Rythme scolaire : quand le bien-être des enfants passe au second plan !
Par Virginie

On ne peut pas dire que je porte Vincent Peillon dans mon coeur, loin de là. C’est de famille ! ;+)
Mais le fait qu’il ait – comme souvent – tiré la couverture à lui, en annonçant, dès le deuxième jour d’existence du premier gouvernement Ayrault, le retour à la semaine scolaire de cinq jours à la rentrée 2013, ne doit pas faire oublier l’importance du rythme scolaire !
Des journées trop longues
En effet, les journées d’école, notamment en primaire, sont trop longues : 6 heures, voire plus, en moyenne. Sans compter les parents qui veulent faire de leur progéniture le futur Mozart ou le nouveau Noureev, et voilà qu’un enfant de 9 ans peut se retrouver avec un agenda de ministre, et encore, ça dépend des ministres. ;+) Alors que l’on connaît l’importance pour son développement intellectuel, de son imaginaire, qui fonctionne principalement… quand il s’ennuie.
La France, mauvaise élève
Un rapport du comité de pilotage de l’Académie de médecine, rendu à l’été 2011, donne un éclairage intéressant sur le soi-disant modèle français que tout le monde nous envie. Car, dans l’Union européenne, la France est le pays où les enfants ont le plus grand nombre d’heures de cours dans l’année, les journées de travail les plus chargées avec les semaines les plus courtes et un nombre de semaines plus restreint !
Le rythme biologique
Une cadence infernale donc. Mais est-ce compatible avec le rythme biologique de l’enfant ? Apparemment pas. Un enfant ne serait vraiment attentif que quatre heures et demie par jour. En outre, s’il s’arrête de travailler deux jours, il devrait mettre une journée et demie pour être à nouveau « opérationnel ». La question du mercredi ou du samedi semble ainsi ne pas avoir à se poser. Car si c’est le mercredi qui est choisi, les enfants qui s’arrêteront le vendredi soir, ne seront capables d’apprendre correctement qu’à partir du mardi après-midi !
Et l’enfant dans tout ça ?
C’est vrai que Vincent Peillon a parlé trop vite. Ségolène Royal n’a pas tort, lorsqu’elle estime qu’une telle décision nécessitait de la « concertation » et devait être « arbitrée » par Jean-Marc Ayrault, qui a confirmé vendredi matin qu’une « concertation » serait effectivement engagée sur le sujet afin d’aboutir à un « arbitrage« . Les enseignants ont le droit d’être mécontents qu’une telle mesure soit annoncée sans qu’ils aient été consultés. Mais ces gamineries ne doivent pas faire oublier que le sujet central, c’est l’enfant, et que son bien-être, les moyens mis en place pour qu’il apprenne dans de bonnes conditions et pour lutter contre l’échec scolaire, sont vraiment essentiels. Or, on entend déjà les enseignants pigner car ils ne veulent pas d’une année scolaire plus longue, ce qui signifierait moins de vacances. On entend aussi les hôteliers critiquer à tout va, car pour eux ce serait peut-être une perte économique sur les week-ends… bref, le débat semble encore une fois mal parti.
Après tout, dans notre société, que représente le bien-être de l’enfant face au confort de certains ou au porte-monnaie d’autres ?
Crédit photos : 4Ever.eu ; FCPE de Montigny.
Je suis entièrement d’accord, que le fait pour un enfant de « ne rien faire », c’est faire quelque chose, c’est constructif, cela l’oblige à être acteur de ce qu’il va faire après « cette pause ». Un enfant qui s’ennuie un peu ne va pas tomber dans la déprime et l’oisiveté, il faut arrêter de stresser à tout va. Après, il est certain que ce temps ne doit pas durer des heures et constituer un abandon de l’enfant. D’accord aussi sur leurs agendas de ministre, leurs journées trop longues… je ne mesure pas encore la portée de ces changements scolaires, mais il faudrait un jour avancer dans le « bon sens », sans tout recommencer au moindre changement de gouvernement ou simplement de ministre. Quant au fait de finir les journées plus tôt, c’est une chose, mais le parent qui travaille jusqu’à 19h00 continuera de travailler jusqu’à 19h00, et il faut arrêter de croire que les espaces périscolaires, -même s’ils dépendent des collectivités territoriales, subventionnés entre autres par la CAF, et pourvu de vrais projets pédagogiques- sont des lieux de rêve pour les enfants. Ces endroits ne sont ni plus ni moins des espaces en attendant l’heure de l’école ou après l’école patientant patiemment le retour de leurs parents, les maternelles s’accrochant ardemment à leur doudou dès 17h45, 18h00. On ne peut pas comparer ces espaces aux centres de loisirs, même s’ils ont le même ministre et les mêmes objectifs éducatifs. Il est facile de « vendre » le respect du rythme de l’enfant pour s’allouer les bons regards, il y a bien longtemps que ceci n’est plus une priorité pour beaucoup, y compris pour les dirigeants des petites communes. Commentaire un peu long, j’en conviens. Zoun.
J’ai toujours été, pour ma part, opposé à faire de nos enfants ce qu’ils n’auront sans doute jamais voulu être, de futurs hommes et femmes à l’image de leurs parents.