Réseaux sociaux : outils de la décroissance ?

Par Denis

• 28 Août, 2009 • Catégorie(s): Informatique et Internet

Derrière ce titre éminemment provocateur, ne nous cachons pas le fait que les réseaux sociaux exigent des ordinateurs connectés, des réseaux, des serveurs qui tournent 24 h sur 24 et au final une quantité d’énergie toujours plus importante. En terme d’empreinte écologique, peut mieux faire ! Et disons que la multiplicité d’outils qui permettent une diffusion instantanée de l’information dans tout un panel de réseaux sociaux n’arrange franchement rien à l’affaire !

Quelques chiffres

Les réseaux sociaux ont des ennemis !

L’annonce de la fermeture par les entreprises américaines de l’accès aux réseaux sociaux à leurs salariés est mue par le fait que Facebook et Twitter contribuent à l’effondrement de la productivité américaine. Ils n’avaient certes pas besoin de cela. Ceci étant, il semblerait que l’utilisation des réseaux sociaux tende à se substituer à l’utilisation intensive des mails personnels en milieu professionnel. On pourrait aussi évoquer tous ces SMS que les gens s’échangent sur leur temps de travail. Collaborateurs malgré eux de la campagne de dénigrement des réseaux sociaux, certains font caisse de résonance à l’acharnement patronal vis à vis des réseaux sociaux. En Suisse, une employée a été virée pour avoir mis à jour son profil alors qu’elle était en arrêt de travail !

Les réseaux sociaux ne rendent pas intelligents ! (à prendre au 2e degré et des pincettes)

L’autre aspect positif est que Facebook épuiserait notre cerveau si fertile. Le zapping permanent nous amènerait à privilégier le sensationnalisme et développerait une absence d’empathie notamment. Or, c’est bien notre cerveau qui nous permet jour après jour la création d’objets et de gadgets tous aussi inutiles les uns que les autres. De là à dire que cette inventivité relève de notre intelligence… L’utilisation des réseaux sociaux pourrait nous amener à les développer encore davantage. Difficile de mesurer en tout cas l’effet positif de l’épuisement du cerveau sur le progrès technique rarement mis au service de l’homme au cours des dernières années ! ;+) Les étudiants qui utilisent Facebook auraient aussi de moins bonnes notes.

Quelques aspects positifs des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux ont pour vocation de faire de l’échange… non-marchand à titre principal. Aujourd’hui, Facebook dépasse très largement la quantité de mails au niveau mondial en terme de contenus échangés. En terme de stockage, il serait intéressant de comparer le flux de données échangées par mails et celui sur les réseaux sociaux étant entendu que ces réseaux poussent des liens et peu de contenus à titre principal. La quantité d’énergie utilisée pourrait donc être bien moindre que le fait de diffuser par mails les pièces jointes à tous ses amis. Un lien sur Facebook peut toutefois être tout aussi insignifiant qu’un fichier PPS que vous joint un ami à l’un de ses mails !

La qualité des réseaux sociaux, c’est aussi de refaire société avec des gens qu’on a perdu de vue, de ne pas perdre le fil de nos propres vies… et de nos morts. C’est aussi à l’image d’Europe Ecologie de permettre la constitution d’un réseau qui débouche ensuite sur des liens dans la vraie vie où on se touche et où on se parle. C’est aussi de permettre l’échange inter-générationnel comme Ivy Bean, cette dame anglaise de 104 ans qui poste sur Twitter. Si, après tout, Facebook et Twitter nous permettaient de récréer du lien social même si les ados semblent aujourd’hui déserter ces réseaux devenus l’affaire des vieux ?

Et puis, les réseaux sociaux sont aussi les outils de la nouvelle démocratie mondiale. Bloqué en Chine, Twitter a permis la diffusion d’images sur la répression qui s’est abattue sur le peuple tibétain. Plus récemment, les réseaux sociaux nous ont permis de mesurer toute l’horreur de la dictature de Mahmoud Ahmadinejan. Et, face aux obscurantismes de toutes sortes, avouons que cette consommation d’énergie est loin d’être inutile !