Détruire de l’emploi, une priorité économique
Par Kelson

Toute entreprise se doit de ne pas perdre de l’argent, voire d’en gagner. C’est la condition sine qua non de son existence.
Dans un marché de libre échange, la compétition entre les entreprises est vive. Afin de survivre, toute entreprise se doit d’être compétitive et cherche à réduire ses coûts de production… ceci indépendamment de la nature capitalistique de l’entreprise.
En France, comme dans tout pays économiquement développé, la masse salariale est de loin de le premier poste de dépense des entreprises.
C’est donc là que le potentiel est le plus grand et c’est donc là que se concentrent naturellement les efforts du patronat. C’est une constante économique : la priorité reste à chercher à faire faire le même travail par moins d’employés. Cette tendance de fond ne peut être stoppée, sauf intervention autoritaire pour casser le marché libre.
Qu’un gouvernement cherche à « créer de l’emploi » ou à « sauvegarder de l’emploi » est donc clairement contre le mouvement naturel économique. Il n’est pas du tout étonnant que depuis 30 ans, ces politiques ne fonctionnent pas en France… ni d’ailleurs dans aucune autre démocratie.
@Kelson
L’augmentation de la productivité dans l’agriculture, puis dans l’industrie a permis de développer les emplois dans les services. Avec l’informatique, nous augmentons la productivité dans les services et commençons à détruire massivement de l’emploi. La valeur ajoutée s’est accrue, comme tu le révélais dans un article précédent. Ça ne va sans doute pas durer du fait de la cupidité de plus en plus grande de ceux qui ont déjà tout. Alors il y a trois solutions. Ou bien on partage le gâteau par la création massive d’emplois publics ou d’emplois aidés qui ont l’avantage d’occuper les gens. Ou bien on diminue le temps de travail en maintenant les niveaux de salaire ! Ou bien nous nous protégeons davantage au moins sur le plan européen. Mais est-ce encore possible ? Il faudra sans doute combiner les trois solutions à la fois.
Les politiques de l’offre se heurtent aujourd’hui au problème de plus en plus aigu de la rareté des ressources et de leur coût. Elles ne sont pas crédibles !
@ Denis
Je trouve qu’il y’a de l’idée dans certaines des solutions que tu proposes ; mais ces propositions souffrent toutes du même présupposé qui fait que l’offre politique actuelle, de l’extrême gauche à l’extrême droite, me semble assez faible. Ce présupposé, c’est que le revenu du travail est le meilleur moyen de distribuer de la richesse.
@Kelson.
Dans l’industrie manufacturière, le premier poste de dépenses c’est généralement les achats de matières premières et de composants ! Un exemple, l’entreprise qui m’emploie actuellement (industrie de biens d’équipements) : les achats de MP et de composants entrant dans le produit fini = 41% du CA alors que la part de la masse salariale est de 19%. De plus cette dernière est en constante érosion, la productivité ne cessant d’augmenter. C’était sensiblement les mêmes ratios chez mes précédents employeurs industriels.
@Kelson
Si tu parles de la mise en œuvre d’un revenu d’existence, j’y suis extrêmement favorable. Je ne pense pas, par ailleurs, que les activités humaines se réduisent aux activités marchandes !
Beaucoup de nos problèmes me semblent être liés au fait que nous ayons privatisé la monnaie. C’est pourtant un « bien » commun.
@Emmanuel
Merci. Je vois ton commentaire plus comme une précision que comme une contradiction. L’industrie (manufacturière) est évidement un domaine ou l’automatisation des tâches est souvent aisée.
@ Denis
Concernant le revenu de base, plus que jamais cela me semble être le moment de réfléchir à ason introduction dans l’équation complexe de la redistribution des richesses.
La monnaie est évidement au cœur du problème. L’histoire a par contre montrée que lorsqu’ils en avaient le pouvoir, les dirigeants politiques n’en faisaient pas toujours un bon usage (même si on peut reconnaître que au moins c’est « démocratique »). Pas certain donc de la voie à suivre pour régler le problème.