La voix militante de citoyens d'ici et d'ailleurs

C’est un marronnier de ce blog. Mais l’enjeu est de taille puisque la vente liée coûte 0.5 milliards d’euros à l’économie française. Vous me direz une paille dans cet océan de richesses qui est le nôtre. Pas si sûr. C’est une perte fiscale et aussi un facteur d’aggravation de notre commerce extérieur. Sans compter que l’utilisation du logiciel libre aurait des vertus sur l’emploi en développant l’activité de service et de proximité (moins groumande en énergie) et sur l’achat de logiciels qui, pour l’essentiel, nous sont fournis par les sociétés américaines : Microsoft, Oracle, IBM, Sun, Symantec,…

De quoi s’agit-il ?

Lorsque vous achetez votre ordinateur de bureau ou votre portable, vous êtes pré-équipé d’un système d’exploitation nécessaire au fonctionnement de votre machine. A moins d’acheter un Mac, le système qui est fourni est Windows Vista. Clairement, il s’agit d’un abus de position dominante et une absence totale de pratique concurrentielle.

Or Windows Vista est loin d’être le meilleur système qui puisse équiper votre ordinateur. Pour que votre machine soit fluide en terme de fonctionnement, il vous 2 Go de mémoire là où des grandes surfaces continuent de vous livrer les machines à 1 Go. Résultat… votre ordinateur rame, reléguant votre processeur 2Ghz à la puissance d’un vulgaire 500-700 Mhz. Pour accéder à la moindre fonctionnalité, vu le temps de réaction du système, il vous faudra le double, voire le triple du temps que celui que vous pouviez mettre sur Windows XP. Par ailleurs, vu la consommation électrique induite par la mémoire et le processeur, bonjour le développement durable, sachant, en plus, que votre ordinateur ira remplir les armoires du Jurassik Park de l’informatique au bout de 3 ans ! La baisse du prix des matériels n’arrange rien à cette bien triste affaire. Vos ordinateurs sont « retraités » par des petites mains chinoises ou indiennes qui travaillent dans des conditions épouvantables. Aucune entreprise française n’a fait le choix de la migration vers Vista. Alors pourquoi devriez-vous subir en tant que particulier ce dont les entreprises ne veulent pas ?

Cette vente liée ne s’arrête pas là. Le fabricant ou l’assembleur vous livrent d’autres logiciels payants. En général, la suite Microsoft Office et un antivirus – Symantec – là où vous pourriez installer OpenOffice, Abiword, Gnumeric et un antivirus gratuit (avast, avg, antivir, etc). Bref, cela renchérit le coût de votre ordinateur entre 100 et 300 euros environ !

Vous faire rembourser !

L’initiative de l’AFUL au travers du site Racketiciel.info vous fournit un guide de remboursement si vous choisissez de migrer vers le logiciel libre. La chose à laquelle vous devez faire attention est de refuser le CLUF (contrat de licence) au premier démarrage de votre ordinateur afin de ne pas activer votre copie de Windows Vista auprès de l’éditeur. Toute demande de remboursement deviendrait alors caduque. Vous devez alors faire cette demande de remboursement auprès du fabricant de l’ordinateur. En l’absence de règlement à l’amiable, le dossier devra être alors traité par la justice.

Le logiciel libre : une solution alternative

Bien sûr. En terme de système, vous avez le Mac. Avec une part de marché de 8.01% en décembre 2007, il est très loin derrière Windows avec 91.79%. Mais il y a surtout Linux. Modulaire, le système d’exploitation de Linus Torvalds né en 1991 est entièrement « free », c’est-à-dire libre et aussi gratuit. La langue anglaise résume en un seul mot ce que nous devons exprimer en deux mots. Malgré des interfaces graphiques de qualité (je pense à KDE) et une installation extrêmement simple, le rapport de consommateur que nous avons avec tout ce qui nous environne constitue un frein répulsif dès lors qu’il s’agit de chercher à comprendre. « Vous comprenez… nous ne sommes pas des informaticiens ! » « Je veux que ça marche. » « C’est compliqué… votre Linux. » « Je suis un utilisateur. »

Pourtant, l’organisation communautaire du logiciel libre fournit une aide de grande qualité. Les éditeurs de système Linux font un boulot remarquable au point où vos matériels sont aujourd’hui pris en charge plus simplement par Linux que par Windows Vista. Le logiciel libre est un éco-système fragile menacé en permanence par des éditeurs qui, par des brevets, cherchent à tuer l’innovation. Le combat des libristes est de ce point de vue en tout point au combat des anti-OGM face aux semenciers.

A quoi sert un ordinateur ?

Malgré des émulateurs Windows présents sur Linux, il est toujours difficile d’envisager d’y faire tourner l’ensemble de vos applications Windows et notamment… les jeux. Car là est le problème majeur. Nous devons avoir une véritable réflexion autour de cette question et sur le fait, notamment, que des jeux ultra-violents soient mis en vente sans contrôle à destination des mineurs. Je ne suis pas complètement sûr que le rapport à l’informatique ne conditionne pas non plus le rapport au monde, même si cela devrait être l’inverse. Derrière la vente liée, se cachent bien d’autres enjeux et notamment ceux de la construction de l’individu en tant que citoyen responsable et non plus en simple « consumateur » de son temps. Cela n’empêche pas que nous puissions, de temps à autre, avoir un rapport ludique à l’informatique y compris sur les systèmes d’exploitation Linux où le jeu est aussi de plus en plus présent.

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