Intime conviction
Par Denis


Dans le système judiciaire français et, a fortiori, dans celui qui prévaut aux États-Unis, la preuve n’est qu’un élément, parmi tant d’autres, qui doit guider l’intime conviction des jurys populaires. C’est ce qui amène d’ailleurs souvent en France à condamner sans preuve : Yvan Colonna, l’affaire d’Outreau, … C’est ce qui conduit, hélas, des innocents aux Etats-Unis à périr sur la chaise électrique ou par injection létale.
En France, à l’ouverture d’un procès de cour d’assises et au moment où ils se retirent pour délibérer, les jurés portent serment sur ce texte lu par le Président du tribunal : « La loi ne demande pas compte aux juges des moyens par lesquels ils se sont convaincus ; elle ne leur prescrit pas de règles desquelles ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude et la suffisance d’une peine ; elle leur prescrit de s’interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont faite, sur leur raison, les preuves rapportées contre l’accusé et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs : avez-vous une intime conviction ? »
Dans l’affaire qui a mené DSK à la prison de Rikers Island, Gisèle Halimi nous rappelle quelques éléments simples qui fonderont, à coup sûr, l’intime conviction des jurés américains, demain, à New York : « Comment voulez-vous croire qu’une simple femme de ménage, noire, mère célibataire de surcroît, ne dise pas la vérité ? Quel serait son intérêt ? »
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Crédit photos : Lire est un plaisir, Allocine
Reconnaissons tous que tout de même le traitement médiatique de ce déplorable dossier est très déséquilibré et que ce déséquilibre n’est pas en faveur de la présumée victime. Présumée pour présumée l’égalité de traitement devrait être assurée aux deux protagoniste. J’ajoute qu’en matière de défense et d’attaque la disproportion de ressources financières disponible pour chacune des parties place la « présumée » victime en réelle position d’infériorité. J’entends que des enquêteurs vont se rendre en Afrique pour étudier le parcours et la vie de la jeune Diallo.
Trop c’est trop!
Si quelqu’un a eu une parole de bon sens c’est bien Ségolène Royal qui demande que la justice passe et l’on passe médiatiquement et politiquement à autre chose. Quant à Gisèle Halimi, son point est totalement respectable comme son intime conviction. Elle n’est pas femme à avoir par le passé parlé pour ne rien dire.
Cordialement.
Je ne suis pas pour les interdits- toutefois je pense que durant l’instruction d’un dossier l’on devrait interdire
les médias de faire des interprétations. Car on le voit dans ce dossier,cela devient une affaire politique et la mauvaise foi est de tous les cotés.La justice doit se rendre sereinement et sans aucune intervention médiatique et politique
@candau
Ma seule intime conviction est que nous sommes en face d’un sale type. Je n’en ai pas d’autres.