Européennes : de l’art de la division !
Par Denis


La politique serait avant tout l’art de la division. Et il faut dire, qu’en la matière, l’hôte actuel de l’Élysée est un véritable orfèvre. En pleine crise financière et économique, Sarkozy n’oublie pas 2009 et les élections européennes.
Morin, Borloo et Tapie
Le choix d’Hervé Morin à la défense et celui de Jean-Louis Borloo au développement durable ne doivent rien au hasard… bien plus à la nécessité ! Fâché contre MAM et la manière dont elle traite le dossier Edvige, Sarkozy a laissé son chien à deux têtes, en la personne du ministre de la défense, aboyer contre la consignation des préférences sexuelles sans remettre en cause l’essence même du projet !
Si certains se sont récemment posés la question de l’utilité de Jean-Louis Borloo au gouvernement, leur réponse ne semble pas toujours pertinente. Président du Parti Radical Valoisien, ami de Jean-François Baylet, l’ancien avocat d’affaires a toujours eu l’ambition de réunir la famille radicale. L’arbitrage récent rendu en faveur de Bernard Tapie, un ami de Baylet et de Borloo, donne beaucoup de corps à l’hypothèse d’une liste radicale aux prochaines élections européennes.
L’honneur fait à Cohn-Bendit
En fin stratège qu’il est, François Hollande s’inquiète – à très juste titre – de l’attelage Verts-Hulot-Bové qui se profile aux niveaux des Européennes de 2009. Rien n’est encore fait. Reçu récemment à l’Elysée, le député vert européen s’est violemment opposé au Président français sur la question des jeux olympiques en juillet 2008 au Parlement Européen. Les Princes, dans leur choix de mettre en scène leurs opposants, nous montrent en fait ceux qu’ils considèrent comme leurs véritables adversaires.
Besancenot et Bayrou ?
Le pari conjoint de Bayrou et de Besancenot est l’implosion du PS. A mi-chemin entre le communisme révolutionnaire et le populisme d’un patron de café dans le 93 (je n’ai rien contre les patrons de café dans le 93 ;+), le futur leader du NPA – traduisez par Nulle Part ailleurs Nouveau Parti Anticapitaliste – fut l’invité de Michel Drucker se livrant à un feu d’artifices révolutionnaire digne d’un véritable « Puy du Fou révolutionnaire« . Récemment en vitrine de Time, le célèbre postier semble bénéficier de l’intérêt des médias et notamment des médias français sur son initiative qui, pour les fins connaisseurs du monde politique, n’a pas grand intérêt du fait qu’elle reprend les « actifs » de la LCR. On change pas une équipe qui perd !
Pour Bayrou, les choses sont plus simples. Fidèles soutiens de Ségolène Royal, François Rebsamem, Gérard Collomb et Jean-Noël Guerini ont déjà pactisé avec le Modem lors des dernières élections municipales. Face à la cacophonie socialiste, le leader centriste incarne aujourd’hui la seule voie d’une opposition de gouvernement à la politique actuelle.
Nous assistons, passifs, à ce spectacle avec un bien triste pressentiment.
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