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Européennes 2009 : Donne-moi ta leçon !

Par      • 8 Juin, 2009 • Catégorie(s): Elections  Elections    

Depuis ce matin, les leçons tombent… après la claque. Chacun y va de son analyse, forcément acide, forcément dure envers un PS qui n’a pas su mobiliser, qui n’a pas su faire rêver, qui n’a pas su exister dans cette campagne.

Bien-sûr le résultat n’est pas bon pour le PS, au niveau national, mais aussi et surtout au niveau départemental où la barre des 15 % n’est même pas atteinte. Bien-sûr, il y a des conséquences à tirer. Bien-sûr. Mais on n’a jamais rien fait de bon, de solide, de durable et de constructif dans la précipitation.

Le constat est cependant sévère pour la formation politique à laquelle j’appartiens.

D’abord une campagne au sein de laquelle on a commencé à parler de tout sauf de l’Europe. Le PS s’est positionné d’emblée contre Sarkozy, faisant de cette élection un enjeu national. Erreur de stratégie majeure qui ne nous a pas permis d’être audibles.

Ensuite, nous avons sans doute payé des listes mal constituées, mal expliquées, mal vendues, y compris auprès des militants, qui ont vu dans ces listes une nouvelle expression du fait du prince… ou de la princesse. Désamour, distance, déficit militant, la campagne s’en est trouvée compliquée. Aucun représentant eurois sur la liste PS dans notre région, au final à peine 15 % dans le département… faut-il s’en étonner ?

Enfin, la gueulante de Colomb, le rejet par les militants de la liste conduite par Henri Weber, le pathétique meeting de Rezé qui n’a dupé personne, tous ces petits détails qui ont fait, une fois de plus, que le PS se noie, se raccroche aux branches, se débat dans des eaux boueuses, n’ont rien arrangé.

Aujourd’hui j’ai une pensée pour les camarades qui ont été battus. J’ai une pensée pour tous les militants qui ont fait, et bien fait, le boulot. J’ai une pensée surtout pour tous ceux qui souffrent, tous ceux qui sont victimes de l’insolente violence de notre société. C’est vers eux que notre attention doit se porter, pour bâtir un avenir. Ces élections ne devront pas être contournées, ces résultats devront être assumés et les conséquences tirées, pour répondre enfin à ce que nous disent les citoyens dans la rue et dans les urnes.

Ce matin, j’entendais les mots de rénovation, de refondation, qui revenaient au grand galop, une mélodie qui me dit vaguement quelque chose…

Rénover, rénovateur, réformer, réformateur, renouvellement… l’édition 2008 du Petit Socialiste illustré, fait de la lettre R, sa lettre maîtresse. Refonder, repenser, redéfinir… le vocable est quasi inépuisable.

C’est d’ailleurs impressionnant de constater le nombre de variations que l’on peut faire sur le même thème.

Ainsi, ceux qui portent la plume, exhortent à tirer les leçons du passé, à changer le logiciel socialiste à tout prix. A longueur de pages ils donnent la leçon, s’érigent tous autant qu’ils sont, comme les garants du temple socialiste rénové. Les « diseux » manient si bien l’incantation qu’on en oublierait presque qu’ils ne font que régler des comptes. Des comptes trop longtemps non soldés, qui ont été noyés dans des synthèses aussi stériles que dangereuses. Très peu d’entre eux proposent une analyse, une vraie, quant aux perspectives d’avenir, c’est le désert. Très peu osent remonter aux origines de nos maux. Comme si aucune erreur n’avait été commise avant 2002, les « diseux » ont la mémoire courte, le verbe aigri, la pensée tronquée.

… ces quelques mots je les ai écrit sur ce BLOG il y a presque 2 ans.

Crédit photo : Paris côté jardin ; Actupol.

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8 Réponses »

  1. Le ton de ton article est juste.

    Mes anciens et toujours camarades de Brionne ont résisté. Comme beaucoup d’autres, ils ont « bossé ». Nous les avons vus sur les marchés à nos côtés. J’ai eu un réel plaisir à les revoir.

    Ceci étant, j’ai pu m’apercevoir de la complication qu’il y a aujourd’hui à présenter un tract aux Français lorsqu’ils y lisent le mot « socialiste ». Tout ce que j’ai pu proposer à la commission Rénovation dans l’Eure, tout ce que Ségolène Royal a proposé lors de la campagne ne vous servira plus à rien. Il est trop tard.

    Le problème reste que ces gens qui entraînent les militants dans leurs propres naufrages (je pense à Hamon) ne méritent plus de diriger le Ps. La génération en place trop occupée à s’accrocher aux manettes n’a même pas pris la peine de former et de lancer de nouvelles têtes. Ce n’est d’ailleurs pas spécifique au Parti socialiste.

    Europe Ecologie a fait ce que Ségolène Royal aurait dû faire en février 2007. Cohn-Bendit est un lutin. A ceci près que c’est Royal qui avait fait l’essentiel. Quand on passe son temps à tuer les autres (nous en savons tous les deux quelque chose), on ne voit plus les joyaux qui sont à côté de nous ! Que peut faire Royal maintenant que la dynamique l’a quitté depuis longtemps ?

    Ne crois pas que je sois heureux de ce triste spectacle alors que je dénonçais en mars 2008, dans un conseil politique, nos victoires « éclatantes » : celle de Bernard Martin, de Jean-Charles Houel, Laurent Longet, la mienne, celle d’Alfred Recours aux législatives et celle de Rachid Mammeri aux municipales. Le PS est à 15% dans l’Eure. Sans doute , sera-t-il plus haut en 2010 et ce seront les mêmes qui nous expliqueront leur talent de la science politique, ce talent si singulier qui nous enfouit dans l’opposition depuis 2002. Ce sont eux et eux seuls les responsables de notre échec collectif.

    J’ai fait le choix de partir. A force de les côtoyer, nous prenons le risque de leur ressembler. Je suis heureux de l’expérience Europe Ecologie. Elle m’a redonné goût à la politique. Je cicatrise vite. Mais, je te le dis, les coups furent rudes !!! J’ai résisté. Je me suis aussi reconstruit politiquement. Je le répète à l’envi : ces gens sont les ennemis de la gauche.

  2. @Jérome
    je comprends ta tristesse voir ta colère rentrée mais comme il y a 2 ans ( tu le rappelles)vous constatez
    que la campagne a été mauvaise mais rien ne change tout semble figé à solférino et les barons locaux
    sont cimentés à leurs sièges.
    les Régionales seront terribles et vous devrez négocier avec l’autre gauche
    salutations socialistes
    max de beuzevile

  3. Un mail reçu de la part de François Loncle. Y a de quoi se pincer :

    « Le principal mérite des listes Europe – Écologie, seul vainqueur réel du scrutin du 7 Juin, c’est d’avoir réussi à constituer des listes ouvertes, plurielles et de qualité. Sachons en tirer les leçons. Il nous faut sans tarder répondre aux attentes des Français majoritairement désemparés par les effets de la crise et sceptiques par rapport à notre capacité à offrir une alternative. Il nous faut maintenir le cap à gauche et moderniser nos méthodes. »

  4. Un mail reçu de Marc-Antoine Jamet. A-t-il compris quelque chose ?

    Il y évoque « la bonne campagne des leaders nationaux de cette formation (sans légitimer les méthodes judiciaires de Mme Joly, ni les techniques de manifestation de M. Bové) […] »

  5. @Jérome
    suite à une réunion pendant la campagne( voir caméra diagonale) la réponse de jean-louis Destans
    personne qui pèse un certain poids à la fédération de l’Eure  » nous n’avons pas assez d’adhérents »
    ridicule et sottise de la réponse voila pourquoi l’Eure n’avait pas de représentant!
    max de beuzeville

  6. APPEL DU 8 JUIN

    Adhérent du P.S. à Rouen je trouve que la déculottée socialiste a du bon : celle de faire comprendre, comme l’a lâché Montebourg sur le plateau de France2, que la question de la ‘rénovation’ du P.S. était caduque…
    Bref, que la S.F.I.O. (pardon: le PS né à Epinay en 1971) est morte ! Le P.S. ne doit plus chercher à survivre à lui-même (comme l’a essayé le feu le P.C.F. accroché à ses fiefs locaux).

    Il doit bien plutôt:
    1) Accepter de traiter à égalité avec les Verts (ce qui implique la mise à la retraite des grands et vieux féodaux locaux, engoncés dans leur morgue nombriliste).

    2) Engager la réflexion avec les Verts, le Front de Gauche et peut-être une fraction en révolte qui monte au MoDem pour bâtir UN NOUVEAU PARTI de gauche progressiste et intellectuellement audacieux.

    La préparation d’une plate-forme commune pour les régionales de 2010 sera un premier test. Puis la mise en place d’une procédure de désignation d’un candidat unique pour la présidentielle de 2012. Enfin, le nouveau parti, ouvert à la société civile, aux intellectuels ; sans les cumulards et les apparatchiks traditionnels.

    Allez, chers camarades socialistes, ne vous lamentez pas … et osez ouvrir vos gueules pour faire comprendre aux dirigeants départementaux, régionaux et nationaux que qu’il est temps d’enterrer le passé !

    Et tant pis pour ceux qui ne voudront rien comprendre : « Laissez les morts enterrer leurs morts » (j’offre un café au premier qui sait me retrouver l’origine de cette citation).

    Thomas MARCY
    tmarcy@worldonline.fr

  7. Salut Thomas,

    Tout ce que tu dis, je l’ai dit devant le conseil fédéral de l’Eure. Au sein du Parti Socialiste, je n’ai jamais été soutenu.

    Je crains qu’il n’y ait pas de plate-forme commune aux régionales. Il faut être fou ou presque pour ne pas voir ce qui se passe. Mon cher Thomas, pendant 3 ans au sein du Parti socialiste, j’ai dit ce qui se passait. Qui m’a entendu ? Qui m’a écouté ?

    Amicalement !

  8. Et ce n’est pas avec une gauche divisée comme à gisors que cela va s’arranger …