Fukushima-Daiichi : la radioactivité 270 km autour de la centrale !
Par Denis


Au fur et à mesure que les données nous arrivent, tout semble confirmer ce que nous pensions de la nature des explosions qui se sont produites à Fukushima-Daiichi. 5 heures et demie après le Tsunami, les barres de combustible avaient entièrement fondu au niveau du réacteur n°1. Il est donc plus que probable que les explosions étaient liées à des accidents dits de criticité. Alors que la TEPCO s’emploie à nous expliquer que la situation est sous contrôle, nous expliquions dès le 13 mars que la fusion du combustible au sein des cœurs était en cours. C’est aujourd’hui totalement confirmé : le combustible des réacteurs 1, 2 et 3 a fondu, permettant le constitution de corium, qui a commencé à s’échapper des enceintes de confinement des réacteurs, comme nous l’indiquions dès le 14 mai. Il n’est pas exclure que nous assistions dans les prochains jours, dans les prochaines semaines ou dans les prochains mois à d’autres accidents de criticité qui pourraient être, cette fois, d’une toute autre ampleur.
L’explosion de la radioactivité
L’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest basée à Caen a effectué une batterie d’analyses sur des légumes de Sendaï. Pour rappel, Sendaï se situe à 80 km à l’ouest de Fukushima-Daiichi. Le verdict est sans appel : les teneurs observées en césium 134 et 137 sont respectivement de 790 Bq/kg et de 830 Bq/kg. La réglementation japonaise considère qu’à partir de 500 Bq/kg, les produits sont impropres à la consommation.
Sur son site Internet, l’ACRO précise que « Les retombées de Fukushima sont détectables à des niveaux significatifs jusqu’à Kanagawa, située à environ 270 km de la centrale« . Tokyo se situe à 250 km au Sud-Ouest de la centrale !!! Au niveau marin, la pollution radioactive s’étend désormais à 120 km au large de la centrale.
Devant l’impuissance de la TEPCO, des autorités japonaises et de nos « grands » ingénieurs du nucléaire, la situation sanitaire au Japon ne peut que se dégrader. Lorsque l’intégralité du corium sera sortie des cuves, la question est de savoir si des hommes pourront encore s’approcher de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi pour y réaliser un sarcophage de 50 mètres de haut !!! Pourra-t-il résister à une vague de 31 mètres, comme celle qui toucha le 12 juillet 1993, l’île Okushiri ?
La liquéfaction des sols
Autre mauvaise nouvelle : les bâtiments des réacteurs commenceraient à s’enfoncer. Ce serait dû à un un phénomène de liquéfaction des sols par l’apport d’eau considérable dans les terres du fait du Tsunami.
Addendum au 22 mai 2011 13 h 45
Nathalie Kosciusko-Morizet vient de déclarer, comme nous le laissions entendre dès hier matin, que « »Fukushima n’est pas sous contrôle« .
Crédit photos : Rue89, Popular Mechanics, Lesoir.be
@ denis. a part quelques journaux ou revues comme rue 89 ou Marianne personne n’en parle,c’est hallucinant l’omerta des chaînes françaises a ce sujet…peut on faire a ce stade une comparaison avec Tchernobyl sur les ravages et les conséquences sur l’être humain la faune et la flaire?
Flore ,pardon
@Arnault
Je m’informe heureusement par le biais des médias russes, chinois et canadiens. Tout ce que j’ai écrit depuis le 11 mars sur Fukushima s’est toujours vérifié exact. Pour les médias français, il s’agit soit d’incompétence, soit de paresse. A la hauteur des tirages de la semaine, je crains qu’ils nous parlent pendant longtemps de cette sordide affaire dans laquelle l’ancien directeur du FMI est impliqué. C’est plus porteur.
J’ai un ami qui a décidé de renvoyer son fils au Japon. Sa foi dans la science et dans la parole des autorités japonaises dont on s’aperçoit qu’elle mente est totale. Pour mon fils, je n’aurais jamais pris une telle décision. Franchement, ce à quoi nous assistons au Japon, est une véritable catastrophe dont les conséquences me terrifient.
Nous nous apprêtons en France à faire un réacteur de 1600 MW. Les réacteurs de Fukushima en font 250. J’aimerais qu’Areva et nos politiques m’expliquent quels sont les matériaux utilisés dans les réacteurs pour éviter la fonte des cuves en cas de problème de refroidissement. La température du corium est de l’ordre de 2200-2400°.
Hélas, il faudra que nous attendions qu’une catastrophe ait lieu en France pour que nous prenions conscience de la folie délirante du nucléaire. Et, avec 58 réacteurs, elle aura lieu !!!