Europe Ecologie : quelque chose en nous qui tourne pas rond !
Par Denis


Je ne sais pas si le choix de la tenue de Pascal Durand, tout de rose vêtu, était une indication quant à la tonalité politique du meeting. Mais c’est sans doute les propos d’Augustin Legrand, filmé par Seb Musset qui évoque son samedi chez les Verts, qui auront été, de mon point de vue, les plus instructifs quant à la réalité de ce qu’est aujourd’hui Europe Ecologie !
Changer le PS
Dans cette interview, Augustin Legrand nous parle des Verts qui sont venus le chercher. Touchant, il évoque leur sincérité ! Le cofondateur des Enfants de Don Quichotte explique ce qu’il l’a amené à faire de la politique : il faut modifier le rapport de force avec le Parti Socialiste. Lucide, il déclare : « Ils ne sont pas encore morts ! » Si changer la gauche est devenu l’ambition écologique des verts, je crains que l’objectif minimal de 15% assigné par Dany risque d’être dur à atteindre. Je croyais que l’objectif d’Europe Écologie était de faire de l’écologie politique et aussi de la politique autrement !
La stratégie du casting
Vous aurez remarqué le souci des Verts au niveau national et en région à exhiber leurs prises. En Ile de France, Stéphane Hessel, Augustin Legrand, Robert Lion, Stéphane Gatignon et Jacques Perreux, tous deux ex-PCF. Citons aussi mes ex-futurs camarades, Eric Loiselet et Pierre Larrouturou, qui travaillent activement à leur avenir. Parlons enfin de Philippe Meirieu et Laurence Vichnievsky.
Des idées ?
Disons le tout net : côté idées, Europe Écologie, ça devient liquide ! Faut dire qu’avec un attelage allant du PCF à Eva Joly, en passant par Bové, Lion, Voynet et Loiselet, vaut mieux éviter de parler programme ! Les régionales, c’est dans 2 mois à peine et le temps presse. Tout juste, entend-on Philippe Meirieu évoquer l’urgence démocratique et Laurence Vichnievsky nous dire que « le renouvellement des idées, c’est d’abord le renouvellement des mandats. » Pas faux. Lorsque José Bové évoque « des gens auto-proclamés par les partis« , j’ai failli tout bonnement me taper la plus grosse crise de fou rire de ma vie. Rappelons à José la manière dont Marie, sa fille, s’est trouvée parachutée tête de liste Europe Ecologie en Aquitaine. José, que le ridicule ne semble pas gêner le moins du monde, nous explique qu' »on est parti de la volonté locale« .
Sacré Dany !
Fidèle au poste, Dany était là pour assurer le show comme à son habitude. Mais pour dire quoi au juste ? Pour dire que 15%, c’était le minimum syndical aux élections régionales des 14 et 21 mars 2010. Pour dire que l’objectif de 2012 était de disposer de 50 à 100 députés à l’Assemblée Nationale. Y a quelque chose en nous… qui tourne pas rond !
Crédit photos : Libération Bordeaux
Oui, je partage le même scepticisme…
Les verts avait déjà perdu à se positionner à gauche, ils continuent sur cette voie, alors que ce que nous attendons d’eux c’est une vrai action pour l’environnement…. Mais il faut dire que Cécile Duflot ayant vécu dans une famille de syndicalistes…. ça n’aide pas à se positionner écolo et écolo seulement. La Terre n’est pas encore au bout de ses peines!!!
Beau boulot, piquant à souhait… dommage que tout le monde n’ait pas ta clairvoyance… politique.
Bien des électeurs d’Europe-Ecologie aux européennes vont être déçus, très déçus, tellement que je me demande pour qui ils vont bien pouvoir voter… vote blanc ?
Je vous invite à visiter le site de Nouvelle Gauche, le site de l’association de Pierre Larrouturou. Vous pourrez vous rendre compte que par ses analyses et ses propositions, il travaille plus à l’avenir de tous qu’au sien seulement.
Cordialement,
Colette, membre du Conseil national du PS…
Même si des doutes subsistent sur le projet concret d’Europe Ecologie, au moins sa direction recrute-t-elle des gens clairvoyants, comme Pierre LARROUTUROU par exemple, qui annonce la crise actuelle depuis 2002 (cf ses ouvrages depuis: « la Gauche est morte, vive la Gauche ! »), et qui propose de vraies solutions concrètes, exemples (au niveau national et européen) :
– « Casser » le chômage et la précarité de masse : la semaine de 4 jours à la carte (en place en France depuis 12 ans dans 400 PME – une mesure équivalente a été déployée en Allemagne sur plusieurs milliers d’entreprises, limitant à 200000 le nombre de nouveaux chômeurs depuis 2008)
– impôt européen sur les bénéfices : mis en place aux USA (40% contre 25% en moyenne en Europe actuellement)
– Impôt européen sur la spéculation financière (taxe Tobin améliorée): plusieurs personalités s’y sont déclarées favorables récemment
– Indexation des salaires sur l’inflation : pratiqué depuis longtemps au Luxembourg et en Belgique.
– Montants compensatoires avec la Chine pour lutter contre les délocalisations: mesures mises en place entre les états européens au début de la construction européenne pour éviter les déséquilibres économiques.
etc…
Projet détaillé et analyses sur :
http://www.nouvellegauche.fr
Colette, je n’avais pas vu ton message…
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nombre de morts dans la rue en France
euh je parle d’etre humains pas de piaf !!!
combien en régions ? combien de régions de gauche ?
Au fait, moi je suis toujours pour 25% d’écologies régionales au premier tour
Bon, pour celà il faut une vision soutenant l’objectif !!!
Si europe-ecologie verte axe sa campagne sur en gros :
– propositions ecologiques dans le cadre d une « démocratie participative » à gauche
– défense du bilan des élu(e) verts régionaux
je crois que les résultats seront ce qu’ils seront …
Je suis dépité !!! pas découragé !
Qui trop embrasse mal étreint … me disait je ne sais plus qui !!!
Gildas Layec
06 65 32 51 50
perceptibles@gmail.com
Juste deux remarques :
– concernant la “diversité” d’EE., beaucoup de commentateurs raillent l’aspect “paillettes” sans relever que la présence de la quasi totalité des personnalités évoquées correspond à un parcours commencé depuis longtemps et non à un intéret électoral soudain. C’est le cas notamment de philippe merieux qui ne vient pas de découvrir l’écologie. Il y a des convergences qui se sont dessinées sur la durée avec des gens comme augustin legrand, stephane hessel. éva joly n’est pas non plus là par opportunisme et ce n’est pas la première vague en provenance du PC qui rejoint les écolos.
Il est vrai que diversité n’est pas synonyme de réussite, et on verra surement quelques tiraillements apparaitre. mais reconnaissons que, du moins pour ceux qui souhaitent faire bouger les lignes à gauche, c’est plus excitant que les listes nettement plus partidaires des autres.
– sur l’aspect stratégique : il y a un cliché qui court en ce moment, c’est que EE c’est dangereux parce que ça affaiblit le PS et qu’on ne peut plus gagner à gauche si le PS n’est pas ultra dominant. Il me semble que ça ne résiste pas à l’examen de ce qui s’est passé depuis quinze ans.
En effet, la dernière fois que la gauche a gagné une élections nationale, c’était en 1997 et elle formait une coalition appelée gauche plurielle qui intégrait les verts pour la première fois. Il est probable qu’une simple union de la gauche reliftée n’aurait pas gagné à ce moment. Que s’est-il passé par la suite ? Jospin a inversé le calendrier electoral contre l’avis de ses partenaires et avec l’accord d’une partie de la droite. La présidentielle et ses affrontements plus personnels et partidaires que politiques ont été privilégiés par celui qui devait son poste à une plateforme collective portée aux legislatives.
La gauche dominée par le PS a perdu les deux présidentielles qui ont suivi. Si l’on veut sortir de cette séquence, il faut refonder une coalition. Plus le score d’EE sera haut, plus on a de chance de passer d’une logique perdante d’hégémonie fondée sur la présidentielle à une culture de contrat… qui a plus de chance de gagner les elections où la démocratie s’exprime le moins mal, les législatives, et pourrait meme gagner la présidentielle avec une primaire ouverte et un vrai candidat de plateforme, c’est à dire commun et le moins partisan possible.
La stratégie d’EE consiste bien à peser à gauche, mais cela va bien plus loin que la simple concurrence des mouvements et des programmes. Ça pourrait bien etre la condition de reconquete sur l’UMP ultradominante mais minoritaire en terme d’adhésion. Apres la partielle de rambouillet et quelques sondages, on peut d’ailleurs conjecturer que les capacités de rassemblement d’EE au deuxième tour n’ont rien à envier à celles du PS. mais il ne s’agit justement pas de prendre sa place.
Il ne faut pas s’arreter au bruit des meetings ni aux propos parfois excessifs des militants. Si l’on s’intéresse à l’avenir de la gauche et sa modernité, alors on ne fera pas l’économie d’un rééquilibrage vers l’écologie. Dany ne dit pas autre chose quand il vise 15% et parle de 3me force. Aussi grandiloquent que ça puisse paraitre, c’est dans l’interet de toute la gauche. J’espère que parmi les sympathisants socialistes, ceux qui ne l’ont pas encore compris… finiront par le comprendre.