Le Château de Kergrist : un bijou au coeur des Côtes d’Armor
Par Virginie

Il est des endroits qui vous font vibrer le coeur et restent dans votre mémoire. C’est l’effet logique du Château de Kergrist ! Ce petit bijou se trouve à Ploubezre sur la D11, entre Plouaret-Trégor et Lannion. Vous pourrez y admirer de belles expositions, vous promener dans les jardins et bien sûr, visiter le château.
Vous serez accueilli par Corentin Huon de Penanster, le châtelain. Derrière son physique de gravure de mode, se trouve une belle histoire familiale et un héritage, qu’il trouve lourd à porter…
Un peu d’histoire
A l’origine, il s’agit d’un manoir breton typique de la renaissance bretonne, bâti au XVe siècle par Jehan de Kergrist et son épouse Gilette le Cozic. Le bâtiment se composait d’une tour octogonale, enserrée par deux corps de logis principaux, avec au centre, un passage vouté reliant la cour intérieure au potager. Au XVIe siècle, une seconde tour est érigée.
Au XVII et XVIIIe siècle, Kergrist passe aux mains des Kergariou – descendants des Kergrist – et le manoir devient château.
Une façade classique est construite, avec un escalier à double volée, qui mène au jardin français. Puis, à la fin du XVIIIe siècle, une autre façade est édifiée, s’inspirant de sa voisine. Le château de Kergrist a alors son allure actuelle.
Sous la Révolution, le domaine est vendu comme bien national, il est morcelé et le château pillé.
En 1860 Claire et Charles Huon de Penanster l’acquièrent, le rénovent et recomposent son parc. Ils vont acheter du mobilier ancien, surtout du XVIIIe siècle et des peintures, dont six de Pierre-Paul Rubens et une de Luca Giordano.
En 1879, Charles et Claire créent le premier magazine familial et féminin, Le Petit Echo de la Mode.
En 1881, le tirage s’élève à 20.000 exemplaires et à plus de 300.000 en 1900 et cette année là, l’entreprise installe sa première imprimerie à Paris.
La reprise du flambeau
Charles meurt en 1901 et son fils Charles-Albert prend le relais guidé par sa mère. En 1920, le tirage du magazine monte à 400.000 exemplaires. De nouvelles revues voient le jour, ainsi que des romans épisodiques insérés dans chaque numéro.
En 1922, Charles-Albert fonde l’imprimerie de Châtelaudren, mais meurt un an plus tard. Son fils cadet, Charles-Marie, n’a que dix-neuf ans. Claire Huon de Penanster meurt en 1927.
En 1955, L’Echo de la Mode est un des plus importants tirages en France. En 1963, la société est introduite en bourse, mais, dans les années 1970, le déclin de la presse force le groupe à céder ses parts et la situation financière de la famille n’est pas au beau fixe…
Regard bleu, sourire charmeur et accent délicieusement chic, cachant une sensibilité que l’on sent à fleur de peau, Corentin Huon de Penanster est celui qui semble aujourd’hui en capacité de redonner vie au château de Kergrist.
Dernier de sa fratrie, seul garçon, Corentin, à la demande de son père, qui se sentait las, a donc repris la gestion du domaine. Mais il considère qu’il s’agit d’un choix personnel et intrinsèque mûrement réfléchi, d’une démarche personnelle, qu’il accomplit dans le bonheur. Cependant, il reconnaît que ce qui est dur, c’est la tâche en elle-même, qu’il est parfois confronté à des empêchements, ce qui est frustrant, mais il avance !
Un beau projet !
Quand on lui demande quand il a cessé ses activités professionnelles pour se consacrer au domaine – il a travaillé dans l’industrie, dans la mode… – il répond qu’il n’a jamais cessé une activité professionnelle, mais qu’il a poursuivi une cohérence logique. Il estime faire tout ce qu’il aime et de manière concentrée…
Très discret sur sa vie privée – à raison – l’on sait juste qu’il a des neveux qui pourront reprendre les rênes du domaine par la suite.
Actuellement, il y a huit pièces du château à visiter, mais d’autres sont en prévision de restauration et d’ouverture. Le château se dévoile aujourd’hui dans une ambiance chaleureuse et traditionnelle, c’est comme si l’on pénétrait dans la vie des habitants de Kergrist à leur insu et qu’ils allaient sortir soudainement de derrière une porte. Les pièces sont richement meublées et décorées. Des guides vous racontent l’histoire du château, des meubles et des oeuvres d’art qui s’y trouvent, avec enthousiasme et nombre d’anecdotes passionnantes.
De surcroît, il y a les jardins où il fait bon se promener : jardin français, jardin paysager, jardin des roches …
Mais il y a aussi de très belles expositions ! Quand on demande à Corentin comment il choisit les artistes qui exposent, il vous répond « Au feeling, je travaille au coup de coeur et à ce que je définis comme étant talentueux… » et pour sûr, il a du goût.
Jusqu’au 15 juillet – donc plus que deux jours – vous pourrez admirer les intéressantes sculptures de JOh’ sculptOr, avec des robots à la fois amusants et touchants, les jolies photos d’Alexis de Vilar, qui invitent au voyage et au rêve et enfin, les splendides pièces de broderie de l’Ecole de broderie d’art de Quimper, mises en scène par Pascal Jouen.
A partir du 20 juillet et jusqu’au 20 septembre, vous pourrez voir un autre aspect du travail de Pascal Jouen, avec une exposition, intitulée Au fil des trois éléments, où seront à découvrir plus de cinquante modèles de haute couture – homme et femme – le vernissage aura lieu le 20 juillet, à partir de 18h30.
Quand on demande au Vicomte de Kergrist qui l’aide, il vous rétorque « Personne que moi-même ! » et il a raison, car il se débrouille sacrément bien ! Mais il a besoin de nous, pour continuer à faire vivre son beau rêve. Allez visiter ce majestueux endroit !
L’exposition est ouverte tous les jours de 11h à 18h. Pour les tarifs : 6 € pour les adultes et 3 € pour les enfants de moins de 16 ans. Pour la visite du château, c’est 10 € pour les adultes et 6 € pour les enfants de moins de 16 ans. La visite du jardin est incluse.
Pour plus de renseignements et pour les réservations : 09 62 13 29 61 ; 02 96 38 91 44 ou contact@chateaudekergrist.com
Crédit photos : Château de Kergrist ; Gralon.
Un bien bel endroit, chargé d’histoire, dommage que je ne puisse pas y aller dans l’immédiat, mais je le note pour quand je passerai par là. Merci à vous.
Denis, je connais bien ce chateau: mon frère s’y est marrié. Corentin est le cousin de ma belle-soeur et si mes souvenirs sont bons, il était son témoin !