Appel du 22 mars
Par Denis


Ça y est. C’est parti. Daniel Cohn-Bendit lance l’appel du 22 mars !
Son texte est, en tout point, remarquable. J’y souscris totalement.

Changer la politique pour changer de politique par Daniel Cohn-Bendit
C’est un tournant historique. Des européennes aux régionales, l’écologie politique s’installe désormais comme un espace autonome dans le paysage politique français. Mais devant l’ampleur des défis auxquels doivent répondre nos sociétés, la consolidation est une nécessité absolue. Il faut nous inscrire dans la durée et honorer ce rendez-vous avec l’histoire sous peine de disqualifier notre critique de l’irresponsabilité de ceux qui ne font rien, à Copenhague ou ailleurs, parce qu’ils sont incapables de dépasser leur petits intérêts particuliers.
Nous avons besoin d’une structure pérenne et souple à la fois, capable d’élaborer des positions collectives et de porter le projet écologiste, sans s’abîmer dans la stérilité des jeux de pouvoir ou la folle tempête des égos en compétition.
Soyons clair : il est hors de question d’abandonner aux appareils de parti, cette dynamique de renouvellement politique et social. Cela reviendrait à nous installer au cimetière, déjà bien encombré, des espérances déçues. Je reconnais d’ailleurs que sous la pression des échéances électorales, nous avons trop longtemps repoussé la question de la forme de notre mouvement, au point de laisser le rêve en friche. Entre simple marque électorale et réseau purement virtuel, Europe Écologie est restée une projection, où chacun pouvait voir midi à sa porte. D’ailleurs, les résultats contrastés de nos listes au premier tour des régionales soulignent le succès de ceux qui ont respecté l’esprit du rassemblement face à ceux qui se sont contentés d’en appliquer formellement la lettre, le réduisant à une simple tactique d’ouverture. Sans en renier l’histoire récente, il est temps d’incarner l’écologie politique dans un corps nouveau, une forme politique largement inédite, décloisonnée, pour mener la transformation de la société
Abstention, populismes, clientélisme… Cette élection le prouve encore : depuis des décennies, le fossé n’a cessé de se creuser entre la société et le politique. Le divorce démocratique est profond entre des logiques partidaires complètement déracinées qui fonctionnent en hors-sol et une société active, diverse, créative mais sans illusion sur la nature et les formes du pouvoir qui s’exerce sur elle. Les partis politiques d’hier étaient de véritables lieux de socialisation et d’apprentissage de la cité. Mais aujourd’hui ils se réduisent le plus souvent à des structures isolées de la société, stérilisées par de strictes logiques de conquête du pouvoir, incapables de penser et d’accompagner le changement social, encore moins d’y contribuer.
Parti de masse caporalisé ou avant-garde éclairée de la révolution, rouge voire verte : ça, c’est le monde d’hier. Celui de la révolution industrielle et des partis conçus comme des machines désincarnées, sans autre objet que le pouvoir. Comme des écuries de Formule 1, ces belles mécaniques politiques peuvent être très sophistiquées et faire de belles courses entre elles, mais elles tournent en rond toujours sur le même circuit, avec de moins en moins de spectateurs.
Le mouvement politique que nous devons construire ne peut s’apparenter à un parti traditionnel. Les enjeux du 21e siècle appellent à une métamorphose, à un réagencement de la forme même du politique. La démocratie exige une organisation qui respecte la pluralité et la singularité de ses composantes. Une biodiversité sociale et culturelle, directement animée par la vitalité de ses expériences et de ses idées. Nous avons besoin d’un mode d’organisation politique qui pense et mène la transformation sociale, en phase avec la société de la connaissance. J’imagine une organisation pollinisatrice, qui butine les idées, les transporte et féconde d’autres parties du corps social avec ces idées. En pratique, la politique actuelle a exproprié les citoyens en les dépossédant de la Cité, au nom du rationalisme technocratique ou de l’émotion populiste. Il est nécessaire de « repolitiser » la société civile en même temps que de « civiliser » la société politique et faire passer la politique du système propriétaire à celui du logiciel libre.
Je n’oublie pas l’apport important des Verts pendant 25 ans pour défendre et illustrer nos idées dans la vie politique française. Néanmoins, non seulement la forme partidaire classique est désormais inadaptée aux exigences nouvelles de nos sociétés, mais je crois en outre que tôt ou tard, elle entre en contradiction avec notre culture anti-autoritaire, principe fondamental de la pensée écologiste. Ni parti-machine, ni parti-entreprise, je préférerais que nous inventions ensemble une « Coopérative politique » – c’est à dire une structure capable de produire du sens et de transmettre du sens politique et des décisions stratégiques. J’y vois le moyen de garantir à chacun la propriété commune du mouvement et la mutualisation de ses bénéfices politiques, le moyen de redonner du sens à l’engagement et à la réflexion politique.
Si cette Coopérative a évidemment pour objectif de décider collectivement aussi bien des échéances institutionnelles d’ici 2012 que des grandes questions de société, sa forme définitive n’est pas encore fixée. Il reviendra à ses membres d’en définir les contours, la structure et la stratégie. Ce débat doit être ouvert. Pour cela, j’appelle à la constitution de Collectifs Europe-Ecologie-22-mars. Constitués sur une base régionale ou locale pour éviter tout centralisme anti-démocratique, ces collectifs seront de véritables Agoras de l’écologie politique, modérées sur www.europeecologie22mars.org.
Leur principale mission étant de penser la structuration du mouvement, ils resteront une étape transitoire, qui devra céder la place à la Coopérative qu’ils auront contribué à construire. Pendant toute la durée de leur existence, ils respecteront un principe de double appartenance, pour les associatifs, les syndicalistes et même ceux qui sont encartés dans un parti politique. Parce qu’on peut être vert, socialiste, cap21, communiste, que sais-je encore, et partie prenante de cette dynamique collective. Encore une fois, l’important est moins d’où nous venons, mais où nous voulons aller, ensemble. C’est l’esprit même du rassemblement qui a fait notre force, cette volonté de construire un bien commun alternatif.
Le moment venu, chaque membre de la Coopérative votera pour en consacrer démocratiquement la naissance. Jusqu’ici, Europe Écologie s’est contenté d’être un Objet politique assez inclassable. L’enjeu de la maturité, c’est sa métamorphose en véritable Sujet politique écologiste autonome, transcendant les vieilles cultures politiques.
Crédit photos : L’appel du 22 mars ; leparisien.fr
bonjour
que Cohn bendit soit aux presidentielles ou qu il n y soit pas , ce n est pas vraiment le probleme;
si on veut soutenir les pensées ecolo il faut trouver les moyens et les structures pour faire acceder le debat au plus grand nombre de citoyens.
cela n empechera pas ,( le vegetarisme n existe pas en matiere politique), les esprits carnassiers de s exprimer mais le peuple francais aime la liberte de penser.
ca manque depauis quelques années.
dans une coop ouvriere , toutes les responsabilites sont partagees , les reussites comme les echecs.
a suivre..
Ancien du PS, désenchanté, j’ai pour la première fois voté Europe Ecologie.
Son programme et sa stratégie d’alliance claire et annoncée m’ont décidé.
Aujourd’hui, je salue cette proposition de Daniel Cohn-Bendit de mettre en chantier une nouvelle
manière de faire de la politique et j’y souscris sans aucune restriction.
bonjour,
D’accord sur la méthode, mais qu’en sera-t -il du contenu?
« Une biodiversité sociale et culturelle directement animée par etc… »Super formule, j’y souscris des deux mains …(mais pas aujourd’hui! ). Pourquoi?
Quelle timidité dans les idées neuves, même à EE! Quelle position sur la dépénalisation de la consommation du cannabis, son autorisation réglementée à la vente,son encadrement pour sa culture? Que de nouvelles recettes en perspective pour un Etat qui oserait sortir de cette hypocrisie monumentale qui perdure depuis bientôt 40 ans dans notre pays et qui consiste à ne pas vouloir considérer les x% de la population qui utilisent cette susbstance pour ses intérêts thérapeutiques ou autrement! (et x me paraît être à deux chiffres). Et il y a d’autres exemples de cultures (pas toutes interdites actuellement d’ailleurs) qui pourraient être pris.
Enfin si je n’ai pas voté EE ni PS mais Frèche aux 2 tours c’est que je n’ai ni compris ni admis l’attitude de Cohn-Bendit (Daniel) à propos de l’incartade de Frèche sur Fabius (et j’en connais beaucoup qui ont fait comme moi). Quand, dans le Midi, (honni et incompris, ça c’est sûr) on dit de quelqu’un qu’il n’est pas catholique cela fait seulement référence à une métaphore ancienne d’hérésie (cf les Cathares ou les Camisards). Pas besoin de prendre la mouche et de semer la zizanie pour une broutille pareille!!! (il faut réviser son histoire de France, plutôt) !
j’ai du mal à voir clair … ça ressemble à l’union de la gauche ou bien au front de gauche avec des methodes arrivistes ou opportunistes ça dépend où on se place…
pour ma part plus ça va moins je comprend cohn bendit tellement il se contredit …
ça ne m’a pas motivé plus que cela son appel!!!!
100% d’accord la-dessus, l’on commencera à entendre EE22mars ou autres, quand il y aura eu des excuses envers Frèche _
signé
l’Occitanie
@ Denis,
Tu parles que tu y souscris totalement !
On dirait que tu en es l’auteur !!!
Sauf que tu écris encore mieux selon moi.
J’espère que ce soir vous ne nous décevrez pas…
Aux dernières nouvelles, l’appel rencontre résistance « à Gauche ».
Europe Écologie n’aurait jamais dû s’allier avec Duflot. Elle désavoue déjà le projet, portée sur les devants de la scène par le projet EE et ceux qui le pensent dans les coulisses. Va-t-elle devenir une apparatchik ? L’est-elle déjà ?
A Fred,
Dany pas Dany, olivier B pas olivier B, je crois qu’il est complétement dépassé de porter un regard sur l’appel uniquement en fonction du nom de son auteur, Dany n’est qu’un opportuniste, je m’en moque, le projet des verts de Haute Normandie est médiocre là je ne m’en moque pas. l’histoire des dernières régionales doivent nous amener à imaginer une autre organisation citoyenne pour un projet politique de transformation écologique. Lire avec attention et sans préjugé l’appel du 22 mars, c’est déjà vouloir voir émerger un grand mouvement de l’écologie politique.
SVP évitons de taper sur Dany, et construisons l’espoir
et puis penser l’avenir avec Dany, quoiqu’on en dise c’est mieux qu’avec Sarko
rien que pour ça l’appel du 22 mars c’est bien
vous savez ce que dise les anciens?
« Avant l’avenir c’était vachement mieux »
Alors restons jeunes
@ Jean-Yves Guyomarch
DCB n’est pas un opportuniste. Il est le porteur d’EE et les gens qui travaillent avec lui, de proche et dans les coulisses, ne sont pas non plus de opportunistes.
Comme vous le dites, arrêtons de taper du DCB (que je n’appelle pas encore Dany) et construisons.
Promis maintenant je l’appelle DCB
Dany! Je suis à fond… Cette forme nouvelle de politique c’est entendre et prendre en compte les expressions singulières, donc donner de l’importance à la liberté d’expression!
Alors comment être contre?
Concrètement, comment cela prend forme?
Je suis à rennes et intéressé pour m’impliquer, alors faites vos propositions et en avant pour les débat d’idées!!
La dernière motion que j’ai signé chez les Verts s’intitulait « pour des Verts utiles à la démocratie écologique conviviale ». Peu de temps après je claquais la porte lassé par les jeux de pouvoir et les manoeuvres d’appareil. Ce texte de DCB me redonne l’espoir aujourd’hui… un espoir d’écologie politique non partisane qui nous amene à marcher ensemble réalisant ainsi cette 3e écologie si chere à Guattari.
@ Stéphane Sachet
Contactez Philippe Mérieu ou le bras droit de DCB… Ce sont aussi des universitaires, des enseignants…
EE a besoin de personne impliquées dans leur réseau, qui réfléchissent et sont dans l’action, et qui veulent construire sans devenir des apparatchiks.
contribution@europeecologie22mars.org
@Jean-Yves
Tu te trompes. Dany nous a expliqué que son dernier combat était de constituer une vraie force politique autour de l’écologie politique. Il sait se mettre au service des autres ! Ce n’est pas donné à tout le monde. C’est un soldat… un guerrier selon Governatori !
Waechter est d’accord. Et cela devrait en rassurer plus d’un.
@ virginie ; moi je suis d’accord avec vous
@ Denis SZALKWOSKI
Je veux bien croire que Cohn Bendit ne se présentera pas au présidentielle et là n’est pas le problème, pour ma part s’il a envie d’y aller qu’il y aille
Ce qui est génant c’est le marchandage pour les présidentielles: EE ne présentera pas de candidat au présidentielle contre des circonscriptions législatives…
pour moi c’est toujours autant les mêmes méthodes arrivistes et devant le grand seigneur Ps on fait une révérence indécente bien que celui ci ,malgré sa victoire aux regionales, n’a pas changé d’un iota sa politique ses méthodes qui lui ont valu une branlée historique au présidentielle de 2007
allez comprendre…..
je rectifie « qui lui ont valu une branlée historique au présidentielle de 2002″au lieu de 2007
France 2 et France 3 réunies, je viens de me taper plus d’une heure et demie de télé (beurk) et pas un mot, pas une image sur cet appel… sur Internet, pas grand chose… ça m’intrigue, voire m’inquiète, j’espère que ça n’augure pas un boycott !
@ Beigle Arnault,
Et la branlée de 2012 ? ;+)
Plus la gauche est bonne sur le plan local, plus elle est mauvaise sur le plan national… bis repetita placent ?
@ Fred
Peut-on toujours regarder la politique selon un schéma binaire, droite-gauche ? J’en doute de plus en plus. Une autre logique recoupe aujourd’hui le vieux dualisme hérité du modèle parlementaire britannique, le clivage entre productivistes et anti-productivistes. Selon moi il n’y a pas de justice sociale dans le cadre d’une société productiviste. La justice sociale implique la justesse écologique tant du point de vue environnemental que mental (cette fameuse 3e écologie de Guattari).
Ce n’est pas ce que fait le maire de Dieppe en s’attachant à des projets industriels d’un autre temps (EPR et Uralchem). Or je ne pense pas qu’on trouve une réponse à la question sociale en enfermant les gens dans des usines, en leur proposant du travail sans réfléchir à ce travail.
Il n’y a pas que la com’ dans ce que dit Cohn-Bendit, il tire le bilan d’une gauche exténuée incapable de penser le futur parce qu’elle est aveugle à ce qui se construit aujourd’hui.
Stop, pensez que la politiques Française se portera mieux avec de nouvelles institutions, c’est penser que dans une sixième république Nicolas S serait moins C…
je ne dis pas qu’il faut regarder nos institutions en l’état mais je dis que sans un renouvellement des hommes et des femmes politiques, sans une grande diversité d’origine des élus… je crains qu’une réforme n’aboutisse pas à grand chose pas même à diminuer le taux d’abstention.
Fredéric, tu vas penser que ce soir je porte la contradiction à tes propos, mais entre nous c’est bizarre d’être pour un retour à plus de pouvoir des municipalités et à la fois demander de nouvelles institutions.
Denis, je ne comprend pas comment tu as pu passer en huit jours de l’enthousiasme forcené à la critique totale.
DCB aurait-il aussi changé de façon fulgurante ?
@Mo
Je suis long à comprendre ! Et là, j’ai compris que nous nous étions fait empapaouter.
J’avais zappé sur le nom du déposant du domaine. Je savais que l’opération était lancé depuis 15 jours.
Ça ne remet pas en cause le travail de réflexion commun.