Divin marché et cité perverse par Dany-Robert Dufour
Par Denis


Selon Dany-Robert Dufour, philosophe, la fable des abeilles de Bernard Mandeville marque le passage d’une religion interdictrice à une religion incitative, de Pascal à Sade, de l’amour de Dieu à l’amour de soi.
Disparition de la sphère publique
Le message de l’idéologie dominante est que le marché nous donnera tout. Nous jouissons sans entrave. Le problème est que ça marche trop bien : ça détruit tout ! Là où l’art et la culture servaient à la sublimation des passions, le nouveau commandement devient : « Ne pensez plus. Dépensez !« . Il se traduit par un enfermement dans la sphère privée. « Les vices privés font les biens publics« . Nous sommes devenus esclaves de nos passions et de nos pulsions. Nous construisons des individus sans limite.
Le temps des malins
Les années 1967-1968 marquent la fin de l’idée de régulation. Dans les années 1980, Reagan et Thatcher ont occupé le pouvoir pour défaire l’Etat. Les actionnaires mettent à la tête des grands groupes des patrons dont l’objet est de casser la logique du réel, la logique industrielle, pour générer les 15 à 20% qui contribuent à faire de la jouissance immédiate.
En France, l’élection à la présidence de la République d’un homme qui entend jouir sans entrave tout en dénonçant mai 1968 est symptomatique de la bascule que vient d’opérer la société française. Dans tous les domaines, c’est la culture du « malin » qui a pris le pas sur la recherche de l’excellence.
Frédéric Mitterrand, un esclave bien ordinaire
Cette volonté de toute puissance, de jouissance immédiate amène à objectiver l’autre, par perversion. Frédéric Mitterrand, dans son ouvrage La Mauvaise Vie, nous rappelait en quoi il était devenu esclave de sa passion : « L’argent et le sexe sont au coeur de mon système. »
Je vous incite à lire les deux derniers ouvrages de Dany-Robert Dufour :
- Le Divin Marché – Denoël – 2007
- La cité perverse – Denoël – 2009
Autres vidéos
Bonjour, je voudrais savoir si il y a une possibilité d’écrire à M. Dufour Dany-Robert avec une adresse classique ou par E-mail? Merci de votre réponse.
écrivant en marge du divin marché
qui a pour principe d’établir la valeur de toute marchandise
à commencer par la plus précieuse, la vie humaine,
et considérant que pour le reste nous sommes tous dedans
jusqu’au cou, aux yeux, y compris et d’abord
ceux qui se vivent virtuellement hors système
je voudrais donner à lire ici ce que le Divin Marché
de Dany-Robert Dufour, dont j’ai lu le premier
chapitre et l’introduction, m’inspire.
Ce n’est qu’un modeste début
mais je me suis laissé dire que personne
ne voulait abuser du corps de Rémy Fraisse.
Même mort, ce pauvre garçon reste l’objet
d’un mépris incroyable.
Comme je suis communiste et que je n’ai pas
de telles délicatesses, je le déclare tout net :
Prolétaires, instrumentalisons nos morts
c’est la seule façon de leur rendre hommage
c’est la seule manière d’empêcher leur profanation
à bon entendeur salut
et maintenant chose promise chose due
voici
Petit jeu de société irremplaçable
en attendant la repriiiiiiiiiiiiiiissssssss…
quand qu’a le son, Marie
-Chaussette pleine de jus, marine
et l’Un nez-boeuf
et l’Autre boeuf-né,
y trempant leur langue-mémoire
-allô ! Allô ?… c’est pas rigolo !-
le tout intimé à la conscience,
et bonne ni mauvaise,
ne se tromperont goutte…
soyons de Bonne Convenance !
jouons à la Bonne Gouvernance !
Sue ! Perds ! Sue ! Perds ! Sue ! Perds !
(ce jeu super gagnant, gnangnan
qui aiguise finalement la perception,
sachant que : qui soi perd est perçu,
ce jeu est par élimination successive.
Ça réclame une grosse addiction
à la lettre, de la part des joueurs
et glou et glou et glou, etc…).
est-il heureux de bâtir tel quel
quelque chose beau sur un cadavre ?
Question-type à reconstruire
en vue d’y déposer bibi costaud
torse bombé proto-tronc qui change
la vie concrètement :
it’s now, alter-laden ?
Tiens ! Ça se couvre !
M’oui ! Mais siiiiiiiiiii…
Jules et charognards
ahanant, et les poètes aussi,
frères mendiant l’humain,
entre la vie et, y revenant,
la mouillant, la comblant
que mol tiers Romain in gamba,
adora en tout bien très-enjôleur…
Moi, soussigné, à l’heure, aplati, à zéro,
au moins, ai-je de la suite dans les idées,
enlumineur, j’enjolive ! Par-dessus !
Jean servant d’appeau… qui disjoncte.