Quelques reflets éblouissants
Par Denis


C’est en bonne compagnie que je suis allé hier soir à la nocturne de l’exposition Eblouissants reflets qui se tient au musée des Beaux-Arts de Rouen jusqu’au 30 septembre 2013. Si, comme moi, vous n’appréciez pas particulièrement la peinture de Claude Monet, sachez que vous serez servi ! En dehors de quelques œuvres magnifiques peintes en 1871 comme le Moulin à Zaandam ou encore l’entrée du port de Trouville (1870), les tableaux présentés de Monet sont pour la plupart sans aucun relief, à l’instar des huiles de Renoir présentées dans l’exposition. L’artiste dont la vue s’est affaiblie au cours du temps se concentre sur la lumière qu’il sature très inutilement bien malgré lui. Des toiles telles que le Pont de Sharing (1902-1903), la Barque peinte (1887), Vétheuil (1901), l’église à Vétheuil (1880) ou les Nymphéas (???) sont là pour nous faire comprendre que Monet n’a pas peint que des chefs d’œuvre et que sa réputation fut quelque peu surfaite !!!
Forain, l’enchanteur
De toutes les toiles présentes, j’ai été particulièrement enchanté par le Pêcheur de Jean-Louis Forain, nous rappelant que le nombre d’or s’applique aussi à la peinture. C’est la 1ère fois de ma vie que j’ai eu cette sensation de me déplacer dans un tableau en faisant quelques pas avant et arrière.
Sisley, encore et toujours
Et puis, je me suis attardé sur les œuvres d’Alfred Sisley. J’ai tout particulièrement apprécié le Pont de Moret (1893), la Seine à Argenteuil (1872). Prenez le temps d’observer les deux huiles représentant les inondations à Port Marly peintes respectivement en 1872 et 1876. Le trait, le contraste, la lumière nous montrent que Sisley était de toute évidence au sommet de son art et en pleine maîtrise de sa technique dès 1876. Il avait alors 47 ans.
Mon petit regret, c’est d’avoir constaté l’absence d’œuvres de Manet dont j’avais pu admirer les huiles lors d’une exposition au musée d’Orsay il y a de cela quelques années. Je regrette enfin que la place consacrée à Eugène Boudin se réduise à la présence de deux de ses œuvres alors que les musées normands disposent pourtant de fonds importants.
Merci pour cette information concernant cette exposition. Personnellement, j’aimerais bien avoir le talent de Monet, ou de Renoir.
@Zoun
Les œuvres de Monet datant des années 1870 sur Amsterdam étaient tout à fait remarquables. Mais il a fait aussi de gros navets surtout sur la fin de sa vie du fait de sa déficience visuelle.
Moi, ce qui m’a toujours frappé chez Monet, c’est son acharnement à traiter le même sujet , en versions multiples . Son insatiable quête ( de la perfection ?) devait terriblement le tourmenter , aussi, sa déficience visuelle a t-elle dû profondément l’affecter, surtout s’il a eu conscience de son impact négatif sur sa peinture. Ne plus voir pour un peintre, c’est quand même d’une cruauté sans nom . Cela dit, la surdité de Beethoven n’a pas privé ce dernier de son génial talent…
@Sabnic
Il suffit d’aller à l’expo pour comprendre que le handicap ne résonnait pas de la même façon dans les pinceaux de Monet que dans l’oreille de Beethoven.
Bonjour,
Très jolie toile de Caillebotte aussi dans cette expo.
@azerty
J’avais oublié, évidemment.