La croissance peut-elle repartir ?
Par Yann

S’il est bien connu que le taux de croissance du monde développé décline, on sait moins qu’il en va de même pour les reprises économiques. Cette analyse vaut pour les USA. On peut aussi probablement extrapoler au reste du monde, avec un décalage de phase.
Voici ce qu’a remarqué Clayton M. Christensen, professeur à Harvard : |
De 1948 à 1981, l’économie, réglée comme une horloge, mettait 6 mois à récupérer des récessions. En 1990, il a fallu 15 mois, au lieu des six habituels, pour retrouver le niveau pré-récession. En 2001, ce sont 39 mois qui furent nécessaires.
Depuis la chute de 2008, c’est-à-dire depuis 5 ans, l’économie mondiale, comme un vieux ressort détendu, a toutes les peines du monde à repartir. Quelques exemples pour le dernier trimestre de 2012 :
Japon et USA sont à -0.1% !
Baisse tendancielle du taux de croissance aux USA
La tendance est la même en France !
LE BDI
Le BDI “Baltic Dry Index” est un excellent indicateur avancé de l’activité économique. Il représente le coût du fret maritime et varie avec la quantité de marchandises transportées. Il est aussi vu comme un bon indicateur avancé d’une croissance future de la production. Nous voyons que, depuis le poussif rebond de 2010, cela ne repart pas vraiment…
Et pourtant, ce n’est pas faute de déverser des milliards dans la machine. Pour les Etats-Unis, 360% du PIB, cela représente tout de même 3.6 x $ 15 000 milliards soit $ 54 000 milliards. Et dire que certaines personnes pensent sérieusement que c’est encore remboursable ! :-)
Note : on remarque très nettement l’explosion de l’endettement au début de la révolution néo-conservatrice. Tout cela ne serait-il qu’une gigantesque bulle d’illusions ?
Alors, prévoir l’avenir c’est comme demander à une dinde le menu de Noel ! … Mais on ne peut négliger les tendances longues et on aura beau nous faire défiler tous les menteurs du monde à la télé et dans les journaux pour nous dire que cela repart, la réalité ne pourra être cachée indéfiniment. |
Il faudra probablement gouverner sans croissance et cela change beaucoup de choses.
Sources : nytimes.com, lesaffaires.com, europe1.fr, lemonde.fr ,daily-bourse.fr
Crédits photos : theinnovativeuniversity, bloomberg.com, afriquedusud.blog.lemonde.fr,
upload.wikimedia.org, lecercle.lesechos.fr, voyage-niger.kezaco.info, les-crises.fr, alexandrerosa.free.fr
On ne change pas une équipe qui perd. Alors une chambre à air pourrie…