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Michel Onfray : le lire, le voir ou l’écouter ?

Par      • 14 Mai, 2014 • Catégorie(s): Philosophie  Philosophie    

Michel Onfray : le Crépuscule d'une idoleJe n’avais pas lu encore Michel Onfray. Je le connais surtout au travers de sa contre-histoire de la philosophie. J’avais particulièrement apprécié ses chroniques désopilantes sur l’imposture lacanienne, dont le style me rappelait furieusement les cours d’histoire économique de Jacques Cedras que je suivais en maîtrise de sciences économiques.

A la lecture de son opus à charge contre ce brave « Docteur » Sigmund Freud, je me demande si je ne préfère pas écouter ou voir Michel Onfray à le lire. « Le Crépuscule d’une idole » est avant tout un livre démonstratif, verbeux et quelque peu amphigourique. Si on ne peut être que d’accord avec Onfray sur l’imposture et la forfaiture de la pensée freudienne surtout après avoir lu René Girard, cette manière de faire l’exégèse de la vie de Freud ne sert pas franchement à la démonstration. Je ne sais pas si le concept de la mort du père est né de l’insulte antisémite reçu, alors que le jeune Sigmund se promenait dans les rues de Vienne accroché à la main de son propre père.  A la fin du 1er chapitre de la 2e partie, déjà las, je décidais de passer à la conclusion.

La thèse de Michel Onfray est que ce sont nos vies, nos rencontres, nos expériences qui inspirent nos idées et que les idées ne sont donc que les produits de leur temps. Il voit dans la pensée freudienne un nihilisme qui s’ignore, dont il cherche à démontrer l’étrange proximité avec Friedrich Nietzsche. Il y aurait une sorte de filiation entre la volonté de puissance et le ça de la 1ère topique freudienne ? Il nie à la psychanalyse sa part de vérité, tout en reconnaissant le bienfondé des pensées de Reich et Marcuse qui en furent des héritiers. Sa détestation du personnage du docteur Sigmund l’embarque dans ses propres contradictions. Le Crépuscule d’une idole est une antithèse fragile sur le plan méthodologique, dont l’objet est de nous rappeler que le seul sens à la vie est la vie elle-même. Pour tout dire, ce livre ne me semble pas mettre en valeur  l’existentialisme hédoniste de Michel Onfray.

Michel Onfray – Le Crépuscule d’une idole, l’affabulation freudienne

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