de la gauche me semble relever d’une lourde erreur stratégique. Europe Ecologie n’aurait jamais pu dépasser la barre des 16% aux Européennes sans l’apport des « écolos de droite » ! En fait, Le terme écolo de droite et écolo de gauche ne veut strictement rien dire. Pour les uns, l’écologie relèverait avant tout d’une démarche individuelle qu’il convient d’accompagner au travers d’une fiscalité incitative ou punitive (taxe carbone) notamment. Pour les autres, les pratiques écologiques doivent émerger du renforcement du lien social. Elles doivent être soutenues activement par l’État, les collectivités directement ou indirectement au travers du secteur de l’économie sociale et solidaire. En quoi, au juste, ces deux démarches sont-elles antagonistes ? Elles sont, en fait, complémentaires.
Le choix de l’intégration d’une force écologique au sein des forces de gauche me semble en contradiction totale avec l’idée d’une force écologique autonome. Les élections régionales nous ont montré toutes les limites de ce mode de raisonnement lors du 2e tour. Si nous persévérons dans cette voie, nous reviendrons à la situation qui fut celle de l’écologie politique de 1994 à 2008. Et les Français, à gauche, préféreront les originaux à une pâle copie verte qui s’est engagée dans une autre voie à l’occasion des Européennes. Arrêtons de prendre les électeurs pour des gogos.
Pour exister, l’écologie politique devra être présente aux élections présidentielles qui demeurent, qu’on le veuille ou qu’on le veuille pas, l’élection structurante majeure de la vie politique française. Il faudra faire le choix du meilleur candidat et non le choix du candidat qui aura le plus envie d’y aller. Sans candidat aux présidentielles, l’idée de la présence d’un groupe écolo à l’Assemblée Nationale relève de l’injonction paradoxale. Sur ce sujet, je tiens à préciser que je suis en total désaccord avec Dany Cohn-Bendit.
Crédit photos : Ciao, France Info, Jmph