Le kouros de Paros
Par Denis


Hier matin, j’arpentais les 120 mètres de la magnifique galerie du temps du musée du Louvre à Lens. En une heure et demie, j’ai parcouru un échantillon de l’immense production artistique de l’humanité de 3500 ans avant J.C. jusqu’à 1850. J’ai tout particulièrement apprécié ce « décloisonnement » et la qualité des audioguides qui accompagnent la visite.
Et le supplément d’âme dans tout ça ?
J’ai alors pu me rendre compte à quel point la technique et les « outils » avaient pu pervertir l’âme humaine, donnant le statut d’œuvre d’art à des objets sans grand intérêt et d’artiste à de simples techniciens. Et si Marx avait raison ? Hier, j’ai compris pourquoi je n’aimais pas les tableaux de David, Géricault, Ingres ou encore, la peinture italienne, l’art byzantin, mais aussi toute la logorrhée religieuse datant de la chrétienté. C’est hier encore que j’ai pu mesurer en quoi l’impressionnisme – le grand absent de l’exposition – avait su réenchanter le monde.
En m’attardant sur la magnifique statue du kouros de Paros dans les 1ers mètres de la galerie du temps, j’étais en résonance avec Nietzsche pour qui la rupture « civilisationnelle » datait de la Grèce classique. Hier, par cette belle journée, je me suis senti soudain l’âme d’un « archaïque ».