Dany Cohn-Bendit, en habit de clown vert !
Par Denis


Même si les éructations de Dany Cohn-Bendit sonnent souvent justes, nous aurons appris depuis l’automne 2009 à ne plus en tenir compte.
Résumé des épisodes précédents
Lancé à l’automne 2007, le grenelle de l’environnement permet à la grande famille écologiste de se rassembler sous la baguette de Nicolas Sarkozy et de Jean-Louis Borloo. La jonction entre les Verts et les équipes qui grenouillaient autour de Nicolas Hulot et de GreenPeace était faite. Une poignée de militants écologistes réunis autour de Jean-Paul Besset, Noël Mamère, Dany Cohn-Bendit lance alors Europe Ecologie en octobre 2008 ! La suite, c’est la fabuleuse campagne des européennes qui amènera la grande famille écologiste reconstituée autour de José Bové, Daniel Cohn-Bendit et Eva Joly à faire jeu égal avec le Parti Socialiste.
A l’automne 2009, c’est le grand frère, Gaby, avec la création des amis d’Europe Ecologie qui est à la manœuvre. Les Verts ont la tête sur le billot. Dany en profite pour placer ses gens aux élections régionales de 2010 ! En 2010, le député européen nous remet le couvert : il lance l’appel du 22 mars, en s’alliant curieusement aux Voynetistes. Le mouvement du 22 mars 2010 est mort dans l’œuf. Les cantonales arrivent et permettront à des proches du clan Cohn-Bendit de glaner quelques postes de conseillers généraux !
Les Présidentielles approchent à grand pas. Dany ne veut pas de candidat écolo. Il défend, bec et ongles, l’idée d’un accord de gouvernement avec les socialistes, de façon à disposer d’un groupe de députés Verts à l’Assemblée nationale. Lors de la primaire, Dany soutient Eva Joly contre Nicolas Hulot qui s’est fait piéger par les Verts à concourir à un jeu dont l’objet était avant tout de le neutraliser ! André Gattolin, le fidèle parmi les fidèles du député européen, est élu sénateur à l’automne 2011.
Des coups d’épée dans l’eau ?
David Cormand, à l’automne 2009, ne m’avait pas donné grande illusion sur la nature profonde du député européen : « Dany est un Vert. Il ne fera jamais rien contre les Verts. » Il a fait bien mieux que cela. Il aura contribué activement en 4 ans à faire disparaître de la scène politique Bayrou et le MoDem, les écologistes indépendants et Corinne Lepage ! Il aura fait le job. Alors, il peut bien éructer Dany. Mais, lorsqu’il affirme dans Libération que les Verts ont disparu de la société, par son attitude politicarde, il y aura contribué bien plus que les autres ! Quand en septembre 2009, je l’interpellais publiquement à Montparnasse, lui demandant alors la transparence sur les comptes d’Europe Ecologie, il m’avait répondu sans me regarder : « Ca, c’est pas possible !« . J’avais pris Dany au mot en lui demandant de faire de la politique autrement.
Dans sa dernière complainte publiée dans Libération, voici ce que le député européen écrit au sujet des Verts : « Notre image est devenue détestable. Nous avons échoué là où on voulait redonner espoir : faire de la politique autrement. » Ce qui est bien avec Dany, c’est qu’il est lucide sur lui-même.
Cela ne change rien au fond du problème : avec son score aux présidentielles et aux législatives, EELV ne représente plus grand chose; Depuis les européennes, c’est la chute.
En ce sens, je rejoins l’article suivant (paru ce jour au sujet des communistes) :EELV et le PS ne sont que des machines électorales ; « Faire de la com » et prendre des places, ça ne va pas plus loin. A chaque élection, EELV abandonne une partie de ses thèses,alors qu’elles représentent le seul avenir possible. On veut « influer sur la politique » disent ils; malheureusement en quelques jours on les a vu incompétents sur le G20 ainsi que sur l’affaire des forages.
Pour être représentatif et influant, il faut disposer d’un électorat. Les écologistes ne l’ont plus.
En Finlande, les écologistes sont arrivés 2° à la présidentielle C’est le score que nous aurions du faire en France. Plus personne ne se pose la question du « pourquoi » nous n’y sommes pas arrivés.
Un grand mouvement écologiste est à reconstruire, autonome et hors du clivage gauche/droite. là est la seule solution pour un développement démocratique, social et économique.
Pour reconstruire un mouvement écologiste digne de ce nom, il faut écarter ces doctrinaires intransigeants qui sont incapables de s’adapter aux exigences de la nature et de l’homme.
Leur idéologie, rigide et sectaire ne brasse que des rapports, et vise à occuper des places.
Ils constituent un apport de voix pour le PS qui, en réalité est soutenu par, à peine le quart des gens en France.
Sur le terrain, on voit bien que leurs projets sont irréalisables.Franchement, on peut dire qu’ils sont incompétents:ils sont incapables de vivre dans la réalité.Ils vivent de leurs fantasmes et de la logorrhée répétitive de leurs responsables.
Ils n’arrivent pas à s’adapter en proposant des choses réalistes, adaptée aux hommes.
Bonsoir,
Je ne suis plus vraiment persuadé qu’il faille un parti politique autour de l’écologie. La cause écolo avance nettement plus avec des ONG ou des associations (non subventionnés par L’oréal ou TF1-faut-il le préciser
?).
Je fus durant 5 ans membre des Verts. J’ai été très déçu de la place de l’écologie dans ce milieu plus intéressé par le pouvoir politique qu ‘autre chose.
Je garde, néanmoins quelques bons souvenirs même si, comme d’habitude, on souvient des pires plus facilement.
F.Q
Je profite de la présente pour vous faire état des préoccupations d’un militant écologique de base.
D’abord, je n’aime pas ce sobriquet « militant » : je ne m’engage pas dans un parti pour être militant de ce dernier, mais pour combattre ce qui nous détruit. Je suis écologiste parce que je « vois les choses ainsi », d’une façon plus ou moins inconsciente : c’est dans ma nature ! Il n’empêche que, si besoin est, je peux développer toute une argumentation qui justifient cette conduite. Donc, s’il y a une part d’inconscience dans l’état d’Être écologiste, il y a aussi une bonne part consciente.
Ensuite, tout le monde a fini par oublier ce qui fut la cause, l’origine, d’un regroupement politique écologiste : ce sont de petites gens, de simples personnes, que l’on traitait alors de fous et d’hippies (ah, l’Ardéchoise – nostalgie!) car ils osaient dénoncer les folies industrielles d’un monde orienté, pour ne pas dire une dictature, vers le dieu « Argent » ! Il n’y avait pas d’intellectuels dans le mouvement à cette époque : d’ailleurs, il n’y avait pas de mouvement du tout … au point de vue organisé ! Cependant, dans les faits et pour chaque jour passant, de nouvelles voix écologiques, se faisaient entendre ! D’entrée, nous semblions très divisés, mais surtout, on souffrait de toutes les railleries ! Mais on s’en foutait : d’une part, nous savions que nous avions raison, une absolue certitude, d’autre part, nous constations que nous étions les seuls à raisonner avec du cœur ! Et l’Avenir nous a révélé que nous avions bien raison de nous préoccuper pour l’écologie : aujourd’hui, c’est le Désastre ! Nous n’avions pas forcément les compétences pour expliquer ce qui nous préoccupait : là encore il y avait une part de cœur et d’instinct, une sorte de foi, et l’épreuve du temps nous a donné raison !
Cela remonte avant les années 70 : ce qui ne date pas d’hier ! C’est donc normal que les plus jeunes ne connaissent pas grand chose de la Préhistoire des Verts et je pense qu’il est bon de les instruire à ce sujet.
Bref, tout cela pour vous dire que je ne me reconnais pas dans EELV. J’aurais une multitude d’exemples à développer, mais ici, mais dans un simple commentaire, il n’y a pas la place. Aussi, je serai bref !
Nous avons à reprocher, outre une structure complexe et ténébreuse en bien des points, un manque de démocratie direct au sein de ce parti. Il est trop accès aux ordres d’un groupe au pouvoir, dont les constituants n’ont plus rien à voir avec les écologistes d’origine. Je ne critique pas outre cette démarche d’élargissement qui s’avère nécessaire en amont. L’idée d’un rapprochement avec le monde paysan et sa réalité est excellente. Mais je comprend moins ce qu’un trotskyste, militant présent dans toutes les embrouilles politiques connues depuis 68, viens faire dans l’écologie.
Je n’ai rien non plus contre les théoriciens, ingénieurs, scientifiques … ils sont la bienvenue et s’avéreront très utiles. Eux, peuvent « expliquer les choses » bien mieux que nous et ils représentent un renfort en « crédit » ! Mais qu’il n’y ait plus qu’eux au commande du parti, cela me « gratte » un peu ! Car où est « l’Esprit » des écologistes du départ ?
Voyez dans la débâcle électorale actuelle d’EELV, le fait que ceux qui faisaient sa force – le « fond de commerce » si vous voulez – l’ont laissé tombé ! Ce parti est européiste, on y trouve trop d’étrangers aux commandes et la frange de base – majoritairement apolitique au niveau du concept droite/gauche- ne s’y retrouve pas !
Le piège ici, est de paraitre trop sectaire ! Il est un fait qu’on ne peut pas développer – argumenter dans un court commentaire. Quand je dis qu’il y a trop d’étrangers dans la direction du parti, ne l’interprétez pas comme un discours du genre FN. Il n’y a rien de raciste dans l’expression : elle veut simplement témoigner du sentiment qu’on a de ne plus être écouté, représenté, pris en considération, au niveau national et, encore moins, au niveau régional !
Idem au niveau anti-européiste : je n’en ai pas la version du FN dans ma tête. Toutefois, je constate que l’Europe aujourd’hui, ce sont des personnes non élues, ancien directeurs et mandataires importants de grandes banques internationales, une crise majeure avec dépossession des biens, des pouvoirs et de la souveraineté des états, un recul en arrière au niveau des salaires, des conditions de travail et de l’accès au soins et une restriction progressives de nos libertés. Les mots « racket » et « esclavage » reviennent dans les bouches pour désigner nos conditions d’existences. Et encore, je n’ai pas développé le volet « influence des lobbies bancaires et industriels », une phrase politiquement correcte pour désigner une forme légale de corruption et de contrôle des institutions européennes par des volontés privées. Je ne veux donc pas m’impliquer dans un parti européiste dans le sens où l’Europe se développe en ce moment !
Et pour finir, la participation au gouvernement actuel en dérange plus d’un(e) et ce, pour plusieurs raisons ! Les guerres, le coup du mariage gay … ne ont normalement pas des préoccupations écologistes ! Cela a eu aussi, pour effet, de diviser les français, dans chaque camps !
Voilà, ce billet est écrit avec beaucoup de considération pour la cause écologique : je me devais d’être honnête et sincère dans sa rédaction. Si cela peut aider à faire comprendre ce qui ne va plus chez les Verts et aider à corriger le problème ! Il va de soit que ces propos sont « open source » …