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La triste lucidité d’Albert Camus !

Par      • 28 Déc, 2012 • Catégorie(s): Mémoire  Mémoire    

Michel Onfray était l’invité ce midi de La grande Table sur France Culture. Quelques jours avant l’année du centenaire de la naissance d’Albert Camus, il y parla de ce philosophe qui a su se mettre à la portée du plus grand nombre. Eh oui, ça existe !

Dans son ouvrage L’Ordre libertaire, La vie philosophique d’Albert Camus – dont nous vous avons chaudement recommandé la lecture dans un précédent article – il ne fait pas que « réhabiliter » le philosophe Albert Camus, dont la réputation s’est déjà fort heureusement rapprochée de la réalité ses dernières années, mais il détruit aussi l’imposture sartrienne.

Dans son intervention de ce matin, une phrase a immanquablement accroché mon oreille « François Hollande est devenu l’horizon indépassable de la gauche » et notre moraliste normand d’ajouter qu’il s’agit là d’un malentendu à détruire ! Je suis bien d’accord avec lui.

Vous pouvez écouter son intervention ici :

A 10:58 mn vous pourrez entendre le magistral discours d’Albert Camus, prononcé le 22 janvier 1958, devant des réfugiés espagnols qui venaient de fuir le franquisme.
Je vous le retranscris par écrit, c’est bouleversant de lucidité et d’une terrible actualité !

Un socialiste libertaire !

« J’essaye en tout cas, solitaire ou non, de faire mon métier et, si je le trouve parfois dur, c’est qu’il s’exerce principalement dans l’assez affreuse société intellectuelle où nous vivons, où l’on se fait un point d’honneur de la déloyauté, où le réflexe a remplacé la réflexion, où l’on pense à coups de slogans et où la méchanceté essaye trop souvent de se faire passer pour l’intelligence. Je ne suis pas de ces amants de la liberté qui veulent la parer de chaînes redoublées, ni de ces serviteurs de la justice qui pensent qu’on ne sert bien la justice qu’en vouant plusieurs générations à l’injustice. Je vis comme je peux, dans un pays malheureux, riche de son peuple et de sa jeunesse, provisoirement pauvre dans ses élites, lancé à la recherche d’un ordre et d’une renaissance à laquelle je crois. Sans liberté vraie et sans un certain honneur, je ne peux vivre. Voilà l’idée que je me fais de mon métier« .

Est-ce que ce pays n’est que provisoirement pauvre dans ses élites ??? J’ai un doute. En tout cas, il serait judicieux que les membres de notre pouvoir exécutif lisent ou relisent Albert Camus, de toute urgence !

Pour ceux qui ont envie d’entendre la voix émouvante de Camus, voici ce beau discours, rien que pour vos oreilles :

Mettons nous enfin à réfléchir !!!

Crédit photos : L’Express ; Radio Prague.

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4 Réponses »

  1. @Denis

    « triste lucidité »… la lucidité peut elle ne pas être triste? :+)

  2. @Yann

    Oxymore.

  3. @Denis

    Pléonasme plutôt :+)

  4. J’ai un extrait qui me semble appartenir au même discours. Il est daté de 1958 et porte le titre Ce que je dois à l’Espagne :

    « Amis espagnols, nous sommes en partie du même sang et j’ai avec votre patrie, avec sa littérature, avec son peuple et avec sa tradition une dette qui ne s’éteindra jamais. Mais j’ai avec vous, dont le malheur et l’adversité n’ont pas pris fin, une autre dette que vous ne connaissez pas et que vous ne pouvez connaître. Dans la vie d’un écrivain de combat, des sources de ferveur sont nécessaires pour pouvoir lutter contre la dépression dont je vous ai parlé et contre l’épuisement que l’on ressent au cours de la lutte. Vous avez été, vous êtes pour moi, une de ces sources et j’ai toujours rencontré sur mon chemin votre amitié active et généreuse.[…] Et cette amitié, bien qu’elle soit imméritée, est le plus grand orgueil de ma vie. »