Sortir de la paresse militante !
Par Denis


J’ai lu avec attention le texte d’Emeric Jeanne sur le blog de Rachid Mammeri. Je voudrais faire quelques observations.
La dichotomie local-national est, de mon point de vue, très mal analysée dans le texte d’Emeric Jeanne. L’appareil militant mobilisé sur le local du fait de l’organisation “féodale” du Parti socialiste n’est plus en capacité de permettre la conception d’un réel projet de gauche. La réalisation du projet de 2006 a été fait par des experts. Pas mieux chez Royal fin 2006-début 2007. L’organisation du Parti Socialiste et de l’ensemble des partis de gauche est celle de la fabrique du XIXe divisé très schématiquement en deux : ceux qui savent, les élus, et ceux qui exécutent , les colleurs d’affiche. Voir Tonio Négri. Or, nous reproduisons une organisation incompatible avec le mode de fonctionnement de notre société.
Là où je rejoins Emeric Jeanne, c’est sur le fait que la guerre des places fait rage et que le passe-temps préféré au sein du Parti socialiste est de tuer les autres. Rachid, Emeric et moi-même… nous en savons quelque chose ! C’est la seule chose qui reste à faire quand on a plus rien à faire pour s’occuper.
D’accord encore sur le fait qu’il ne s’agisse pas d’un problème de leadership et j’avoue déceler une contradiction dans les propos d’Emeric Jeanne lorsqu’il évoque Mitterrand, cet homme de droite (j’ai pas dit à droite… nuance), qui a su tuer mieux que les autres. Va-t-on un jour en finir en se référant à Mitterrand ? Tant qu’il hantera nos esprits, nous ne pourrons rien faire. Tuer nos pères : le plus vite sera le mieux. Nous avons déjà perdu tant de temps.
D’accord enfin sur le discours défensif qui illustre ce que je disais précédemment : le Parti Socialiste est en panne d’idées. Pire, les seuls qui auraient des idées glissent indiciblement vers la droite, comme par mimétisme. La droite comme aimant à penser de la gauche !!! Et globalement, je crains qu’à la lecture du document d’Emeric, ma sensation soit tout à fait la même. Il faut de toute urgence se réarmer, lire Girard, Virilio, Castoriadis, Piketty et tant d’autres. Le mal du Parti Socialiste est avant tout celui d’une société toute entière : la paresse qui confine à l’endormissement.
Crédit photos : Rachid Mammeri, Zalea TV