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Ce que veulent les Français !

Par      • 3 Juil, 2010 • Catégorie(s): Elections  Elections    

Pour ceux d’entre vous qui n’auraient toujours pas compris pourquoi 53% de nos compatriotes ont élu en 2007 Nicolas Sarkozy, je voudrais leur rappeler quelques évidences sur ce que nous sommes devenus.

Nous sommes tout d’abord des consommateurs qui veulent pouvoir continuer à disposer de « pouvoir d’achat » pour acheter des écrans plats, des téléphones mobiles, du pétrole et des bagnoles entre autres. Nous sommes devenus gros et nous voulons le rester. Nous voulons partir en vacances, aux Maldives et ailleurs ! Nous voulons un boulot, un salaire, une maison, un chien ou un chat ou un poisson rouge et des enfants. Nous voulons de la sécurité. En fils de mai 1968, nous voulons jouir sans entrave ! Nous ne voulons plus partager.

Voilà ce qu’est devenue l’identité de la France, ce pays d’Amérique de l’Est comme aimait à le dire Régis Debray. La gauche a perdu idéologiquement : elle n’existe plus. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les scores cumulés des partis de gauche aux Présidentielles de 2007. Cumulés, les scores de la LCR, de LO et du PCF atteignent 7.34%. Comme le disait Malraux, de 1944 à 1968, il y avait les Gaullistes, les Communistes et rien. Aujourd’hui, le rien  – dont la social-démocratie – est devenu le tout. Le tout est aussi devenu le rien. La politique est morte.

En politique, nous aimons entendre que tout sera comme hier, que nous aurons de la croissance, que nous en aurons toujours plus. C’est pourquoi le choix du Président par les Français va plutôt à un homme gonflé à la testostérone et, à ce jeu, les chances de Dominique Strauss-Kahn sont immenses. Le futur candidat du PS (je me garderai bien de parler de la gauche), compte tenu du rejet vis à vis de l’hôte actuel de l’Elysée, a un boulevard devant lui. L’annonce du retrait de la candidature de Ségolène Royal s’inscrit clairement dans cette perspective.

Je vous invite à réentendre Régis Debray ! C’est tout simplement lumineux.

Pourquoi la gauche est dans Les choux !

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2 Réponses »

  1. Etonnant comme dans le discours tout empreint de religiosité laïque de R.Debray, est absente toute évocation de nation, idée portant fondamentalement moderne, d’autant plus déterminante qu’elle sous-tend toutes les analyses sociologiques,(puisqu’on ne juge les autres que par rapport à ce qu’on est), aussi bien celles qui parlent de la destructuration du monde, que celles qui tentent, comme ici, d’expliquer comment le balbutiement timoré de la gauche politique européenne est tiraillé entre des contradictions apparemment toujours venues de l’extérieur.

    Cette idée de nation est bien pourtant celle à partir de laquelle s’élaborent tous les seuils de construction idéologiques, tous les points de rupture, toutes les tentatives d’unification ethniques et culturelles, toutes les mises en concurrence, y compris sportives et d’une fraternité grandiloquente, tous les freins identitaires et toutes les justifications belliqueuses, même à l’encontre d’un peuple contre lui-même, et ceci bien avant 1789…

    Idéologiquement indépassable ?

  2. @eguor

    Reconstituer un imaginaire, une symbolique autour de l’idée de République que je préfère, pour ma part, à l’idée de « nation », c’est le grand enjeu de la « recivilisation » de la politique et de la repolitisation du citoyen.

    J’ai peur que nous en soyons loin, très loin !