Europe Ecologie : Un objet politique au défi de l’urgence et la durabilité , par André Gattolin
Par Denis


Consensus sur le projet, hésitation sur le devenir… Dans cet article, André Gattolin revient sur le sens de l’engagement d’Europe Ecologie. Si le constat de la situation écologique semble acquis, l’objectif de ce rassemblement – qui doit encore assurer ses fondations – est plus délicat à mettre en mouvement car il pose fondamentalement la question de la transformation écologique du politique. Europe Écologie ne peut se contenter d’invoquer la transformation, il lui faut agir sur les institutions sans renoncer à défendre un projet bien souvent en contradiction avec les finalités de notre système politique.
S’il fallait, en une formule simple, définir l’objet social d’Europe Écologie – ce qui fonde sa raison être dans l’espace public –, on pourrait sans trahir la pensée de celles et ceux qui ont participé à son émergence le résumer ainsi : l’urgence politique à engager la transformation écologique de la société.
La notion de transformation induit naturellement l’idée d’un dépassement des schémas antérieurs et la formule n’est pas sans rappeler le fameux « transformer le monde » de Karl Marx. Mais là où la vision marxienne de la transformation s’inscrit dans un rapport quasi-prométhéen à la nature et à l’homme lui-même, la marche transformatrice prônée par l’écologie politique se fonde sur la conscience de la responsabilité de l’homme dans le processus de destruction irréversible des ressources naturelles et de la biodiversité à l’œuvre depuis plusieurs décennies. La crise à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui ne relève pas d’une simple rupture de stock – accident fréquent mais surmontable dans le traditionnel schéma productiviste – mais véritablement d’un crack prévisible du « capital planète » qui, quand bien même nous nous limiterions à une approche anthropocentrique du problème, soulève à un horizon relativement proche la question du devenir de l’homme. Par transformation écologique de la société, il faut donc entendre une traversée et un dépassement des formes classiques de pensée et d’action qui sont actuellement en vigueur dans notre espace social. Ce processus de transformation doit a minima s’inscrire dans trois champs : l’économique, le social et le politique. Concernant le premier champ, celui d’une transformation écologique de l’économie, il convient de s’affranchir du productivisme comme paradigme incontournable du progrès et du bien-être humain. Concernant la transformation écologique du social, elle suppose de reconnaître qu’aucun groupe ou classe sociale, quelle que soit sa souffrance ou sa puissance, n’a légitimement vocation à se poser en propriétaire ou en gérant du bien commun. Par conséquent, le travail ou la propriété des moyens de production ne sauraient constituer la pierre angulaire et ordonnatrice de toute relation sociale. S’agissant du champ de la transformation écologique du politique, celui auquel nous nous attacherons plus particulièrement dans cet article, nous devons reconnaître sans nous voiler la face qu’il constitue la question la plus délicate et la plus immédiate qui se pose à Europe Écologie en tant que rassemblement agissant et intervenant sur le terrain politique.
Immédiate et délicate, car face aux urgences écologique, économique et sociale (à l’endroit desquelles notre capacité d’intervention reste limitée car nous demeurons minoritaires), nous avons déjà jeté les bases d’un objet politique qui, à la suite du succès électoral de juin 2009, nous confère une capacité directe à être et à agir politiquement. Si, d’une certaine manière, un nombre important d’électeurs a, a posteriori, validé par le vote la pertinence politique de cet objet agencé dans l’urgence des urgences, Europe Écologie, dans sa forme actuelle, ne manque cependant pas de confronter notre pensée idéelle à la réalité des faits et de nos pratiques.
Au moins trois questions fondamentales se posent aujourd’hui à Europe Écologie d’un point de vue éthique et « éco-politique » :
- sa pérennisation politique ou non ;
- sa forme organisationnelle et les modalités « démocratiques » de ses instances;
- sa conformité-compatibilité en tant qu’objet politique avec ce qui constitue les fondements d’une écologie politique éthiquement et socialement acceptable.
Ancrer la transformation écologique du pouvoir
À la différence de la plupart des autres formations politiques, nous nous refusons à faire l’économie d’une réflexion critique sur les moyens politiques que nous mettons en œuvre au regard des finalités auxquelles nous aspirons. Autrement dit, les instruments organisationnels dont nous avons commencé à nous doter – la micro-société politique que nous formons aujourd’hui pour agir et penser politiquement – ne sauraient s’inscrire en contradiction avec le projet que nous portons pour la société dans sa globalité. Pour être encore plus explicite et en paraphrasant Gandhi, nous devons admettre que, dans une société réellement pacifiée, les fins ne justifient pas les moyens, mais que moyens et fins sont ontologiquement liés. Concernant les valeurs qui guident notre démarche, il faut rappeler que, depuis son émergence dans le milieu des années 1960, la culture de l’écologie politique s’est bâtie dans l’ombre portée de la pensée antiautoritaire. C’est cette culture d’essence libertaire, pluraliste et tolérante qui nous préserve – à condition de nous en rappeler régulièrement – de la tentation des minorités éclairées, fussent-elles écologistes, d’agir autoritairement au seul prétexte du bien de tous ou du plus grand nombre. Une politique écologiste, même juste, ne se décrète pas à partir d’une instance de pur pouvoir.
Sans sombrer dans un fondamentalisme aussi incantatoire qu’inefficace, reconnaissons que le modèle politique de l’écologie ne peut dissocier totalement son projet collectif des pratiques individuelles. Il y a longtemps déjà, André Breton disait que pour « transformer le monde » il faut aussi « changer la vie ». Beaucoup plus récemment, Peter Sloterdijk insistait sur l’« impératif absolu » de « changer TA vie » (le « Tu » étant ici une adresse collective autant qu’individuelle à l’endroit de l’humanité) (1). À l’évidence, il ne peut y avoir de transformation durable et légitime de la société qui puisse s’opérer sans l’acceptation et la prise de responsabilité du plus grand nombre. On ne peut cependant pas renvoyer la responsabilité collective d’une société à la somme des responsabilités individuelles considérées de manière indifférenciée. Oui, responsabilités collectives et individuelles sont interconnectées ; non, elles ne sont pas identiques ou égales entre chacun des individus ou des groupes acteurs de la société. C’est le message porté par une écologie véritablement politique et sociale au regard d’une écologie purement incantatoire qui diluerait la responsabilité de chacun dans la responsabilité de tous. C’est là une des différences majeures entre l’écologie selon Nicolas Hulot et celle d’Europe Ecologie. Si l’écologie du premier est certes efficace en termes de prise de conscience du chaos planétaire, elle écarte le rôle fondamental du politique en plaçant presque indistinctement sur un pied d’égalité la part de responsabilité de ceux qui dirigent, de ceux qui suivent et ceux qui subissent.
Entrer dans l’arène politique (et pas seulement dans l’arène électorale), ce n’est pas seulement rechercher des consensus dynamiques avec d’autres pour faire évoluer le fonctionnement de la société, cela suppose d’affronter aussi ceux qui, au premier rang, détruisent la planète et c’est également d’accepter de rendre de compte de son action auprès des citoyens.
Au-delà de ces quelques principes fondamentaux, rappelons que l’écologie politique n’est pas un système figé, ni un schéma impérial de pensée. Elle est le produit évolutif d’une interaction permanente entre les hommes et leurs milieux, autant sociaux que naturels. Si pensée écologique il y a, et de fait elle existe, elle est par nature multiple, adaptative et écosystémique.
Un des points cardinaux de l’écologie politique telle qu’incarnée aujourd’hui par Europe Écologie est parfaitement exprimé par Daniel Cohn-Bendit quand il affirme qu’ « il faut penser radicalement la transformation écologique de la société et agir pragmatiquement à sa mise en œuvre ». Le pragmatisme politique de l’écologie ne signifie cependant pas l’acceptation et la conformation aux règles injustes d’un système suranné, mais bien de définir les partenariats civils qui permettront une transition d’un modèle de pensée en faillite vers des formes acceptables de rééquilibrage de la société au regard de ses environnements. Pour l’exprimer de manière plus concrète encore, il faut admettre que, si les idées écologistes progressent au sein de la société, elles restent à cette heure minoritaires. Ceci impose non pas des alliances au sens classique du terme, mais des partenariats politiques larges et une action de chacun au quotidien pour engager aussi bien collectivement qu’individuellement les moyens de la transformation écologique.
Avec ses forces et aussi ses faiblesses, Europe Écologie incarne aujourd’hui assez bien les valeurs de l’écologie politique à l’épreuve de l’urgence et de la contrainte « extérieure » que constitue le contexte sociopolitique dans lequel ce mouvement-rassemblement a émergé durant ces derniers mois.
Il convient d’abord de rappeler que dans sa forme initiale, Europe Écologie n’est pas une formation arrêtée : elle a été constituée à l’occasion des élections européennes de 2009 et officiellement déclarée « parti politique » pour une durée au départ limitée à un an. La forte espérance suscitée par celle-ci au sein de l’opinion et la perspective des élections régionales de mars 2010 ont très récemment conduit les Verts et leurs partenaires à prolonger son existence pour une année supplémentaire.
Cooptation, négociation, stabilisation
Bien des voix à l’intérieur du rassemblement s’élèvent contre le mode de « cooptation-négociation » qui a prévalu lors de la constitution, d’abord des listes européennes, puis des listes régionales. Si la méthode s’est avérée efficace lors du scrutin européen et a quelques chances de l’être aussi lors des régionales, elle n’est en revanche pas satisfaisante dans la constitution à plus long terme d’un courant écologiste d’importance au sein d’un espace politique national qui souffre déjà d’une atrophie de ses mécanismes démocratiques.
Chacun des membres de ce rassemblement en construction a d’ailleurs conscience de cette faiblesse en termes de durabilité et plusieurs espaces formels ou informels de réflexion se sont déjà mis en place parmi les Verts, parmi les non-Verts et entre Verts et non-Verts pour dessiner un cadre organisationnel acceptable et ouvert permettant de répondre au mieux à la nécessité d’une gouvernance démocratique. Cette dernière, outre l’impératif de dépasser des mécanismes cooptatifs initiaux, devra aussi être en mesure d’échapper aux habituelles scléroses partidaires.
Il faut cependant, et sans la négliger pour autant, relativiser la fameuse question de la désignation « pseudo-démocratique » des candidats qui a eu lieu à l’occasion de ces deux scrutins. Jusqu’à l’heure, le seul cadre véritablement et durablement institué au sein de l’écologie politique en France était le parti Vert. Au gré des saisons électorales jusqu’en 2009, il recueillait des scores électoraux oscillant entre quelques centaines de milliers de voix et un peu moins de deux millions de suffrages en se fondant sur des processus de désignation parfois un peu complexe et s’appuyant sur une base d’adhérents dépassant rarement 8 000 personnes, dont à peine la moitié étaient actives lors des scrutins internes. Le vaudeville de la désignation du candidat vert à l’élection présidentielle de 2002 a certainement été le moment paroxysmique des limites d’une démocratie formelle à l’échelle partidaire. Les résultats des scrutins présidentiel et législatifs de 2007 ont encore enfoncé plus profond le clou au point d’en voir presque disparaître la tête. La terrible séquence des années 2000 (vaudeville de la désignation du candidat vert à l’élection présidentielle de 2002 et résultats des scrutins présidentiel et législatifs de 2007) a montré le danger politique d’une formation partisane qui s’était progressivement placée en « off-shore » par rapport à la société civile en général (c’est là une dérive qui n’est d’ailleurs pas propre au seul parti Vert), mais aussi et surtout en « off-shore » à l’endroit des autres expressions de la culture de l’écologie politique dans ce pays. Une des grandes vertus d’Europe Écologie est d’avoir su, très opérationnellement, rétablir des ponts entre la principale formation écologiste, la grande nébuleuse éco-mouvementiste et l’univers des ONG et de grandes associations environnementalistes. Elle a aussi ouvert, et surtout rendu visibles, les problématiques écologistes classiques à des domaines jusque-là peu embrassés par le parti Vert. D’une certaine manière, Europe Écologie a donné corps à une cohabitation intelligente des diverses pratiques écologistes dans un cadre proprement politique et mis en musique les composantes de ce que Guattari nommait « les trois écologies » (1). Ainsi, et en dépit de sa forme pouvant paraître parfois un peu « brutale », le principe de cooptation a donc permis de renforcer deux éléments démocratiques fondamentaux : la diversité et la pluralité des composantes du rassemblement d’une part, et l’élargissement de l’ « assiette des populations représentées », ce que d’aucuns appellent la «base » ou le « peuple de l’écologie ».
Au-delà de la précarité, les conditions de la durabilité
Admettons que ce qui fait la force actuelle d’Europe Ecologie, mais aussi congénitalement sa faiblesse pour demain, c’est d’être un agencement politique polymorphe, émergent, transitoire et transformiste. Répété en des termes savants, cela signifie qu’Europe Ecologie est un pouvoir constituant et non un pouvoir institué. Elle n’a pas été conçue suivant un schéma théorique préétabli, mais elle a répondu pragmatiquement à une urgence tout autant politique qu’écologique. Elle s’est pensée – et continue de se penser – en se faisant, sans primat de la théorie sur l’action, suivant une conception assez « arendtienne » de la relation entre ces deux termes (3).
Au passage, si le qualificatif d’OPNI (« Objet politique Non Identifié ») qui est fréquemment attaché à Europe Ecologie est séduisant car il connote l’idée d’une forme nouvelle ne relevant pas des canons traditionnels, il est sur le fond très elliptique et relativement inapproprié. Il serait plus juste de désigner le rassemblement en mouvement sous l’appellation « Europe Ecologie » par un autre acronyme : « SPEED » – Sujet Politique Ecologiste En Devenir – pour signifier une « forme subordonnée à l’urgence politique, de nature transitoire car en construction permanente ». Aucune technologie extra-terrestre n’est en effet à l’origine de cette formation dont l’objet politique est, au passage, très clairement affirmé : répondre politiquement à l’urgence écologique par un engagement transformateur et pragmatique.
Si au lendemain des élections régionales, l’urgence écologique sera plus vive que jamais, l’urgence politique qui a prévalu à la mise en acte d’Europe Écologie devra cependant s’autoriser un temps de réflexion pour envisager sérieusement son devenir.
A notre sens, cette réflexion sur le « sujet politique écologiste » devra se structurer autour de deux objectifs qui, de fait, sont étroitement liés :
- Faire passer la politique du système propriétaire à celui du logiciel libre (4) ;
- « Politiser » la société civile en même temps que « civiliser » la société politique.
Sur le fond, la question majeure est celle de savoir quelle forme politique permettra au mieux d’assurer la « pollinisation » de nos idées, de nos pratiques et de notre action dans une société où l’implication politique réelle ne concerne aujourd’hui guère plus de 5 à 10 % de sa population. Car fondamentalement, ce qui pose problème aujourd’hui dans la « maison verte », ce n’est pas la couleur des murs, mais bien les murs eux-mêmes. La vocation d’Europe Écologie n’est pas seulement d’ouvrir la politique à la société civile, elle est aussi de politiser-repolitiser cette société civile suivant des paradigmes différents de ceux qui ont eu cours au siècle dernier.
Pour cela, Europe Ecologie doit engager une nouvelle métamorphose et se doter d’instances intelligentes pour faciliter sa réflexion, son action et sa propagation au sein de la société et à l’intérieur du champ politique. Sans préempter le débat qui s’ouvrira bientôt à ce sujet, nous évoquerons ici et à titre personnel quelques pistes qui nous paraissent essentielles dans le cadre d’une démarche constituante.
D’abord, il nous semble qu’Europe Écologie ne peut prendre corps sur la base d’une simple rénovation et extension des murs de ce qui a jusqu’à présent constitué le parti Vert. Entendons-nous bien, il ne s’agit pas ici de liquider l’apport considérable que cette formation politique a eu et continue d’avoir dans l’incarnation d’une certaine écologie politique en France. Mais s’il fallait un seul indicateur de son inadéquation à la donne politique actuelle, on signalera que, en dépit du succès des dernières élections européennes, le gain d’adhérents enregistré par les Verts est faible, et même bien inférieur à celui qui fut opéré en 1999 à la suite du bon résultat des listes Cohn-Bendit. Mais à défaut de prétendre pouvoir devenir un véritablement « parti de masse », l’écologie politique dans ce pays mérite mieux que de demeurer un « parti de cadre » où plus de la moitié de ses membres sont des élus ou des collaborateurs d’élus. Pour être en correspondance avec les réalités multiples de l’écologie politique, la forme organisationnelle qui doit voir le jour ne peut continuer à consacrer l’essentiel de son énergie aux seuls enjeux électoraux. De la même manière, « Europe Écologie-0.2 » ne peut se satisfaire d’un principe de transfert par cooptation des représentants de l’écologie civile vers le champ des institutions politiques représentatives. Entre l’électeur, acteur très occasionnel du jeu politique, et l’élu, acteur permanent et professionnalisé du même jeu, les réalités de l’implication politique laissent bien peu d’espace aujourd’hui à une citoyenneté active en dehors de la figure dévouée et de plus en plus rare du militant désintéressé.
C’est là l’enjeu : d’un véritable élargissement de la base active de la nouvelle formation de l’écologie politique. un élargissement quantitatif et qualitatif qui suppose au préalable de se doter d’instances et de modalités de fonctionnement à la fois plus démocratiques et plus adaptées aux réalités de notre époque. Pour éviter les logiques représentatives en cascade qui étiolent la vie, le débat et l’initiative politiques et qui, in fine, créent toujours davantage de murs entre l’univers partidaire et la société civile, il faut inventer un corps politique ouvert, évolutif et polycentrique. Il est notamment nécessaire, à côté des mécanismes représentatifs traditionnels, de faire vivre nos principes démocratiques suivant des modes sachant recourir à des pratiques « assembléistes » et des modes d’action « initiativistes » souvent usités par les courants mouvementistes et les émanations activistes de l’écologie politique. Europe Écologie ne pourra se propager sur les seuls fondements institutionnels du parti Vert. La vie au quotidien d’une telle formation – d’un tel SPEED – ne peut s’organiser uniquement sur un topos territorial doublé d’ et un mode de délégation-représentation en poupées russes. Il devra avoir notamment l’audace de créer de nouvelles instances de délibération et de contrôle fondées sur des principes innovants, comme celle par exemple qui consisterait à instaurer une assemblée des adhérents désignée par tirage au sort. Il faudra aussi, au nom du respect de l’autonomie de chacun, favoriser l’initiative des individus et des groupes parties prenantes du mouvement sans procédures lourdes de validation, mais dans le cadre d’une charte éthique et politique dont le mouvement à intérêt à se doter. Pour s’ancrer véritablement dans la société civile et œuvrer opérationnellement avec celles de ses émanations sociales souhaitant accompagner le mouvement, Europe Écologie devra aussi définir les bases d’un « partenariat sur objectif spécifique et partagé » avec certaines instances associatives, syndicales ou expertes. Ce statut d’ « associé sur contrat » devra pouvoir trouver sa place dans les instances formelles du fameux « parti-réseau », souvent invoqué mais trop rarement précisé.
Le 22 mars 2010, la dynamique de l’écologie politique aura en France la tâche d’entrer en phase constituante ; une étape indispensable pour engager une véritable transformation écologique de la société.
André Gattolin.
- Peter Sloterdijk, Du mußt dein Leben ändern, Suhrkamp Verlag Kg, 2009, 723 pages.
- Pour un approfondissement du constat politique qui a guidé l’esprit du rassemblement des différentes formes d’implication et de pratiques écologistes au sein d’Europe Ecologie, nous renvoyons à la lecture des textes suivants :
« De la nécessité d’un nouvel écosystème politique », Multitudes n° 24, printemps 2006, pp. 119-129 ; « Les Verts, la fin d’un cycle et ses raisons », EcoRev n° 27, été 2007 ; Le chapitre I du Que faire ? de Daniel Cohn-Bendit, pp. 26-46, Hachette Littératures, 2009. - On ne saurait trop inciter à la lecture ou à la relecture des écrits d’Hannah Arendt et en particulier La Crise de la culture.
- En référence à la tribune publiée par Daniel Cohn-Bendit dans l’édition du quotidien Le Monde du 15 juin 2009.
- Pour approfondir ce concept de pollinisation appliqué à la problématique écologiste, nous recommandons vivement la lecture du dernier chapitre du livre de Yann Moulier-Boutang Le capitalisme cognitif (Editions Amsterdam, 2008) et intitulé « Manifeste pour la société pollen ».
Crédit photos : Ciel&Espace, political-wiki-center
Excellent texte…
Je suis ex-socialiste, déçu de voir les querelles internes et le gigantisme des ego. Me suis tourné vers Europe Écologie. Pour le moment, les penseurs-activistes de ce mouvement ont toute mon attention. En espérant qu’ils restent dans le rassemblement (la fusion avec le PS va-t-elle les épargner) et que les Verts (Duflot, Placé…) ne défassent pas — dans leur volonté de pouvoir, car en effet « le pouvoir corrompt » — ce qu’Europe Écologie (les non-Verts) a jusqu’à présent construit et porté.
Chers(es) amis(es),
J’aurais tant aimé revoter « vert » pour Europe -Ecologie demain , comme dimanche dernier…Mais vous n’avez pas vu le danger arriver :demain, si le Front National gange du terrain , vous pourrez vous congratuler les uns , les autres avec votre alliance avec le PS : Nous sommes des milliers en France à espérer connaitre l’évolution de Europe -Ecologie et à cause d ectte alliance avant « dépouillements », nous ne connaitrons jamais ce pourcentage précieux, noyé dans la masse socialiste qui ne changera rien à la pagaille actuelle …
Vous avez eu tord de douter de vous-mêmes et nous serons nombreux à voter « blanc « demain avec une mention expliquant combien nous ne sommes plus en démocratie…
Je ne vous félicite pas car j ‘étais vraiment fan, aux côtés des leaders d’Europe – Ecologie mais la frénésie du pouvoir a encore aveuglé les impatients, dommage, vraiment dommage !!!
BG