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Paysans sans terre en France et dans l’Eure ?

Par      • 28 Sep, 2011 • Catégorie(s): Eure  Eure    

Terre de liens : marche pour la terreA l’heure où les politologues n’en finissent pas de s’interroger sur les mutations électorales récentes de la France rurale, il convient de rappeler que les élus ruraux ont aussi leur mot à dire quant à la transmission des petites fermes pour qu’elles ne soient pas absorbées par les exploitations gigantesques, qui ne font vivre que peu de personnes, et, de plus, ne nourrissent plus les consommateurs de leur territoire.

Chaque semaine en France, 200 fermes disparaissent et 1300 hectares de terres fertiles sont recouverts de béton ou du bitume… soit l’équivalent d’une surface comme Paris qui disparaît tous les deux mois ! Les prix d’accès à la terre bondissent : + 40 % au cours de la dernière décennie…

Pourquoi pas des fermiers de famille ? Il faudrait d’abord veiller à la maîtrise des terres par les citoyens et leurs élus!

Une situation préoccupante dans l’Eure

C’est encore un triste record que détient l’Eure : le mouvement Terre de Liens n’a à ce jour pas pu œuvrer à l’installation de petits producteurs respectueux de l’environnement alors qu’ils ont pu y participer dans tous les autres départements de France.

C’est la raison pour laquelle Bernay et Brionne ont été choisis pour le grand rassemblement de sensibilisation à ce problème grave : les jeunes agriculteurs attendent des terres. Et, n’oublions pas que si les camions cessaient de rouler 4 jours, les magasins seraient vides.

Le spectre de la famine est d’ailleurs au centre d’un des trois exemples du film Cultures en transition qui sera projeté en avant-première à Brionne, samedi soir. Comment Cuba, privée d’engrais et de machine après l’effondrement de son partenaire soviétique, a su éviter la catastrophe dans sa capitale, grâce à une politique agricole aux antipodes de celle qu’on connaît en France ?

Du 30 Septembre au 2 Octobre, Terre de Liens Normandie et un collectif d’associations citoyennes vous donnent rendez-vous pour une marche pour l’accès à la Terre de Bernay à Brionne.

Programme de la marche :

  • Vendredi 30 » 20h à Bernay (MJC), table ronde : problématiques d’accès au foncier en Normandie pour les projets paysans bio  et témoignages de paysans installés grâce au soutien de citoyens ou élus locaux, suivi d’une soirée festive
  • Samedi 1er »10h, Abbatiale de Bernay,  départ de la marche
  • Samedi 1er »13h, Serquigny (Mairie), pique-nique  partagé
  • Samedi 1er »15h, reprise de la Marche
  • Samedi 1er» 19h30, Brionne (Salle des fêtes), projection du film « culture en transition» suivi d’un débat,  puis soirée festive
  • Dimanche 2 » 9h30-12h00, Brionne,  animations et sensibilisation sur le marché
  • Dimanche 2 » 15h30, Elbeuf, retour sur la Marche pour la terre au salon Bio en Seine

Terre de liens

« Terre de liens mobilise, à travers ses outils financiers et les réseaux associatifs amis, énergies et capacités d’investissements locales, régionales et nationales, pour acquérir collectivement les terres et fermes dont ont besoin les citoyens-actifs-agricoles et les citoyens-habitants-consom’acteurs, tous solidaires pour mettre en œuvre l’agriculture de demain portée par le Mouvement Terre de Liens. »

 

 

Voie Militante Voie Militante

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5 Réponses »

  1. @Marie-Noëlle

    Tu ne peux pas savoir le plaisir de revoir ta signature sur le « mur » de Voie Militante ! Je ne pourrai pas être à vos côtés, hélas !

  2. Je ne discuterai pas les si belles réussites de Cuba en matière agricole, mais il reste que votre titre est curieux : en France ET dans l’Eure ?

  3. penser global, agir local, cela n’est pas original ..
    les sans terre existent dans le monde et on croit toujours notre ‘riche’ pays à l’abri, ainsi que notre département ‘rural’ alors que, comme ailleurs en France et même un peu plus, les terres font vivre moins d’actifs et pourraient nourrir bientôt plus de moteurs (colza) que d’humains.
    De surcroit, que deviendra le tourisme quand les paysages auront été dévastés faute de mains pour entretenir haies, talus, murets..sans parler du béton et du goudron invasifs. L’accueil à la ferme fait rêver, mais qui fait le travail?
    J’ai connu autrefois des travailleurs agricoles, véritables esclaves, en Normandie, en Auvergne. Que des jeunes motivés et formés réclament des petites exploitations pour en tirer un revenu décent et nourrir les populations paraît élémentaire. Mais quels droits ont-ils ? Celui de s’endetter à vie? Peu de paysans sont libres de fixer leur prix : les prix alimentaires, à cause de l’OMC, sont d’ailleurs indexés sur le prix du pétrole.
    La première solution c’est d’avoir des fermiers de famille comme on dit à Québec, ou se pose aussi le problème de la relève pour les petites fermes. (http://www.iedm.org/fr/node/34087)
    Cultures vivrières: cet adjectif a-t-il encore un sens ou bien ce mot est-il tombé en désuétude ?

  4. Actuellement on fait tout et n’importe quoi sur des terres cultivables au nom de l’écologie.

    Ainsi, une filiale de Véolia a commencé à implanter 3 éoliennes sur le plateau du Neubourg,à Bernienville.Cela commence par un bétonnage massif des terres agricoles.En plus ,ces éoliennes sont placées en bordure du village et font du bruit .
    Ce bétonnage des terres agricoles est un scandale,quand on voit que de jeunes agriculteurs n’ont pas le droit de construire leur maison dans un village,sur leurs terres et qu’ils doivent vivre dans des mobiles homes ou caravanes,alors que d’autres vont construire des lotissements entiers sur des terres agricoles,comme à Louviers .

    Là,on se demande pourquoi la SAFER ne dit rien.
    Et surtout pourquoi,les éclogistes régionaux qui prônent l’empilement vertical des populations soutiennent de tels projets en contradiction avec ce qu’ils prônent!!!

    En plus,il y a tous les coups bas qui touchent les éleveurs et dont on ne parle pas .
    Un petit exemple de ces malades qui posent des ruches entre deux pâturages où paissent les vaches et les broutards.(En bordure et en retrait,cela est possible,mais pas au milieu des pâturages).

    Il y a vraiment des possibilités de faire du bio dans l’Eure sur des petites exploitations.