Calais : voir la violence de la crise
Par Denis
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27 Fév, 2009 • Catégorie(s):
Economie et social
La mouette résiste à la crise, sauf par temps de grand vent
Par jours de grand vent, vous ne verrez pas de mouettes à Calais. Par temps de crise, ne cherchez pas : y a plus d’Anglais à Calais. Mercredi, ça soufflait dur sur Calais.
Mes 3 jours passés à Calais m’ont permis de comprendre – au cas où je ne l’aurais pas compris – la violence de la crise. Jugez-en par vous-même.
La société SeaFrance qui affrétait en permanence 6 ferries sur la liaison Calais-Douvres est passée à 2 ferries. Le parking EuroTunnel qui jouxte la cité de l’Europe – devenue déserte en semaine – est vide… désespérément vide. L’entreprise dans laquelle je suis intervenu après avoir épuisé tous les amortisseurs possibles (Rtt, congés) envoient les gens en formation alors que les périodes de chômage succèdent aux périodes de chômage. Au total, mes interlocuteurs auront consommé depuis le début de l’année à fin mars 36 jours de congés et de Rtt cumulés au titre de l’année 2009 !!!
Alors que je déjeunais dans le centre de Calais et que je m’étonnais de tous ces magasins fermés, le commerçant me lança : « Calais, c’est la Roumanie !« . Un sentiment très largement partagé et renforcé par tous ces clandestins qui arpentent la ville à la recherche d’un voyage vers l’autre rive. Mais à en croire ce que j’en lis, la situation semble encore pire de l’autre côté de la Manche.
Une chose m’étonne : c’est le sentiment de résignation qui nous envahit à la vision de ce désastre, le calme de mes interlocuteurs qui subissent la situation et aussi – je dois le dire – l’intelligence collective dans la mise en place des amortisseurs.
Crédit photos : Au pays de Ch’tis, Philippe de Poorter, Afp
si cela continue, la taille du pays risque de se réduire à l’ile de france productive et le reste en un no man’s land ….
Dans l’entreprise pour laquelle je travaille, notre C.A. avec le Royaume Uni a chuté de 55% en 5 mois.
Pour le marché Français, c’est 40% de C.A. en moins sur la même période…
Côté amortisseurs, modulation horaire basse, CP, RTT et 1 semaine de chômage par mois.
Cela ne suffit pas, le résultat de janvier et de février passe dans le rouge.
Le pire : pas le moindre signe positif, des téléphones qui ne sonnent plus, rien dans les tuyaux.
L’angoisse monte peu à peu chez tout le personnel, le second semestre est attendu avec beaucoup d’inquiétude.
Je ne suis donc absolument pas surpris du constat que tu as pu faire à Calais.
@Emmanuel
De sauveur il faudra te muer en travailleur manuel ( jardinage ) pour subvenir à tes besoins ….
Un tel climat est vraiment préjudiciable au mental des personnes, je propose simplement de prendre des congés sans solde pour prendre le large et préparer la suite des évènements catastrophiques ….