EPR Penly 3 : les candidats de gauche pour l’abandon du projet !
Par Denis


Compte tenu du nécessaire retour d’expérience après la catastrophe de Fukushima-Daiichi, Stop EPR et Sortir du Nucléaire avaient demandé – et obtenu – en juin dernier, du tribunal administratif que l’enquête publique soit repoussée de 3 mois.
Alors que l’ancienne ministre de l’environnement, Corinne Lepage, de retour du Japon, nous rappelle avec force qu’ on ne maitrise rien et que la catastrophe est toujours en cours, reconnaissons que 3 mois, c’est très insuffisant pour disposer des données du retour d’expérience de la catastrophe nucléaire japonaise. Pour rappel, il a fallu 6 ans pour pouvoir entrer dans les réacteurs de Three Mile Island. Sans même attendre les enseignements de la catastrophe de Fukushima-Daiichi, Eric Besson, le ministre de l’Industrie et de l’Economie Numérique, a décidé, de manière totalement irresponsable, du démarrage de l’enquête publique à la mi-octobre de cette année.
Les candidats de gauche pour l’abandon du projet EPR Penly 3
A l’occasion de son stress-test dans le cadre de l’élection présidentielle de 2012, Greenpeace a cherché à connaître la position des candidats sur l’abandon du projet EPR Penly 3. Martine Aubry, Arnaud Montebourg, François Hollande, Manuel Valls, Eva Joly, Philippe Poutou ou encore Jean-Luc Mélenchon se sont très nettement prononcés pour un abandon de ce projet. Tous les candidats de la droite, de Marine Le Pen à François Bayrou en passant par Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo se sont, en revanche, prononcés pour la poursuite du projet !
Voici de quoi donner quelques arguments de plus contre la construction de Penly-3. L’un fait le point sur les coûts actuels du nucléaire, aussi bien pour la construction des réacteurs que pour le kWh nucléaire.
Dans plusieurs régions du monde, une nouvelle centrale électrique donne un coût de production du kWh d’électricité moins cher avec de l’éolien ou avec du solaire qu’avec du nucléaire :
http://energeia.voila.net/nucle/reacteurs_trop_chers.htm
Avec son coût de six milliards, l’EPR de Flamanville va produire de l’électricité à 81 euros le MWh, équivalent au prix d’achat de l’éolien terrestre. Mais après dix ans, le prix d’achat de l’électricité de l’éolien terrestre sera seulement de 30 à 82 euros le MWh selon les sites, alors que le coût de production pour l’EPR ne baissera pas. C’est la même chose pour l’éolien en mer, un peu plus cher au départ que l’éolien terrestre, mais suivant la même baisse de prix au bout de dix ans.
Un autre argument est la comparaison entre les quantités d’électricité produites dans le monde par les futurs réacteurs nucléaires et par les futures centrales éoliennes et solaires, sans compter les autres sources renouvelables :
http://energeia.voila.net/electri/electri_compar_2015.htm
Chaque année, les productions ajoutées par le nucléaire sont largement inférieures à celles de l’éolien. Le solaire photovoltaïque ajoutera chaque année une production d’électricité équivalente à celle de deux à quatre réacteurs de 1000 MW, ce qui fera l’équivalent de 12 à 15 réacteurs en cinq ans.